Les films choisis sont pour la plupart présentés sur les deux parcours, pour peu qu’ils aient des roches, troncs, plans d’eau ou bâtiments pour les accueillir.
Car l’intérêt des Brunantes repose autant sur le contexte de présentation que sur ce qui y est présenté : «Plein de films peuvent ne pas fonctionner en forêt, explique Catherine-Ève Gadoury. Il faut des contrastes forts, des lignes blanches, des fonds noirs. On n’a pas le choix de tenir compte de la forme, sinon on passe à côté de l’expérience.»
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La sélection comporte donc principalement des films d’animation. Le court-métrage Mobiliser de Caroline Monnet, qui fait ressortir la tension entre les modes de vie traditionnel et moderne que vivent les Premières Nations, est l’une des exceptions à la règle.
Le film expérimental Tesla : lumière mondiale de Matthew Rankin, qui a une certaine parenté avec les premiers essais cinématographiques de David Lynch, comporte même des paroles, une caractéristique que la commissaire évite habituellement, pour ne pas concurrencer les multiples bruits de la forêt, la nuit. Son engouement pour l’œuvre l’a incitée à déroger à ses propres règles, ce qui se traduit en défi supplémentaire pour l’équipe technique, qui gagne en ingéniosité et en expérience année après année.
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Plusieurs œuvres devraient bien se fondre à la nature environnante : Extase galactique, de Carol-Ann Belzil-Normand, Florigami d’Iva Ciric, où une petite fleur blanche tente de survivre dans la jungle, et Drop Time du japonais Azuma Makoto.
«C’est un ancien fleuriste qui a développé un art particulier, presque de la sculpture botanique. Il plonge les fleurs dans la glace, les envoie dans l’espace. Il y a toute la sensibilité de la culture japonaise, même si c’est très bling-bling», expose la commissaire.
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Celle-ci puise aussi dans le patrimoine cinématographique, notamment avec Dimension of Dialogue, du cinéaste surréaliste tchèque Jan Svankmajer, qui montre des corps d’argile qui s’embrassent, se dévorent et se transforment. «Puisqu’on travaille avec de microbudgets et que les détenteurs de droits étaient très soucieux du contexte de diffusion, ça n’a pas été évident de les convaincre.»
Elle présente aussi Pas de deux, de Norman Mclaren, qui met en scène deux étoiles des Grands Ballets canadiens. Un autre film de danse, ORA. de Philippe Baylaucq, qui plonge dans l’univers du chorégraphe José Navas, sera projeté sur la surface d’un petit lac. «On dirait déjà que les corps nagent, alors c’était l’endroit parfait», souligne Catherine-Ève Gadoury.
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Puisqu’elle admire la créativité des réalisateurs de vidéoclips, peu diffusés dans les festivals et les cinémas, elle leur laisse toujours une place. Cette année, John Goes Hunting. Careful de Alice Saey est un film musical fait à l’encre de Chine créé pour le batteur de jazz Jo Hueting.
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Scrutant les programmations des festivals de courts-métrages et les comptes Instagram des créateurs de gif (ou plus joliment dit «boucle infinie»), la programmatrice tombe parfois sur des perles. Comme les créations d’Etienne Jacob, un ingénieur parisien qui s’est lancé dans le code créatif, ou encore Jules Langeard, qui réalise des films de sport extrême et qu’elle a découvert grâce à son fils de 14 ans.
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Outre Empty Places de Geoffroy de Crécy, «un immense zoom out sur un grand vide mécanique» gagnant de plusieurs prix, on notera aussi le très acclamé Paysagiste de Jacques Drouin, maître de l’écran d’épingles, qui s’est éteint il y a quelques semaines à Kamouraska.
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Extension diurne
Les Brunantes auront un pendant diurne avec Morceaux choisis, une série de sérigraphies sur tissu commandées tout spécialement à Marie-France Tremblay par le Musée ambulant, qui produit désormais l’événement.
«On fait du mapping sans utiliser la technologie, simplement en emballant l’œuvre autour d’un arbre», explique Jeanne Couture, codirectrice générale du Musée ambulant. Grâce à une application gratuite baptisée Artivive, les curieux pourront découvrir une animation cachée faite de papier découpé.
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Puisque les sentiers se trouvent derrière le Moulin de La Chevrotière et près de la Maison Déry, les visiteurs auront aussi l’occasion de voir les expositions présentées dans ces lieux.
À la fin des parcours des Brunantes, une aire de repos et des foyers permettront à des médiateurs de discuter avec les promeneurs. «Puisqu’on attire des publics très néophytes, qui n’ont jamais vu de films d’art, on trouvait que ça manquait lors des années précédentes, indique Jeanne Couture. Ça bonifie l’expérience!»
À voir les 1er et 2 octobre dans le sentier du Moulin de La Chevrotière, à Deschambault-Grondines, et les 8, 9, 15 et 16 octobre à partir du Site Déry, à Pont-Rouge. Annulé et remboursé en cas de pluie.