Au moment d’écrire ces lignes, seules des femmes ont été en mesure de monter sur l’une des marches du podium pour le Canada. Après sept jours de Jeux, elles ont réussi à remporter 12 médailles.
Ce succès a un impact positif sur plusieurs jeunes filles qui rêvent d’un jour se retrouver dans la même position que leurs idoles.
«Ces athlètes deviennent des modèles que les filles peuvent suivre et auxquelles elles peuvent s’identifier. Elles peuvent se dire “eille moi aussi je peux me rendre jusque-là et bien réussir”», déclare la professeure titulaire au Département d’éducation physique de l’Université Laval spécialisée sur les femmes dans le milieu sportif, Guylaine Demers.
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La réussite des olympiennes du Canada permet également de mettre en vedette le sport féminin au grand public.
«Je pense que ça donne un aperçu de la qualité de la performance des athlètes féminines et de sortir du moule que seuls les gars arrivent à divertir les spectateurs. Le succès de nos sportives à Tokyo peut probablement réveiller bien du monde. Le sport féminin est peut-être différent de celui des hommes, mais une chose est sûre, il est tout aussi excitant», ajoute-t-elle.
Ces récentes performances ne devraient cependant pas surprendre personne, car en 2016 lors des Jeux olympiques de Rio, les Canadiennes avaient récolté 16 des 22 médailles de notre pays.
Encore du travail à faire
Bien que 60 % de nos 371 représentants aux JO soient des femmes, il y a encore des croûtes à manger pour trouver une équité dans le monde des sports, estime Dre Demers.
«Aussitôt que l’on sort de la participation sportive, donc des athlètes elles-mêmes, c’est inégalitaire. Ça se voit tout de suite chez les entraîneurs. Par exemple, aux derniers Olympiques, seuls onze pour cent du personnel entraîneur canadien était représenté par des femmes. On commence à en voir de plus en plus, notamment chez les officiels, mais il y a encore une disparité incroyable.»
On retrouve le même phénomène au sein des organisations sportives. Les personnes à la tête de nombreuses fédérations sont majoritairement des hommes.
Trop sexy
La désexualisation de l’habillement est un autre combat que mènent plusieurs olympiennes. Dans le passé, tout juste avant les JO de Londres en 2012, on avait fait un bond dans la bonne direction, aux yeux de Guylaine Demers, lorsque la Fédération internationale de volley-ball avait autorisé les shorts et les chandails avec manches.
«Mais pour un pas en avant, on fait certaines fois deux pas en arrière.»
Par exemple, la Fédération mondiale de badminton avait décidé de rendre obligatoire le port de la jupe chez les filles afin «d’attirer plus de spectateurs».
«On remarque que nos athlètes féminines aux Olympiques ont une visibilité, elles performent, elles gagnent en crédibilité et on les écoute. À mon avis, elles doivent continuer à revendiquer pour qu’on les respecte et que les réglementations vestimentaires, qui n’ont absolument rien à voir avec la performance, soient abolies», affirme-t-elle.
Elle a cependant bon espoir que les choses changent dans les prochaines années.
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Tableau des médailles
Or
Maude Charron, haltérophilie
Margaret Mac Neil, natation
Aviron à 8 femmes
Argent
Kylie Masse, natation
Kylie Masse, natation
Relais 4 x 100 m style libre femmes, natation
Jennifer Abel et Mélissa Citrini-Beaulieu, plongeon
Bronze
Penny Oleksiak, natation
Catherine Beauchemin-Picard, judo
Caileigh Filmer et Hillary Janssens, aviron
• Softball femmes
• Jessica Klimkait, judo