Revitalisation majeure pour le Mont-Sainte-Anne

Selon le plan des Amis du Mont-Sainte-Anne, il faudrait des investissements de 140 millions de dollars pour contrer le sous-investissement des dernières années.

L'avenir du Mont-Sainte-Anne doit passer par un circuit culturel et touristique du Vieux-Québec jusque dans Charlevoix; voici un élément de la stratégie de l'OBNL Les Amis du Mont-Sainte-Anne dévoilée jeudi.


Les Amis du Mont-Sainte-Anne, qui compte aujourd’hui 300 membres dans ses rangs, a été créé en novembre 2020 pour assurer la pérennité et le rayonnement du mont pour les 25 prochaines années, ainsi qu’en faire une destination locale et internationale.

«Le Mont-Saint-Anne est un joyau exceptionnel qui mérite d’être mieux développé et mieux exploité qu’il l’est actuellement. C’est vraiment un diamond in the rock», aux yeux du fondeur canadien Alex Harvey, vice-président de l’organisme.

Les Amis du Mont-Sainte-Anne a fait produire ce plan au cours des derniers mois dans le but d’identifier le potentiel du site en tant que destination-phare pour les activités de plein air dans l’est de l’Amérique du Nord.

«On veut repositionner la montagne et lui redonner ses lettres de noblesse», explique Audrey Girard, directrice du design urbain et de l’urbanisme chez Lemay, firme d’architecte qui a reçu le mandat de conception du plan. Il faut retrouver un investissement en misant sur une clientèle plus large et en repositionnant le Mont-Sainte-Anne dans les grandes tendances des destinations touristiques et de villégiatures actuelles.»

Deux grandes forces sont mises de l’avant: la proximité avec la Capitale-Nationale, une destination touristique déjà affirmée, afin d’offrir une complémentarité culture-nature, ainsi que la réintroduction de la montagne dans un circuit de destination touristique le long du fleuve, au sein d’un parcours fluvial régional.

Les Amis du Mont-Sainte-Anne a fait produire ce plan au cours des derniers mois dans le but d’identifier le potentiel du site en tant que destination-phare pour les activités de plein air dans l’est de l’Amérique du Nord.

Points centraux

L’OBNL vise un élargissement des marchés par l’analyse des nouvelles tendances, notamment en ce qui a trait aux «expériences authentiques» très en vogues. L’équipe souhaite répondre à l’engouement des destinations de villégiature, en offrant une expérience d’hébergement à coûts modiques dans la base Est, afin de rendre l’expérience nature davantage accessible. Un système de navette électrique est également à mettre en branle pour relier les différents points Est et Ouest du mont.

Selon le plan des Amis du Mont-Sainte-Anne, il faudrait des investissements de 140 millions de dollars pour contrer le sous-investissement des dernières années.

Le pied de la montagne, le «cœur», sera un mini-circuit pédestre d’un kilomètre, afin de reconnecter le fleuve à la montagne, en passant par les sentiers existants comme la Route verte et le sentier Mestachibo. Ce centre se voudra une ramification des parcours récréotouristiques déjà existants.

Un grand parcours de découverte – le sentier du pèlerin – qui relierait les trois sommets du parc du Mont-Saint-Anne, une boucle de 40 kilomètres, a été pensé afin d’ancrer le «cœur» comme porte d’entrée, en complémentarité avec les bases Est (actuellement le village du rang Saint-Julien) et une éventuelle base Ouest qui s’établirait davantage en retrait du centre des activités.

Le chalet de la Crête sera pour sa part transformé en un belvédère – le 360° – qui sera accessible à tous par l’entremise des remontées électriques et qui offrira une vue d’ensemble sur le parc et la région de Québec.

RCR dans tout ça?

Questionné sur la volonté des gestionnaires actuels de se joindre au projet, Yvon Charest, président de l’OBNL répond que Resorts of the Canadian Rockies (RCR) est à un moment névralgique et doit rénover ses infrastructures: «Il est à la croisée des chemins et doit se poser des questions».

L’organisme est toujours en attente d’un retour de la part de RCR, après leur avoir transmis le plan. «On leur a dit que notre intérêt premier est le Mont-Sainte-Anne, mais que si pour une raison ou une autre RCR souhaitait se retirer du marché québécois, les Amis seraient intéressés à discuter avec eux concernant la Station Touristique Stoneham, dont RCR est également gestionnaire», poursuit Yvon Charest. «Le document présenté aujourd’hui sert aussi à montrer la volonté de la communauté et intéresser différents investisseurs si RCR décide de quitter le Québec».

Un investissement notable

Selon le plan des Amis du Mont-Sainte-Anne, il faudrait des investissements de 140 millions de dollars pour contrer le sous-investissement des dernières années. Trente-cinq millions de dollars supplémentaires serviraient à mettre le Mont au goût du jour. Il faudrait par la suite investir plus de 500 millions de $ pour le développement de la base Est.

Yvon Charest précise qu’à l’heure actuelle, 70 membres de l’OBNL sont prêts à financer des études quant à la réalisation du projet.