Le Rouge et Or explose en deuxième demie et surclasse les Stingers

Antoine Dansereau-Leclerc célèbre son touché avec ses coéquipiers.

Après une demie, l’offensive du club de football du Rouge et Or peinait à se mettre en marche contre les Stingers de Concordia au Stade Telus de l’Université Laval. En avance par trois maigres points, la troupe de Glen Constantin a appuyé sur l’accélérateur dans les trente dernières minutes du match et n’a fait qu’une bouchée des Stingers, s’imposant 36 à 10. Laval a du même coup rejoint les Carabins (4-1) avec quatre victoires, mais Montréal conserve un match en main.


«Je ne sais pas si nos joueurs, avec notre très bon match de la semaine dernière [un gain de 55 à 2 sur McGill] et le fait qu’on ait déjà battu les Stingers, ont vraiment pris au sérieux le potentiel de Concordia, s’est interrogé Constantin. On n’a pas eu le départ qu’on souhaitait, on s’est fait surprendre. C’est de la maturité qui rentre pour nous.»

Dans l’autre camp, l’entraîneur-chef Brad Collinson se désolait que ses hommes n’aient pu maintenir la cadence pendant 60 minutes. «On était en bonne position après une demie, mais ils ont fait plus de jeux que nous ensuite, a-t-il résumé. Quand tu les as dans les câbles, il faut que tu les achèves et on n’a pas été capable.»

Tout roulait pourtant comme sur des roulettes pour ses Stingers en première demie. Concordia avait l’avantage sur le Rouge et Or dans plusieurs facettes de jeu (13 à 9 dans les premiers jeux et 242 à 158 au chapitre des verges de gains), et ce malgré l’absence de son receveur étoile, Jeremy Murphy. Jacob Salvail et Jaylan Greaves s’amusaient comme larrons en foire.

Chez le Rouge et Or, le quart-arrière partant, Arnaud Desjardins, n’avait amassé que 122 verges par la passe après 30 minutes, contre 205 pour Olivier Roy, son vis-à-vis des Stingers. Desjardins, qui n’a pas été l’objet de beaucoup de pression en couverture, a finalement renversé la vapeur dans la seconde portion du match. Le jeune homme a terminé sa journée avec 24 passes complétées en 33 tentatives (72%) pour 308 verges et a lancé quatre passes de touché.

Desjardins, qui a évolué devant la plus imposante foule de sa carrière (8375 spectateurs), a facilement exposé les facteurs derrière ce revirement de situation. «On a eu de bonnes premières drives alors que c’était plus difficile au début, a-t-il analysé. On s’est tiré dans le pied avec des pénalités. J’ai raté des passes au début, ça n’a pas aidé. On a été beaucoup plus énergiques en deuxième mi-temps. Tout s’est mis à marcher ensuite.»

Vincent Forbes-Mombleau a capté cinq passes dans le match.

Du côté perdant, Olivier Roy (17 en 36 et 271 verges) s’expliquait mal la déconfiture des siens en deuxième demie. Son taux de réussite a chuté drastiquement dans la dernière portion du match (de 54% à 33%). «Je me suis fait frapper quelques fois en lançant, ça m’a peut-être affecté un petit peu, a admis le pivot des Stingers. Il va falloir être meilleurs si on veut gagner contre les grosses équipes comme Laval. On ne pourra jamais les battre en jouant juste une demie.»

Jacob Salvail, un produit du Campus Notre-Dame-de-Foy, aurait échangé sa bonne journée de travail (5 passes captées pour 83 verges en première demie) pour une victoire devant les siens. «Ma famille est toujours contente de me voir performer, mais les statistiques individuelles ce n’est pas vraiment important pour moi, a-t-il répondu sèchement. C’est la victoire qui compte.»

Un point tournant

Avant l’explosion de 23 points en deuxième demie, le coordonateur de la défensive du Rouge et Or, Marc Fortier, s’est adressé aux joueurs. «Il leur a dit : “Voici ce qui se passe et voici ce qui va se passer” et on a fait les corrections nécessaires, a raconté Constantin. On leur a dit que les dix premières minutes de la deuxième demie seraient importantes et c’est exactement ce qui est arrivé.»

Laval a effectivement pris son envol au début du troisième quart, dominant outrageusement le temps de possession. La défensive du Rouge et Or a aussi freiné les Stingers sur un troisième essai et deux verges dans son territoire, un jeu clé.

Le receveur Antoine Dansereau-Leclerc a répliqué avec un majeur tout de suite après, la première de trois présences du club dans la zone des buts en deuxième demie. Le numéro 11 du Rouge et Or a retourné un botté de dégagement de plus de 100 verges en fin de rencontre, mais son bel effort est demeuré vain en raison d’une punition.

Son compatriote, Vincent Forbes-Mombleau (5 passes captées pour un total de 100 verges et un touché) n’a pas raté sa chance. «On savait que si on jouait le match qu’on peut jouer, on est une meilleure équipe qu’eux, a-t-il avancé. On l’a prouvé en deuxième demie.»

Le quart Arnaud Desjardins a complété 24 de ses 33 tentatives de passes.

Kevin Mital (6 passes captées pour 73 verges) a franchi la ligne des buts à deux reprises au quatrième quart. Une interception de Laurence Poirier-Viens, sa deuxième en deux matchs depuis son retour au jeu, a mis la table pour le sixième touché de la saison de Mital, le meneur dans cette catégorie dans le RSEQ.

L’équipe de l'Université Laval (4-2) pourra prolonger sa série de victoires contre le Vert & Or de Sherbrooke (2-4) dimanche prochain à Québec.

NOTES : La foule du Stade Telus a applaudi chaleureusement l’annonce du premier majeur en carrière dans la NFL d’Antony Auclair… Avec son placement de 47 verges en début de partie, le botteur Vincent Blanchard (moyenne de 43,7 verges sur ses bottés de dégagement) s’est approché très près du record d’équipe de Christopher Milo (49 verges en 2008) inscrit contre ces mêmes Stingers…