Le chalet devenu maison

L’aire ouverte et le toit cathédrale font paraître la maison beaucoup plus grande qu’elle ne l’est en réalité.

Située près du mont Wright, cette maison aux airs de chalet nordique combine le confort, la simplicité, le design et l’accessibilité. Il suffit d’entrer (ou de rester dehors) pour constater ses propriétés apaisantes.


Venez le matin, c’est là où il y a le plus de lumière dans l’aire ouverte, m’avait dit Pascale Anctil, propriétaire de la maison. En effet, visiter cette résidence en début de journée, au moment où les rayons de soleil percent les grandes fenêtres côté sud, est un baume pour l’âme. Déjà, avant d’entrer, on a l’impression de pénétrer dans un lieu isolé ayant un certain pouvoir de ressourcement, même si les voisins ne sont pas très loin. La façade en révèle peu, on ne voit que le revêtement en mélèze grisonnant. C’est lorsqu’on contourne la maison que l’on constate toute l’ampleur du projet.

Sur le coté, l’acier Corten recouvre le mur et le toit couvert au-dessus de la terrasse, dévoilant sa couleur rouille et sa texture. Selon les architectes de Cargo Architecture qui ont travaillé sur le projet, «le choix des matériaux et leur positionnement est guidé par leur exposition aux intempéries», peut-on lire sur leur site Web. Le bois se retrouve aux endroits protégés et le métal, lui, est plus à découvert. On se doute bien que les grandes fenêtres participent à créer des espaces chaleureux à l’intérieur bénéficiant d’une vue sur la forêt.

C’est réellement le cas. Dans l’aire ouverte, le salon est orienté de façon à ce que l’on puisse admirer la magnificence de la nature plantée devant nos yeux. Adossé à ces ouvertures, un fauteuil y trône, et c’est apparemment le coin préféré de chaque invité qui vient «au chalet». «Pour prendre son café, c’est vraiment le plus beau spot de la maison. Quand il fait tempête, c’est assez impressionnant», témoigne Pascale. Les contrastes sont marqués dans cette maison d’ambiance nordique : les murs vêtus de blancs sont campés entre un plancher de cèdre brut et un plafond de pin teint foncé. Des teintes neutres et un mobilier sobre occupent l’espace.

Le fauteuil près des fenêtres, derrière lesquelles la nature se donne en spectacle, est l’endroit préféré des invités.
Pascale utilise la cage d’escalier menant vers le sous-sol pour y exposer des œuvres d’art.

«Une perle rare» 

Pascale Anctil et son conjoint ont acheté la maison en 2017 au prix de 390 000 $. L’ancien propriétaire a fait confectionner les plans par Cargo et la construction a été complétée en 2014. Il en avait fait son chalet, Pascale en a fait sa maison. «Quand on a acheté, c’était comme neuf, lui il l’utilisait comme un chalet, donc il était venu quelques fois depuis la construction, c’était pour nous une perle rare».

Pascale, qui aime se retrouver en nature et qui est passionnée de photographie, se décrit comme une personne «contemplative», ne pouvait qu’être charmée par cette résidence, dont le terrain boisé derrière s’étend en pente jusqu’à la rivière. Il n’est pas rare qu’elle enfourche ses raquettes et se promène dans les sentiers environnants, met son canot à l’eau, ou allume un feu de camp dans la cour.

Parfois, elle et son conjoint montent par l’échelle sur le toit plat au-dessus de la terrasse et y boivent leur café le matin. En soirée, ils profitent des derniers rayons de la journée.

La maison rejoint Pascale sur tous les plans. Étant designer-cuisiniste de profession, elle ne pouvait qu’être satisfaite de la conception élégante de la demeure et des armoires en laminé imitation de bois et en laque. «Des armoires synthétiques, c’est vraiment pratique pour l’entretien. Souvent les gens ont tendance à penser que le bois c’est mieux, mais avec le gras, les traces de doigts, c’est beaucoup plus facile à nettoyer. C’est ce que je dis pas mal tous les jours de ma vie!», dit celle qui a l’habitude de conseiller ce genre de produits à ses clients. Pascale a aussi été charmée par le grand rangement intégré dans le hall d’entrée ainsi que les jeux de volumes.

«Dans l’aire ouverte, j’ai un 20 pieds de cathédrale, ici je suis à 10 pieds, il y a des belles variations de hauteurs de plafond et c’est ça qui fait que ça a l’air grand.» Les chambres sont assez menues, c’est plutôt l’aire ouverte qui prend le plus de crédit grâce à son toit cathédrale qui donne un effet d’amplitude et son foyer. Le sous-sol vient quant à lui à la rescousse pour fournir assez de pieds carrés aux deux enfants du conjoint de Pascale. 

Morceaux d’histoire

Dans la plupart des pièces, on retrouve des petits bouts d’histoires de famille et d’amitié. Table et chaises ayant appartenu à sa grand-mère et qu’elle a restaurées, console récupérée de son autre grand-mère, dessins composés de fins traits réalisés par sa mère à l’époque et œuvres de la main de son amie sont mis en valeur avec délicatesse. Au-dessus du lit de la chambre principale, il y a des feuilles séchées que son parrain a encadrées en 1995 et dont Pascale s’est inspirée pour faire ses propres herbiers. «C’est un bouquet de fleurs que je lui avais apporté, je lui avais dit «je veux que tu le gardes pour toute la vie», et il l’avait encadré», raconte-t-elle.

Pascale aime chiner et exposer des souvenirs pour que sa maison ait une personnalité unique. «J’aime la récupération, la réutilisation, le seconde main, je ne suis pas quelqu’un qui aime jeter ni consommer, je ne suis pas très matérialiste», se décrit-elle. 

Dans la cuisine, tout est assez épuré et dissimulé sauf deux tablettes qui exhibent des pots vintage, un Chemex pour le café et autres accessoires disposés avec beaucoup de style. Sur le rebord de la fenêtre, une guirlande lumineuse sillonne de petits pots de plantes. Dans un coin de la salle à manger, d’autres végétaux prennent un bain de soleil. Visiblement, Pascale a l’œil pour créer des vitrines esthétiques et bien équilibrées.

La chambre principale est minimaliste et s’habille des couleurs naturelles que Pascale affectionne particulièrement.
À l’été, les proprios profitent d’une terrasse couverte et montent sur le toit pour observer les levers ou les couchers de soleil.