Il y a encore beaucoup de résilience sur le campus de l’Université Laval. Dans la dernière année, les étudiants se sont armés de patience, de compréhension. Surtout, ils ne s’attendent plus à rien, pour ne pas être déçus.
«Au moins, on peut être là. Quand il fait beau, on traine sur le campus», a lâché l’un d’entre eux. Il se dirigeait vers une première activité d’intégration.
Parce que oui, les activités sociales d’initiations de chaque association étudiante ont bien lieu. Sur le campus, la moitié des visiteurs sont costumés, on croise plusieurs animaux, des voitures ou des personnages de films populaires, comme des superhéros.
«Ce n’est pas l’idéal avec le masque, mais on est rendus habitués. Je suis juste contente d’assister à mes cours en présentiel», a dit une étudiante, dont le déguisement ressemblait à une chèvre. Ou bien c’était une vache?
Le variant Delta et l’annonce de la quatrième vague n’a pas trop bousculé la rentrée, un scénario prenant en compte ces facteurs avait été planifié. Les activités sociales sont aussi encadrées depuis le début de l’été, avec des plans clairs qui suivent les règles de la santé publique.
«Ça fait vraiment du bien de revoir les étudiants et étudiantes, les membres du personnel, de voir la vie reprendre sur le campus. C’est vraiment super de voir ce retour, cette transition. Ce n’est pas un retour à la normale», note la rectrice de l’université, Sophie D’Amours, en conférence de presse pour souligner la rentrée scolaire.
Aucune éclosion n’a été signalée à l’Université Laval depuis le début de la pandémie, rappelle la direction de l’établissement. Elle compte bien continuer sur cette lancée. Toutefois, si le variant Delta venait faire une apparition, des protocoles clairs seront mis en branle.
«Nous nous attendions tous à une rentrée différente. On peut davantage être en présence l’un de l’autre et ça fait du bien», avoue aussi la rectrice, qui aime détecter les sourires derrière le masque.
On privilégiera les tests rapides au retrait d’étudiant, étant donné que la majeure partie d’entre eux seront vaccinés.
L’UL se réjouit d’ailleurs de son haut taux de vaccination, il a de quoi sourire. L’établissement se trouve au sommet du palmarès des universités les plus vaccinées, dit le ministère. Avec une clinique de vaccination sur son campus, il fallait s’y attendre, et c’est tant mieux.
Le centre de vaccination au pavillon Alphonse-Desjardins demeure ouvert. Les étudiants peuvent s'y présenter sans rendez-vous en présentant leur carte étudiante, pour obtenir leur première ou deuxième dose.
La vaccination complète sera obligatoire pour toutes les activités sociales et sportives non essentielles que l’université offrira, dès le 1er septembre. Les cours, qui demeurent un service essentiel, seront offerts à tous.
Retour pas si massif en classe
L’Université Laval est déjà un «leader canadien» en enseignement à distance, pandémie ou pas. Elle offre depuis plusieurs années des sessions hybrides pour ses étudiants.
À l’automne 2019, près de 20 % des étudiants suivaient déjà la formation uniquement à distance.
Pour la session d’automne 2021, 62 % des étudiants suivront au moins une formation sur le campus. Mais ce pourcentage aurait pu être plus gros. Là où les étudiants pouvaient choisir entre l’enseignement en ligne ou à distance, ils ont choisi massivement de continuer les cours en ligne.
Si plusieurs étudiants sont fatigués des cours par visioconférence, l’option se veut idéale pour d’autres.
Le campus demeure ouvert à ce groupe d’étudiants, pour profiter «pleinement» de la vie étudiante et pour les travaux d’équipe, par exemple.
«Des données préliminaires, qui devront être confirmées à la fin septembre, indiquent une augmentation d’environ 7 % du nombre global d’étudiantes et d’étudiants inscrits par rapport à la même date l’an dernier», indique-t-on toutefois, lundi.
Toujours de manière préliminaire, l’UL remarque aussi une hausse de près de 20 % d’étudiantes et d’étudiants de l’international inscrits par rapport à la même date en 2020.
Des campagnes de sensibilisations, des plans d’action et des mesures spéciales en termes de santé mentale sont mises en œuvre et le seront tout au long de la session. L’Université Laval prend très au sérieux l’impact négatif de la pandémie et de l’isolement sur la santé de ses étudiants.