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Véronique Trépanier l’avoue : l’entreprise familiale qu’elle dirige avec sa sœur Sabrina et son père Laurent — Armature Trépanier — évolue dans un univers de «dinosaures», celui de la fabrication et de l’installation d’acier d’armature. «Disons que ça n’a pas beaucoup évolué dans notre industrie au fil des ans.»

Fondée par son grand-père en 1957, l’entreprise de 250 employés possède des installations à Saint-Augustin-de-Desmaures (Les Ferrailleurs du Québec), à Saguenay (Philippe Trépanier Inc.) et à Rouyn-Noranda (Armature Nationale).

Dans la foulée d’une démarche de planification stratégique réalisée en 2020 en collaboration avec la firme Raymond Chabot Grant Thornton, suivie d’un audit 4.0 visant à établir le diagnostic numérique de l’entreprise, Armature Trépanier a choisi de sauter dans le wagon de la transformation digitale. «Nous en sommes encore aux premiers balbutiements», fait valoir Mme Trépanier.

Un plan d’action inspiré par deux enjeux prioritaires — le recrutement et la rétention de la main-d’œuvre ainsi que l’optimisation des processus administratifs et manufacturiers — a été élaboré et s’étendra jusqu’en 2023. «D’autres projets vont sans doute émerger par la suite.»

«Notre introspection nous a permis de réaliser que plusieurs de nos employés-clés perdaient un temps fou à réaliser des tâches n’apportant aucune valeur ajoutée à l’entreprise et carrément démotivantes pour eux», souligne Véronique Trépanier.

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C’est le cas des surintendants de chantier qui doivent gérer à la mitaine les feuilles de temps des ouvriers. Une besogne ennuyeuse pouvant gruger une dizaine d’heures par semaine. Pour remédier à la situation, l’entreprise s’affaire à implanter un horodateur mobile avec géolocalisation permettant aux employés de puncher à leur arrivée et à leur départ d’un chantier à partir d’un cellulaire ou d’une tablette.

Une «petite révolution»

Armature Trépanier a aussi pris l’initiative de mettre de l’ordre dans ses pratiques administratives en développant un nouveau logiciel de gestion de projet. Un programmeur a été embauché pour réaliser ce travail.

«Et nous nous apprêtons à réaliser une petite révolution en usine en introduisant une technologie d’identification par radiofréquence pour la gestion de nos inventaires. Évidemment, nous prendrons le temps de former nos travailleurs», assure Mme Trépanier en précisant que les premières étapes de la transformation numérique chez Armature Trépanier n’avaient pas entraîné des coûts exorbitants. Des subventions gouvernementales et des crédits d’impôt dédiés à la recherche et développement permettent aux entreprises de faire un bout de chemin.

Véronique Trépanier ne cache pas que les changements amèneront inévitablement des chambardements dans les méthodes de travail, notamment dans celles des travailleurs de production. «Nous devons leur démontrer qu’ils vont tirer des bénéfices de la transformation numérique.»

«Oui, la transformation numérique, ça peut être une affaire de survie pour des entreprises. Pour nous, c’est une façon de réduire l’épuisement de nos travailleurs aux prises avec des tâches ayant peu de valeur. Dans un contexte de rareté du personnel, il fallait bouger et devenir une organisation encore plus attirante. Travailler pour une entreprise qui cherche à s’améliorer, ça peut être drôlement stimulant.»

~~Le conseil de Véronique Trépanier~~

«Une transformation numérique : on commence par quoi? Par une planification stratégique suivie d’un audit 4.0 pour dresser la liste de nos pratiques à améliorer. On se fait accompagner par des consultants puisque l’on ne peut pas être des experts dans tous les domaines. Et on se démène pour aller puiser dans les mesures offertes par les gouvernements pour la digitalisation des entreprises.»

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