«2022, ça va être fou! Il y a des fournisseurs avec qui je fais affaire qui commencent déjà à être complets», signale Marie-Fée Sanchez, à la tête de Signé Marie-Fée Événementiel. Mme Sanchez et son équipe comptent plus de 250 mariages haut de gamme à leur actif, principalement à Québec et ses environs, dans Charlevoix, ainsi qu’à Rivière-du-Loup et à Trois-Rivières.
La planificatrice de mariages conseille d’ailleurs aux couples qui se fiancent maintenant de viser 2023 pour unir leurs destinées, tant l’année 2022 s’annonce déjà fort occupée.
Élisabeth Boudreau note de son côté un nombre record de nouvelles demandes dans les dernières semaines pour planifier un mariage en 2022. La femme derrière Élisabeth B. Mariages & Événements a notamment développé une expertise dans les mariages hivernaux puisqu’elle est responsable de ceux qui se tiennent à l’Hôtel de Glace de Québec depuis 20 ans.
«En 2020, on a quand même été chanceux parce que le dernier mariage de la saison à l’Hôtel de Glace a pu avoir lieu comme prévu le 14 mars, indique Mme Boudreau. Les mariés ont cependant dû écourter leur séjour» en raison de la pandémie qui venait d’être déclarée. Aucun mariage n’a eu lieu à l’Hôtel de Glace à l’hiver 2021. Il faut dire que ce sont principalement des fiancés de l’étranger qui recherchent l’exotisme d’une cérémonie dans un décor de neige et de glace.
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«L’année 2022 va être complexe parce qu’on se retrouve avec pratiquement trois saisons d’été en une et deux saisons d’hiver à reprendre», fait remarquer Élisabeth Boudreau. Celle qui planifie des mariages depuis 1999 compte une clientèle de Québécois et d’Ontariens, mais aussi d’Américains pour qui un mariage dans le berceau de l’Amérique française n’est pas possible à l’heure actuelle, les frontières étant toujours fermées.
2021 à l’eau?
Est-ce à dire qu’il faut faire une croix sur la saison 2021? Pas nécessairement… mais il vaut mieux jouer de prudence. «Les gens continuent à vouloir se marier. Certains choisissent d’attendre à la dernière minute pour aller de l’avant cet été ou reporter», souligne Valérie Bigras, de La Vie Après le Oui.
«Chaque situation est unique : si ma grand-maman a 96 ans, pourra-t-elle être là l’an prochain? Il y en a qui ne veulent pas remettre, peu importe le nombre d’invités qui pourront assister à la cérémonie», note Mme Bigras, qui planifie des mariages un peu partout au Québec et même dans le Sud, en temps normal.
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À l’été 2020, les couples ont pu généralement accueillir jusqu’à 25 convives à leur mariage — jusqu’à 50 pour les plus chanceux. Oubliez la soirée dansante… les invités devaient être assis avec leur bulle familiale et, bien sûr, porter le masque.
S’il est difficile de prédire à quoi ressemblera la prochaine saison, un certain optimisme plane sur les mois d’août et septembre, où les mesures liées à la COVID-19 pourraient être plus permissives. «J’ai des clients qui doivent se marier à la fin août et en septembre, on va se reparler en juin pour évaluer ce qu’on fait», mentionne Marie-Fée Sanchez.
L’espoir est toujours présent pour cet été, remarque aussi Élisabeth Boudreau : «Si la plupart ont réservé une date en 2022, quelques-uns qui devaient se marier l’an dernier sont prêts à s’adapter. Il y en a qui veulent pouvoir aller de l’avant avec d’autres projets de vie, comme acheter une maison ou fonder une famille».
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Accompagnement
Pour les futurs mariés, planifier le plus beau jour de leur vie nécessite du temps, de l’argent… et occasionne une bonne dose de stress, amplifiée par l’incertitude causée par la pandémie. Si je reporte, est-ce que mes fournisseurs — lieu de réception, traiteur, fleuriste, photographe, etc. — seront toujours disponibles à la date souhaitée? Est-ce que je perds l’argent déjà investi en dépôt? Y aura-t-il une augmentation des tarifs l’année prochaine?
