Le CCNI a émis ses recommandations pour le vaccin de Johnson & Johnson lundi, et ce, même si Santé Canada en a bloqué la livraison quelques jours auparavant pour effectuer des tests additionnels afin de s’assurer de la qualité du produit. La distribution aux provinces devait commencer cette semaine.
En conférence de presse, la présidente du CCNI, la Dre Caroline Quach, a dit espérer que la distribution du vaccin Johnson & Johnson commencera d’ici une ou deux semaines.
«Si jamais, évidemment, Santé Canada doit reporter le déploiement de ce vaccin-là (...) à ce moment-là, on réévaluera la recommandation, mais je pense que pour l’instant, ça devrait tenir la route pour quelques semaines», a-t-elle expliqué en réponse aux questions des journalistes.
Comme c’est toujours le cas, les provinces et les territoires auront le dernier mot pour l’administration du vaccin; ils pourront donc adapter le seuil d’âge recommandé par le CCNI en fonction de leur situation particulière, de l’approvisionnement, de la logistique et des questions d’équité.
«Par exemple, comme le vaccin de Janssen est à dose unique, celui-ci pourrait mieux convenir aux populations pour lesquelles il est plus difficile de programmer une seconde dose», a laissé tomber la Dre Quach. Le CCNI mentionne entre autres les populations «mobiles» ou plus «difficiles à atteindre».
Santé Canada a approuvé le vaccin de Johnson & Johnson le 5 mars. La première livraison est arrivée mercredi dernier, mais ce n’est que vendredi, en soirée, que Santé Canada a annoncé au public qu’elle bloquait la livraison en raison de craintes liées à un laboratoire sous enquête aux États-Unis.
Le gouvernement fédéral a commandé 10 millions de doses de ce vaccin et a également une option d’achat pour 28 millions de doses supplémentaires.
Pfizer et Moderna «préférentiels»
En se présentant devant les médias lundi, le CCNI a continué de recommander les vaccins à ARN messager - soit Pfizer-BioNTech et Moderna - en raison de «l’excellente protection qu’ils offrent» et de «l’absence des signalements préoccupants» comme les thromboses.
Les membres du comité ont soutenu que leur message continue d’être cohérent.
«Depuis le début, on a toujours dit que les vaccins à ARN messager étaient préférentiels par rapport aux vaccins à vecteur viral», a réitéré la Dre Quach aux journalistes. Les seuls vaccins à vecteur viral autorisés au Canada sont ceux d’AstraZeneca et de Johnson & Johnson.
Jusqu’à maintenant, environ deux millions de Canadiens ont reçu le vaccin d’AstraZeneca. Une poignée de Canadiens ont développé des caillots sanguins après l’administration du vaccin. Une Québécoise de 54 ans est morte d’une thrombose cérébrale des suites de ce vaccin.
«Les vaccins à vecteur viraux sont associés avec un risque très rare, mais un risque qui existe, de thrombose avec un risque potentiellement létal. C’est ce message que nous passons depuis le début», a réitéré la présidente du CCNI.
Experts et dirigeants politiques insistent depuis des semaines sur l’importance de prendre le premier vaccin disponible, puisque le risque de complications liées à la COVID-19 est bien plus grand que les risques associés aux vaccins.
La Dre Quach soutient que le choix revient au final aux individus qui doivent évaluer le risque encouru et le temps d’attente pour un vaccin.
«Prendriez-vous le risque, même s’il est à 1 sur 100 000, d’avoir un vaccin pour lequel une complication sévère pourrait survenir? Ou si vous savez que dans deux semaines, vous pouvez avoir le vaccin ARN messager, l’attendriez-vous?» demande-t-elle.
Le CCNI souligne que le Canada s’attend à recevoir suffisamment de vaccins à ARN messager pour vacciner entièrement la population canadienne actuellement admissible avant cet automne.