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Sur quatre ou sur deux roues, à vélo, à moto ou en auto, il est maintenant possible de se faire vacciner derrière son volant dans la Capitale-Nationale. Québec emboîte ainsi le pas à Montréal, afin de diversifier davantage son offre de vaccination contre la COVID-19.

«On voulait pouvoir offrir ce choix aux familles, ça donne une flexibilité», exprime la directrice de la campagne de vaccination régionale, Patricia McKinnon.

Comme le processus s’étire seulement sur une vingtaine de minutes – incluant le 15 minutes d’attente post-vaccination – il est désormais plus «facilitant» pour les parents d’avoir leur vaccin en compagnie de leurs enfants, entre une session de magasinage ou de sport, par exemple.

Maintenant que les 12 à 17 ans ont accès à la vaccination, un déplacement peut permettre de vacciner tous les membres d’un ménage, ensemble. Les bras n’ont qu’à sortir de la voiture et c’est chose faite.

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Étienne Lavallée et son père Martin étaient les premiers à se présenter dans le stationnement intérieur du PEPS de l’Université Laval, samedi matin, pour profiter de cette nouvelle formule. Le plus vieux du duo avait reçu sa première dose la veille, le rendez-vous ne concernait donc que l’adolescent de 15 ans.

À bord de la voiture, Étienne a ainsi répondu aux questions de l’infirmière sur son état de santé, avant d’être vacciné dans le confort de son siège. Une fois la piqûre complétée, le jeune de secondaire 3 s’est réjoui d’avoir été vacciné avant que ne commencent ses examens de fin d’année. Au cas où il aurait quelques effets secondaires de son injection.

Comme plusieurs de sa génération, il a pris de l’avance sur le début de la vaccination scolaire, alors que les autobus jaunes ne transporteront les jeunes volontaires de 12 à 17 ans vers les centres de masse qu’à partir de lundi.

Directeur d’une école primaire de la région, le père d’Étienne constate lui aussi un fort engouement pour le vaccin chez les élèves en âge de le recevoir: il n’aura fallu qu’une journée pour que presque l’ensemble des parents consente à la vaccination. «On a un taux de participation de 100%, alors on voit que les parents sont tannés des bulles-classes et des masques», observe Martin Lavallée.

Un autre week-end

Derrière eux, plusieurs voitures ont par la suite convergé vers le stationnement, les automobilistes allaient à leur tour recevoir leur dose.

Le concept semble plaire, puisque les quelque 520 places disponibles pendant la fin de semaine se sont rapidement envolées. Certains rendez-vous pour les 12 et 13 juin n’ont toujours pas trouvé preneur encore et le CIUSSS de la Capitale-Nationale n’exclut pas la possibilité d’en rajouter davantage si la capacité le permet. L’inscription pour la vaccination à l’auto se fait en ligne, sur la plateforme Clic Santé.

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Même si la clinique de vaccination à l’auto ouverte jusqu’ici se veut éphémère, la formule derrière le volant pourrait perdurer dans la Capitale-Nationale. L’ouverture prochaine d’une clinique plus permanente est envisagée et du sans rendez-vous pourrait même y être offert pour l’administration future des deuxièmes doses.

En attendant, les autres sites de vaccination de la région fonctionnent à plein régime. «On va passer en fin de semaine plus de 15 000 doses», prévoit Patricia McKinnon. La possibilité de relever sa manche sans s’être préalablement inscrit demeure aussi valide jusqu’à dimanche, où des doses sont distribuées au Centre de foires d’ExpoCité.

Les 18-34 ans demeurent les plus conviés, car ils n’ont toujours pas atteint les objectifs de couverture vaccinale. Quelques milliers de rendez-vous restent à être attribués pour que ces groupes d’âge franchissent la cible de 75% de vaccinés.

Quant à eux, les 12-17 ans impressionnent: ils sont les derniers à avoir pu réserver leur place pour un vaccin, mais ils ont répondu à l’appel. En comptant les inscriptions avec les milieux scolaires, la Capitale-Nationale a franchi samedi la barre des 75% d’adolescents déjà vaccinés ou qui le seront bientôt.

