St-Hubert s’offre la carboneutralité de son service de livraison

Le Groupe St-Hubert a dévoilé une Volkswagen Beetle 1967 convertie en voiture électrique. Ce modèle a longtemps été le symbole de St-Hubert. La conversion a été réalisée par Ingenext, une firme de Trois-Rivières fondée par Guillaume André.

Afin de souligner son 70e anniversaire, la chaîne de restaurants St-Hubert investira plus de 200 000 $ en achat de crédits carbone au cours des cinq prochaines semaines.


En plus de cet achat de crédits carbone auprès de la compagnie Les Solutions WILL, St-Hubert compte aussi continuer l’électrification de son parc automobile de plus de 400 véhicules pour la livraison. Jusqu’à présent, plus de 20 % des véhicules de livraison de St-Hubert sont soit électriques ou hybrides. Et plus de 2 millions $ ont été investis dans de multiples initiatives environnementales, telles que le compostage et le recyclage.

«Depuis qu’on est partenaire avec le Circuit électrique d’Hydro-Québec, c’est naturel qu’on commence à s’équiper de véhicules électriques», lance en entrevue Richard Scofield, président du Groupe St-Hubert.

«Au début, on a commencé à essayer des [Mitsubishi] i-MiEV, je crois en 2015 ou 2016, dans ces années-là. On y est allé tranquillement. On a acheté quelques i-MiEV, des [Nissan] Leaf et quelques hybrides», ajoute-t-il. «Au fil des années, pour nos restaurants corporatifs, on s’est dit que tout achat de voiture neuve ou pour tout ajout de véhicule de livraison sera soit électrique en priorité ou hybride.»

St-Hubert compte 12 restaurants corporatifs — détenus et exploités par le groupe — sur un total de 125 établissements. Le reste étant exploité par des franchisés. «Nos franchisés, on ne peut pas leur imposer cette règle [du tout électrique ou hybride]. Mais dans l’ensemble du réseau, on est arrivés à 20 % de notre parc automobile avec des véhicules hybrides ou électriques», affirme le président.

Pourquoi ne pas aller totalement vers les véhicules tout électriques ou hybrides rechargeables? «Parce qu’il y a certains restaurants où il est difficile d’avoir des bornes de recharge. Par exemple, sur l’avenue du Parc [à Montréal] où on a un restaurant, on n’a pas de borne accessible tout près. On est vraiment sur la rue et on n’a pas de stationnement», répond M. Scofield.

«Quant aux voitures qu’on choisit, on n’a pas un modèle privilégié. On a évolué avec le temps. Après les i-MiEV, on a acheté une Leaf. En ce moment, on achète beaucoup de [Hyundai] Ioniq. À cause de l’autonomie de 275 kilomètres», énumère M. Scofield. «Pour nous, l’enjeu, c’est toujours l’hiver. Ensuite, certains franchisés ont acheté des [Chevrolet] Volt. Pas certain qu’on a des [Chevrolet] Bolt, mais on a aussi eu des Spark EV. Chaque année, il y a de nouveaux modèles. Et les voitures, on les garde le plus longtemps possible. C’est sûr que chaque année, on va regarder ce qu’il y a sur le marché. Et on va voir les rabais de parcs automobiles qu’on peut avoir avec les constructeurs.»

Une Beetle 1967 convertie

Par ailleurs, le groupe en a profité pour dévoiler une Volkswagen Beetle 1967 convertie en voiture électrique. Ce modèle a longtemps été le symbole de St-Hubert. La conversion a été réalisée par Ingenext, une firme de Trois-Rivières fondée par Guillaume André.

Selon ce qu’a révélé M. Scofield, Ingenext a installé une batterie de Chevrolet Bolt avec un moteur de Tesla Model 3. «On l’a fait vraiment comme un symbole qu’on voulait se donner pour notre 70e anniversaire. Je trouve que ça symbolise bien le passage du passé vers le futur.»

Est-ce que St-Hubert compte convertir des véhicules à moteur à combustion vers l’électrique? «C’est sûr que nos prochains véhicules électriques seront achetés neufs. La conversion, ça coûte trop cher pour nos besoins. Juste pour l’acquisition de cette Beetle 1967 et avec la conversion, on est dans plus de 100 000 $. Mais je n’ai pas les chiffres sous les yeux. Ce sont des voitures qui coûtent assez cher parce qu’elles sont assez rares.»

Bientôt les camions?

L’électrification chez St-Hubert ne s’arrêtera pas aux simples voitures de livraison de repas. Elle touchera aussi le parc de 15 camions que le groupe utilise pour la livraison dans les épiceries et dans ses restaurants.

«On est en discussion avec un constructeur pour l’acquisition de nos premiers camions électriques», confie le président. «Ce n’est pas conclu encore, on a encore des ficelles à attacher. On les a rencontrés, il y a un mois et demi. On est en train de regarder le modèle d’affaires et comment on va les exploiter. C’est complètement différent de ce qu’on fait présentement. J’espère qu’on va commencer à essayer ces véhicules-là très bientôt. Le but, c’est vraiment d’être capable d’électrifier notre parc au complet. J’ignore combien d’années ça prendra. C’est sûr qu’on a pris un peu de retard avec la pandémie...» conclut-il.