Avec l’exposition États d’esprit, présentée à la galerie Michel-Guimont, l’artiste reprend où elle nous a laissés en octobre 2019, même si, depuis, on a un peu eu l’impression que le monde s’est retourné sur lui-même.
Pendant les premiers mois de la pandémie, elle régnait seule sur les ateliers d’Engramme, dans le chantier déserté par les ouvriers et les artistes. «J’ai exploré plein de choses, j’ai pris toute la place, j’avais un espace et des équipements incroyables pour moi toute seule», raconte-t-elle.
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Elle a en profité pour produire des gravures avec des encres de soya, écologiques et non nocives. Un nouveau médium où ses formes très gestuelles et vibrantes arborent une texture presque fantomatique, comme des ailes de libellule. Travaillant avec les résidus de couleurs qui sont demeurés sur ses plaques, elle construit ses paysages flottants en accueillant les accidents.
Lorsque la fermeture de Méduse l’a confinée à son atelier personnel, elle s’est remise à la peinture. Sur de grands panneaux de bois couverts de toile, elle a brossé à l’éponge des liquides teintés de gloss et de pigments. Les amas de matière aux couleurs néon qui ponctuaient ses œuvres il y a plusieurs années ont cédé la place à des assemblages plus légers et plus fluides.
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«C’est une peinture qui fait appel au corps, qui demande un grand déploiement d’énergie, note l’artiste. En réaction à tout ce qui se passait, ça m’a fait beaucoup de bien.» Pas pour rien que les œuvres de cette série s’appellent Esprit combatif… «En plus, pendant les derniers mois, on était un peu effacé, seul dans notre monde.»
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Tania Girard-Savoie expose aussi des sérigraphies (toujours uniques) qui découlent de la démarche amorcée pour Fluviatile, l’œuvre d’art public qu’elle a fait pour le YMCA dans Saint-Roch et dont les couleurs se reflètent dans la piscine.
Pour certaines formes, elle a utilisé de l’encre de Chine noire dans laquelle elle a mis du savon à vaisselle, ce qui donne l’impression qu’elles sont chargées d’oxygène.
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Même si Tania Girard Savoie ne peint pas à partir de pièces musicales, ses œuvres ont un rythme et des élans qui ont une certaine parenté avec la musique d’orchestre. Invitée par Isabelle Clermont, artiste visuelle et harpiste, elle a justement collaboré avec le GGRIL (le Grand groupe régional d’improvisation libérée) pour une pochette d’album.
L’ensemble de musique actuelle de Rimouski en a fait une vidéo, où les formes colorées et éclatées se déplacent au rythme de la musique.
Pour les prochains mois, l’artiste prépare deux expositions à Montréal, une à la Maison de la culture Janine-Sutto à partir du 24 novembre et une autre avec Ludovic Fouquet, avec qui elle travaille parfois en duo.
L’exposition États d’esprit est présentée jusqu’au 17 octobre au 273, rue Saint-Paul, Québec. Info : www.galeriemichelguimont.com