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«Déjà, 72% de parents qui disent oui à la vaccination pour leur enfant, c’est très positif», constate Ève Dubé, anthropologue médicale à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

Dans son plus récent sondage mené entre le 14 et le 26 mai, l’INSPQ questionnait les intentions des parents de faire vacciner leurs enfants contre la COVID-19. Près des trois quarts (72%) des répondants ont affirmé qu’ils en avaient l’intention.

Ce pourcentage, qui n’atteint toutefois pas encore la barre des 75% visée par les autorités sanitaires dans chacun des groupes d’âge, est appelé à augmenter au cours des prochaines semaines, croit Mme Dubé. Surtout que le sondage a été mené avant que ne s’ouvrent les rendez-vous pour les adolescents de 12 à 17 ans, le 25 mai dernier.

«On l’a vu avec les adultes, les intentions de se faire vacciner ont augmenté avec l’avancée de la vaccination. En décembre, au début de la campagne, c’était plus faible qu’en avril et mai», rappelle la chercheuse.

«Quand on ouvre la vaccination à un nouveau groupe, c’est normal qu’il y ait une certaine part d’hésitation. Mais plus ce sera facile pour les jeunes de se faire vacciner, plus la proportion va augmenter aussi», estime-t-elle.

«Pas utile»

Parmi les parents sondés par l’INSPQ, jusqu’à 17% ont dit ne pas avoir l’intention de faire vacciner leurs enfants.

Comme les adultes interrogés qui refusaient de recevoir le vaccin contre la COVID-19 se disaient surtout méfiants envers le produit parce qu’il est nouveau, les parents évoquent aussi cette même raison pour le refuser. Les craintes liées aux effets secondaires possibles (22%) font aussi pencher la balance pour le non chez les parents.

Un autre motif ressort par contre davantage au sein du lot. «Je n’en vois pas l’utilité, car les risques de la COVID-19 pour la santé de mon enfant sont faibles», a répondu le quart des gens en défaveur de la vaccination pour leur jeune (25%). C’est la principale raison évoquée par les parents qui ne veulent pas faire vacciner leur enfant.

«Que les enfants sont peu à risque d’avoir des complications graves de la COVID, c’est vrai», convient Ève Dubé.

Dans une publicité réalisée par le gouvernement du Québec, on précise que les jeunes peuvent «facilement transmettre le virus».

Les parents ont tendance à rechercher de l’information «légitime» avant d’accepter l’injection chez leur jeune, observe Mme Dubé, surtout sachant que peu de pays ont jusqu’ici vacciné les 12 à 17 ans.

«Là où ça devient problématique, c’est quand la désinformation s’en mêle et que les thèses complotistes ressortent, parce que des gens inquiets disent sur les réseaux sociaux que la vaccination des adolescents c’est une expérimentation.»

11% d’indécis

Pour convaincre l’autre portion du groupe, les 11% restants qui ont répondu qu’ils ne savaient pas encore s’ils voulaient que leur enfant se fasse vacciner, Mme Dubé estime que le gouvernement devra, dans ses stratégies de communication, miser sur la «collectivité» et le «retour à la normale».

Il faudra leur donner les «bonnes informations» et mettre de l’avant les avantages concrets à faire vacciner les enfants, propose-t-elle, comme le fait de peut-être avoir la chance de ne plus porter le masque en classe et de ne pas retourner à l’enseignement virtuel.

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Si on veut se rendre à 75% ou 80% de jeunes vaccinés, il faudra mettre plus d’énergie pour convaincre les gens moins motivés et plus hésitants

"},"type":"quote"},{"position":2,"text":{"fr":"

Déjà, en fin de journée jeudi, à peine plus d’une semaine après l’ouverture des rendez-vous pour les 12-17 ans, 51% des jeunes de cette tranche d’âge avaient réservé leur place ou s’étaient fait vacciner, selon les plus récentes données du ministère de la Santé et des Services sociaux. L’opération de vaccination scolaire s’amorcera le lundi, 7 juin.

L’INSPQ distribue un questionnaire en ligne toutes les semaines depuis le 1er juillet. Environ 3300 adultes y répondent de façon hebdomadaire.

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