C’est là où une planificatrice de mariage peut faire une différence, sans nécessairement organiser le jour J de A à Z. «J’ai eu beaucoup de demandes d’accompagnement dans les derniers mois. Les futurs mariés ont besoin d’être rassurés, et de garder espoir aussi», indique Valérie Bigras, qui compte 11 ans d’expérience dans le domaine. «Avec tout ce qui se passe, c’est un must de faire appel à une organisatrice au moins pour négocier le contrat avec l’établissement où aura lieu le mariage, pour s’assurer de ne pas perdre son dépôt.»
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TÉMOIGNAGES: REPORTER OU PAS? ENTRE ESPOIR ET RÉSIGNATION
Un gros party
Katryn Paquin et Francis Mireault-Fauvel rêvent d’un grand mariage. Les deux courtiers immobiliers originaires de Sainte-Anne-des-Plaines devaient se marier au Château Frontenac le 21 août 2021, mais ils ont pris la décision il y a deux mois de repousser le grand jour d’un an. «On planifie un gros mariage avec nos familles, nos amis et nos employés, on sera au moins 200 personnes», mentionne Katryn Paquin, qui s’est fiancée à son amoureux en janvier 2020.
«On ne se voyait pas se marier devant 50 personnes et porter un masque, on est très famille, très party», indique la jeune femme de 22 ans, ajoutant que le Château Frontenac a été «très accommodant». «On souhaite offrir un week-end à nos invités, sortir du quotidien. On souhaite aussi faire un voyage de noces… et pour notre projet de maison, peut-être qu’on va le devancer dans les circonstances», confie la future mariée.
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Aller de l’avant
Quoi qu’il arrive, Suzanne* unira sa destinée à celle de son conjoint en juillet prochain, dans son village natal en Gaspésie. «J’ai 47 ans et mon conjoint en a 53. Nous avons des enfants chacun de notre côté, mais ni l’un ni l’autre ne s’était déjà marié. Rendu à un certain âge, on sait ce qu’on veut… et ce qu’on ne veut pas. On se marie pour nous, et on tient à ce que nos parents y soient», raconte la professionnelle, qui tient à conserver l’anonymat.
Elle confie que ses parents et ceux de son conjoint ont certains problèmes de santé, en particulier son père âgé de 82 ans. «Si on ne peut être que 25 personnes, ce sera ça. Notre mariage aura lieu avec nos parents, nos enfants, nos frères et sœurs, et on fera un gros party à la même date un an plus tard, pour renouveler nos vœux avec la famille élargie», explique-t-elle, sereine par rapport à cette décision.
*Nom fictif
Imprévu de taille
«On a envie de croire que c’est encore possible en 2021», confie Karine Benoît, qui devait épouser son conjoint des 14 dernières années, Roger Marier, en septembre dernier. En mai, le couple a choisi de reporter son mariage à septembre 2021 dans l’espoir de pouvoir célébrer avec leur centaine d’invités à Venise-en-Québec. Tous leurs fournisseurs étaient réservés : restaurant, auberge, célébrant, photographe… Toutefois, un gros imprévu est venu compliquer les choses : en août, l’Auberge du lac Champlain a pris feu. Si les futurs mariés espèrent toujours y tenir leur réception de mariage, on ignore encore quand l’endroit rouvrira ses portes. «On a trouvé un autre hôtel tout près, mais on se voyait dans un décor plus champêtre», indique Mme Benoît.
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Le couple espère un mariage qui ne sera pas teinté par la COVID-19 : «On veut pouvoir danser, on ne veut pas de masques ni de plexiglas», mentionne M. Marier, ajoutant que sa conjointe et lui ne sauraient pas où couper parmi leurs invités. «On a envoyé des faire-part à 80 personnes, c’est le plus petit qu’on veut faire…» Malgré l’espoir, le couple demeure prudent et a déjà réservé une date en 2022. Parents de deux enfants de 7 et 10 ans, Karine Benoît et Roger Marier reconnaissent qu’ils ne sont «pas pressés dans le temps».
