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Renversant parce que son bras droit, son propre leader parlementaire, André Fortin, reconnaissait au même moment avoir fourni (encore cette année) des conseils au chef du Parti libéral du Canada, Justin Trudeau. C’était pour le préparer aux débats télévisés des chefs.

Ce n’est évidemment pas un crime politique. Mais ce n’est pas rien non plus.

Dans un message aux Québécois, le premier ministre François Legault a estimé la semaine dernière qu’un gouvernement conservateur minoritaire servirait mieux les intérêts du Québec qu’un des trois «partis centralisateurs» fédéraux. Contrairement à lui, le Parti libéral du Québec n’a pas du tout dit aux Québécois pour qui voter. Il ne l’a pas même suggéré.

Mais si l’on parle du soutien des uns et des autres, les conseils fournis par le libéral André Fortin au chef du Parti libéral du Canada ne sont pas quelque chose d'anodin. M. Fortin n’est pas n’importe qui au sein de l’équipe libérale de Dominique Anglade.

Lorsque l’on dénonce un adversaire, comme l’a fait M^me Anglade, on ne lance pas un objet pouvant ressembler à un boomerang.

Le premier

Le Parti libéral du Québec avait pourtant pensé à tout pour cette rentrée. Occupé à réinvestir le terrain «nationaliste» depuis que M^meAnglade en a pris les rênes, il avait estimé qu’il devait réagir avec force à la controverse née du débat télévisé des chefs fédéraux en langue anglaise. D’où la résolution bien sentie qu’il a présentée à ce sujet mardi.

Pour la petite histoire, il ne voulait tellement pas être en reste là-dessus qu’il avait été le premier à réserver son créneau pour une résolution parlementaire à ce sujet. Il l’a fait dès vendredi, à peine quelques heures après le débat controversé.

Et comme le Parti québécois ne voulait pas lui non plus être en reste par rapport à François Legault, qui avait affirmé que «la nation québécoise est attaquée dans ses compétences», il avait lui aussi sa motion sur ce même sujet...

… et puisque libéraux et péquistes voulaient tous deux exister dans ce débat, ni le Parti libéral du Québec ni le Parti québécois n’ont voulu que leur motion parlementaire soit fondue dans celle de l’autre.

Tant et si bien que l’Assemblée nationale a adopté, mardi, une motion parlementaire libérale condamnant le «Québec bashing», ainsi que «les propos tenus par la modératrice du débat organisé par la Commission des débats des chefs, assimilant le Québec à une société de racisme et de discrimination». Et qu’elle en a adopté une autre, péquiste celle-là, exigeant des «excuses formelles» à la Commission «pour le procès hostile intenté contre la nation québécoise». Ce sont les mots de ces motions.

Deux motions à la queue leu leu sur le même sujet pour le prix d’une! Toutes deux appuyées à l'unanimité.

Un patineur trébuche

Depuis des années, il existe une très forte compétition sur le thème de la défense de la nation québécoise entre la Coalition avenir Québec de François Legault et le Parti québécois; voire, une surenchère. Ce duel est habituel. Nous y sommes habitués.

Ce qui est plus étonnant est de voir le Parti libéral du Québec jouer de plus en plus sur cette glace à sa façon. Étonnant, parce que la partie est beaucoup plus risquée pour lui que pour les autres.

Pour l’heure, il a encore plus à perdre avec une partie de ses sympathisants traditionnels qu’à gagner auprès d’un électorat francophone demeurant rétif. Ce travail de longue haleine est à son honneur, cela dit.

Mais il arrive qu’un nouveau patineur sur une telle glace trébuche. C’est ce qui est arrivé avec cette information sur André Fortin.

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