Dans La Forêt Mixte, présenté par la compagnie de danse contemporaine Le Carré des Lombes, la chorégraphe d’expérience souhaitait investir le territoire et créer «une gestuelle énergique modelée par le relief de la scénographie-paysage». C’est un défi réussi haut la main.
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Bien qu’on nous avait promis des coussins répartis au sol pour que chaque personne puisse choisir le point de vue qui lui plaît, seules quelques rangées de chaises étaient dispersées lundi soir lors de la générale.
Vous serez prévenu! Il est important d’arriver tôt pour choisir votre siège, car quelques arbres peuvent parfois vous obstruer la vue. Le site semble également difficilement accessible aux personnes à mobilité réduite.
Au tarif unique de 30$, La Forêt Mixte vaut certainement le coût. Il ne suffit que d’enfiler une petite laine et de s’imprégner de quelques gouttes de chasse-moustiques pour profiter d’une expérience immersive de convivialité, de proximité et d’enchantement, comme la décrit Danièle Desnoyers.
Le spectacle est présenté en partenariat avec La Rotonde, plaque tournante des mouvements de la danse sur le territoire du Québec et diffuseur spécialisé en danse contemporaine.
Lors d’un voyage à l’île d’Orléans à l’été 2020, la chorégraphe et figure emblématique de la danse au Québec s’éprend du Parc maritime de Saint-Laurent et de sa Forêt des lisses.
«J’ai eu un coup de cœur immédiat. C’est un lieu d’exception où la nature reprend ses droits sur l’activité humaine et procure une magnifique scénographie», explique la chorégraphe de Montréal.
Dans un décor pittoresque offrant une vue imprenable sur le fleuve Saint-Laurent, le site relate l’époque révolue de la construction navale en bois à l’île d’Orléans. La verdure repousse graduellement sur les vestiges d’un chantier maritime en activité de 1908 à 1967.
Dans La Forêt Mixte, présenté par la compagnie de danse contemporaine Le Carré des Lombes, Danièle Desnoyers souhaite investir le territoire et créer «une gestuelle énergique modelée par le relief de la scénographie-paysage».
Elle propose une chorégraphie créée spécifiquement pour ce cadre enchanteur, où les vestiges du chantier maritime parsèment l’espace de lignes précises, qui balisent le mouvement.
Le spectacle se nomme La Forêt Mixte en raison de la mixité des lieux : la rencontre d’un lieu industriel et d’une forêt qui reprend ses droits
L’endroit aura d’abord inspiré un court-métrage, La Forêt des Lisses, lancé en novembre dernier. «Je me suis ensuite dit que ce serait fantastique d’inviter le public pour qu’il assiste à une proposition de chorégraphie. Tout s’est fait très instinctivement par la suite», confie Danièle Desnoyers.
Dans ce spectacle extérieur d’une soixantaine de minutes présenté à la tombée du jour du 10 au 14 août, le public est invité à pénétrer dans la forêt pour cohabiter avec sept interprètes.
Des couvertures, des coussins et des chaises sont répartis pour que chaque personne puisse choisir le point de vue qui lui plaît. «On essaie de permettre aux spectateurs de se regrouper par bulle et de créer un lieu invitant, explique Danièle Desnoyers. On crée beaucoup en fonction du paysage. Il était important que l’on entende le bruissement des feuilles, mais je voulais aussi aller un peu plus loin.»
Celle pour qui les dispositifs scéniques et les environnements sonores agissent fortement sur le langage du corps trouvait intéressant d’être dans un environnement naturel et de pouvoir diffuser de la musique conçue spécifiquement pour la pièce. Lorsque la nuit tombe, l’environnement se magnifie et cède la place à l’expérience sonore signée Ben Shemie.
«Nous avons spatialisé la musique au moyen d’un dispositif extrêmement léger que manipulent les interprètes. Il y a donc une mobilisation du son qui vient directement des danseurs», ajoute Danièle Desnoyers.
Carte blanche à…
Danièle Desnoyers et les interprètes du Carré des Lombes se déplaceront ensuite aux Jardins de Métis le 19 août à 15h avec une performance inédite.
Dans le contexte de l’événement Carte blanche à... cinq danseurs de la troupe investiront l’espace scénique de l’architecte Pierre Thibault, La Véranda, conçu pour offrir aux artistes un cadre de représentation en pleine nature.
«Nous sommes quelques artistes à avoir été invités dont l’actrice et dramaturge Christine Beaulieu, la comédienne Marie-Thérèse Fortin ainsi que l’acteur, réalisateur et chanteur Émile Proulx Cloutier», ajoute Mme Desnoyers.
La performance sera offerte gratuitement aux membres des Jardins de Métis et aux visiteurs qui auront préalablement acquitté leurs droits d’entrée, sur réservation obligatoire.