«Il ne faut surtout pas y lire quelque chose entre les lignes», indiquait en entrevue l’agent Neil Glasberg, sachant bien que toute rumeur à propos de son nouveau client prenait vite de l’ampleur, surtout quand le Canadien de Montréal connaît des moments difficiles, comme c’est actuellement le cas.
PBI Sports a dévoilé sa collaboration avec l’ancien gardien de but lundi matin sur le réseau social de microblogage Twitter. Le gazouillis a vite fait le tour de la planète hockey.
Roy ne s’est pas défilé lors de son point de presse d’abord prévu pour jaser de la série qui commence mardi entre les Remparts et les Voltigeurs de Drummondville, celui-ci bifurquant assez rapidement vers le sujet du jour.
«Le but n’est pas de mettre de la pression sur qui que ce soit, c’est juste d’avoir quelqu’un qui s’occupe de moi. Je trouve ça le fun ce qu’on fait [d’en jaser avec les médias], mais nous sommes dans un merveilleux monde de spéculations extraordinaires et rien n’a changé pour moi», indiquait Roy.
Les deux hommes ont commencé à parler d’une possible relation il y a trois semaines. À la troisième discussion, Roy a accepté de se joindre au groupe de Glasberg, qui représente plus d’une soixantaine d’entraîneurs et directeurs généraux, dont les plus connus sont Mike Sullivan (Pittsburgh), John Tortorella (Columbus), Pascal Vincent (Manitoba), Gerard Gallant, Kirk Muller et autres hommes de hockey du genre.
«J’ai toujours voulu garder les portes ouvertes et je trouvais intéressant d’avoir un son de cloche différent venant de l’extérieur. Mais si Neil ne m’avait pas approché, je ne l’aurais pas fait de mon côté. Il me permettra de garder contact avec les autres organisations, les directeurs généraux et les propriétaires, ainsi qu’avec le milieu des entraîneurs. Si jamais il me revient avec telle ou telle offre, je lui dirai alors si ça m’intéresse ou non.»
Roy confirme ne pas avoir donné le mandat à l’agent de lui trouver un poste dans la LNH. Il sait bien, par contre, que le mot va se passer.
Je suis heureux à Québec et j’ai du plaisir à faire ce que je fais. S’il y a quelque chose, on verra et je déciderai au moment venu si l’aventure me tente. Je ne cherche pas à aller au-devant des coups. Ça me fait rire, les proportions que ça prend, tant mieux, mais j’ai juste choisi d’avoir quelqu’un qui me représente
L’ancien gardien de but et son nouvel agent tenaient le même discours, lundi. Natif de Montréal et maintenant installé à Toronto, Glasberg ne pensait pas avoir à pratiquer autant son français au cours de la journée.
«Je ne m’attendais pas à ce que ça fasse autant jaser. J’ai écrit mon “tweet” de façon générale, sans arrière-pensée, et juste pour dire que Patrick était un candidat fantastique. Je ne voulais surtout pas l’imposer au Canadien et à Geoff Molson, ni manquer de respect envers Marc Bergevin. Je sais que le club traverse des moments difficiles, mais le moment de l’annonce n’était qu’un hasard. Je n’ose pas m’imaginer ce que ça aurait été si je l’avais fait mardi matin advenant une défaite contre Calgary, lundi», racontait le président de PBI Sports.
Il est convaincu que Roy possède toutes les qualités et la réputation pour retourner dans la LNH, que ce soit derrière le banc ou au deuxième étage.
«Tout ce que je veux faire avec Patrick, c’est de rappeler qu’il est là, qu’on sera à l’écoute. Il a tellement fait pour le hockey, comme joueur, entraîneur et DG, je pense qu’il ferait un bon candidat partout dans la LNH et c’est la raison pour laquelle on s’est associé. S’il n’a pas de poste d’ici le 1er juillet, il sera de retour avec les Remparts, où il est très heureux.»
Mais l’ombre du numéro 33 ne cesse de planer au-dessus du Centre Bell, où les sorts du directeur général Marc Bergevin et celui de Ducharme pourraient devenir un enjeu selon le rendement de l’équipe d’ici la fin de la saison régulière.
Lors du congédiement de Claude Julien, en février, Roy avait indiqué qu’il était prêt à écouter si on l’appelait pour lui offrir le poste qui a finalement été donné par intérim à Ducharme.
Patrick Roy dirige les Remparts depuis trois ans après une pause de deux saisons à la suite de son départ de l’Avalanche du Colorado à l’été 2016 au terme de la troisième année de son contrat de quatre ans, là-bas.
À la barre de l’Avalanche, il avait remporté dès sa première saison en 2013-2014 le trophée Jack-Adams, remis à l’entraîneur-chef par excellence de la LNH. Il a conservé une fiche de 130 victoires, 92 défaites et 24 défaites en prolongation/tirs de barrage en 246 matchs avec l’Avalanche.
Au cours des dernières années, Roy avait aussi déjà eu des discussions pour diriger le Canadien, les Sénateurs d’Ottawa et même les Capitals de Washington, ces discussions ne menant toutefois pas à une nomination.
Vainqueur de la Coupe Memorial en 2006, il montre un dossier cumulatif de 419 victoires en 708 matchs derrière le banc des Diables rouges. À l’aube du premier match éliminatoire entre les Remparts et les Voltigeurs de Drummondville, mardi, il revendique le premier rang parmi les entraîneurs actifs de la LHJMQ pour le nombre de séries disputées (20, à égalité avec Yanick Jean, des Saguenéens), 10 séries gagnées (à égalité avec Serge Beausoleil, de l’Océanic), 107 matchs dirigés et 56 victoires dans les séries.
«On peut spéculer tant qu’on veut, mais il n’y a rien sur la table. Je vis au moment présent, qui est de se préparer à jouer contre les Voltigeurs», ajoutait Roy, qui reste concentré sur son équipe junior malgré les bruits ambiants.