«De toute évidence, François Legault veut américaniser les universités québécoises», lance sans détour le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois.
Pour l’ancien porte-parole étudiant, il n’y a pas de doute que le projet du premier ministre caquiste est le même que celui des libéraux lorsqu’ils ont voulu hausser les frais de scolarité en 2012.
La porte-parole libérale en matière d’enseignement supérieur, Hélène David, affirme qu’il va de soi que les universités doivent s’arrimer au marché.
Elle croit toutefois qu’il faut rester prudent : la volonté du gouvernement de donner des bourses pour encourager les étudiants à aller dans des programmes «plus payants» pourrait les décourager de poursuivre des études en sciences sociales par exemple.
«Je suis contre le fait d’aller vers la marchandisation de l’éducation où on valorise certains programmes dans lesquels il y a beaucoup d’emplois payants», affirme-t-elle.
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Le Parti québécois croit pour sa part que les universités doivent avoir leur mot à dire au sujet des programmes qui seront valorisés.
«Je trouve ça délicat, et même préoccupant qu’on commence à définir quel domaine d’étude vaut plus qu’un autre et d’orienter les étudiants en fonction du marché du travail», dit la députée péquiste Méganne Perry Mélançon.
«Un club sélect de réflexion»
Les Coopératives de l’information révélaient samedi que François Legault avait tenu une rencontre à huis clos avec les recteurs des universités québécoises, à qui il a fait part de son désir d’arrimer davantage l’enseignement aux besoins du marché.
[ Québec veut orienter les étudiants vers des programmes «plus payants» ]
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La Fédération de la recherche et de l’enseignement universitaire du Québec (FREUQ) croit, pour sa part, que le gouvernement donne l’impression que les sciences sociales sont inutiles.
«Même si toute la société profite des activités académiques en sciences sociales, on a toujours l'impression que c'est le parent pauvre, parce que ça ne génère pas forcément d'argent en retombées commerciales ou parce que ça ne mène pas, au bout du cursus, à des emplois qu'on croit être davantage rémunérateurs», peut-on lire dans une déclaration écrite.
Plus d’argent pour les stages
Du côté de l’Union étudiante du Québec (UEQ), on affirme que les bourses envisagées par le gouvernement n’atteindront pas le but escompté.
«On va être clair! Personne ne choisit sa passion d'étude pour une bourse d’entrée à l’université», soutient son président Samuel Poitras
L’union qui représente 91 000 étudiants universitaires demande plutôt au gouvernement de mieux financer les stages dans les domaines comme l’enseignement ou les soins infirmiers. Samuel Poitras croit que cela contribuera à combler la pénurie de main-d'œuvre dans ces domaines. (Avec Jonathan Custeau, Les Coops de l'information)