Des chercheurs de l’Institute of Cancer Research du Royaume-Uni et du Royal Marsden NHS Foundation Trust ont administré deux médicaments, le VS-6766 et le défactinib, à 24 femmes atteintes d’un cancer séreux de l’ovaire de bas grade.
Quarante-six pour cent des participantes à cette étude de stade 1 ont vu la taille de leur tumeur diminuer. Les résultats ont été encore plus encourageants chez les patientes qui présentent une mutation du gène KRAS: dans ce cas, le traitement a entraîné une réduction des tumeurs chez 64 % des sujets.
Les résultats sont jugés si encourageants qu’une étude de stade 2 a déjà été entamée.
«On ne peut plus traiter tous les cancers de l’ovaire avec les mêmes traitements, a réagi la Dre Diane Provencher, du CHUM. Il faut vraiment personnaliser les choses.»
La médecine personnalisée, ou médecine de précision, retient en effet l’attention de la communauté médicale depuis quelques années. La stratégie consiste à identifier les caractéristiques génétiques du patient et de sa maladie, afin d’ensuite déterminer quel traitement lui sera potentiellement le plus bénéfique.
Le cancer séreux de l’ovaire de bas grade se manifeste habituellement chez des patientes plus jeunes. Moins de 15 % des patientes qui en sont atteintes réagiraient favorablement à la chimiothérapie ou à l’hormonothérapie.
«La fameuse phrase de ‘personnaliser votre traitement’ prend encore plus d’ampleur parce qu’effectivement, un cancer de l’ovaire de bas grade, quand bien même je m’obstine à vouloir le traiter à coups de chimio par-dessus chimio, ça ne marche pas, a dit la docteure Provencher.
«Il fallait vraiment trouver autre chose. Le bas grade fait partie de nos tumeurs orphelines pour lesquelles, dans les dernières années, il y a eu beaucoup d’analyse des trucs moléculaires.»
D’autant plus que les cellules cancéreuses sont «particulièrement brillantes», a-t-elle ajouté, en ce sens qu’elles finissent souvent par développer une résistance aux traitements qui sont utilisés pour les attaquer.
Dans le cas de la nouvelle étude britannique, les chercheurs ont ainsi constaté que les deux médicaments administrés conjointement pouvaient être efficaces chez des femmes qui avaient déjà été soignées.
«C’est vraiment une belle étape parce qu’on a encore une possibilité de donner un surplus de survie», a applaudi la Dre Provencher.