Un grand jour à 50… ou à 25
Aujourd’hui, le 3 avril, cela fait exactement 12 ans que Jessika Cyr et Kamal Madid forment un couple. Ils se sont fiancés en 2019 lors d’un voyage dans la Ville lumière, et avaient planifié se dire oui en août 2020 dans Charlevoix. «On a tout organisé par nous-mêmes. On a essayé d’attendre le plus possible, on y allait mois par mois. Mais autour de la mi-juin, on a pris la décision de reporter», indique M. Madid, soulignant tout le stress que sa conjointe et lui ont vécu durant cette période d’incertitude. «Nos invités ont été compréhensifs, et nos fournisseurs également», ajoute le futur marié.
Le 28 août 2021 sera leur grand jour. «À la base, même sans COVID, on prévoyait avoir 50 invités à notre mariage, qui se déroulera à l’extérieur sous chapiteau. On s’est dit que, si on devait être 25 personnes, on le ferait quand même, mais ce serait dommage parce que ce sont toutes des personnes qu’on veut avoir avec nous», souligne M. Madid. «Mais si on ne peut pas danser, on va prendre ça en considération… Il faut aussi voir à quel point nos familles se sentent à l’aise ou pas», ajoute Jessika Cyr, qui a fait appel à Marie-Fée Sanchez (Signé Marie-Fée) après le report pour l’aider à coordonner la journée du mariage. Elle a 29 ans, lui 31 ans, et ils caressent d’autres projets pour l’avenir… dont celui de fonder une famille.
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Plus d’un rebondissement
Marie-Claude Riendeau et Richard Beaudry se sont fiancés en décembre 2018. Ils prévoyaient se marier en août 2020, devant quelque 130 convives, à l’hôtel Les Trois Tilleuls, à Saint-Marc-sur-Richelieu. Entre-temps, la pandémie est déclarée. «J’étais membre d’un groupe Facebook de futures mariées où je lisais des histoires d’horreur, des gens qui perdaient leurs dépôts. Valérie [Bigras, de La Vie Après le Oui] m’a suggéré de réserver tout de suite une date en 2021», raconte Mme Riendeau. Ce qui fut fait. Mais…
«On apprend ensuite par les nouvelles que l’hôtel allait fermer et qu’il n’allait plus faire de mariages.» Sur le site Web des Trois Tilleuls, on évoque maintenant une fermeture temporaire jusqu’en mai 2021. Heureusement, le couple récupère son argent et trouve un autre site pour tenir sa réception, le Mouton Village à Saint-Charles-sur-Richelieu. Le grand jour est prévu le 11 septembre 2021. Mais…
«En janvier, on apprend que le Mouton Village reporte tous les mariages prévus en 2021 à l’année suivante», indique Mme Riendeau. Elle et son conjoint ont donc une nouvelle date de mariage en juin 2022. Le couple dans la mi-quarantaine considère toutefois de s’unir en septembre prochain, lors d’une cérémonie plus intime. «On attend après Pâques pour voir ce qu’on fait.»
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UN SALON VIRTUEL POUR LES FUTURS MARIÉS
En janvier dernier, Valérie Bigras de La Vie Après le Oui a tenu son tout premier salon virtuel de conférences sur le mariage, qui rassemblait sur deux jours plus de 25 conférenciers-fournisseurs. «On a eu plus de 300 participants en ligne. Les gens pouvaient poser leurs questions en direct, il y en avait beaucoup», indique Mme Bigras, heureuse du succès de l’événement. En plus d’aborder les diverses facettes de l’organisation d’un mariage — l’art de la table, les tendances mode et déco, les fleurs, le repas, l’ambiance, etc. —, on y présentait des mariages «COVID» en photos, ainsi que des témoignages de futurs mariés qui ont dû reporter le grand jour. Valérie Bigras annonce déjà la tenue d’un 2e salon virtuel l’an prochain, les 15 et 16 janvier 2022. D’ici là, tout le contenu de la première édition sera accessible en ligne dès le 1er mai. Info et achat de billets : conferencesvirtuellesmariage.com