Artroduction, un répertoire d’artistes émergents

<em>Muffins </em>de Samuel St-Aubin

La Galerie 3 vient de lancer Artroduction, une plate-forme informative et transactionnelle mettant de l’avant des artistes ayant moins de 10 ans de pratique à leur actif.


«En lançant la Galerie 3, on a fait le choix réfléchi de travailler avec des artistes établis, à mi-carrière, mais ça n’empêche pas qu’on éprouve de la curiosité pour les artistes émergents et qu’on a envie de travailler avec eux», indique Norbert Langlois, cofondateur et codirecteur de la Galerie 3.

Le trio complété par Abdelilah Chiguer (aussi cofondateur et codirecteur) et Audrey Careau avait envie que Artroduction devienne un répertoire fiable et instructif pour les collectionneurs en devenir ou aguerris.



Une section «Tout savoir» répond à des questions fréquemment posées sur l’acquisition d’œuvres et sur le marché de l’art.

Les artistes ont été proposés par des sentinelles, c’est-à-dire des professionnels du milieu des arts visuels de partout au Québec. «C’est pensé pour s’inscrire dans un écosystème, avec une notion de commissariat», souligne Audrey Careau.

Tous les artistes contactés ont accepté, avec enthousiasme. Ils n’ont pas de montant à payer pour mettre des œuvres en consigne, mais s’engagent à en fournir un nombre prédéterminé et à laisser un (faible) pourcentage des ventes aux galeristes.

Ils bénéficient surtout d’un accompagnement précieux : sélection des œuvres, fixation des prix dans un souci de cohérence et selon le marché (un exercice qui cause bien des maux de tête à certains) et rédaction de textes et de vidéos qui présentent leur travail.



«Pendant la pandémie, on a vu plusieurs initiatives pour aider les jeunes artistes, mais aussi une flopée d’encans qui ont dévalué les œuvres, s’indigne Abdelilah Chiguer. Même si ce n’est pas par mauvaise volonté, tu n’aides pas un artiste avec 50 ou 60 $.»

D’où l’idée de fixer un juste prix, dans une fourchette tout de même plus abordable que celle des œuvres d’artistes établis.

Il n’y a pas de limite d’âge pour se trouver sur Artroduction. Il faut seulement que l’artiste ait cumulé moins de 10 ans de pratique professionnelle. On trouve ainsi le duo Pierre et Marie, qui a mené divers projets d’art public et dont une œuvre a été présentée à Manif d’art 8, mais aussi des artistes qui terminent tout juste leurs études (voire qui y sont encore).

<em>Un peu d’éternité II </em>- Pierre & Marie

Pour qu’il y ait un roulement, les contrats sont de cinq ans maximum. «On espère que leur carrière évolue et qu’ils soient repérés par des galeries», indique Audrey Careau.

<em>Champ meuble (forêt déposée)</em> - Sarah Thibault

On a vu le travail de certains (ou plutôt de certaines, puisque près des trois quarts de la sélection est féminine) en centre d’artistes, comme Carol-Ann Belzil-Normand et Sarah Thibault.

<em>ULTRA #4</em> - Carol-Ann Belzil-Normand

D’autres comme Samuel St-Aubin, qui crée des sculptures cinétiques avec des objets de cuisine, ou encore Nico Williams, artiste Ojibwe qui marie perlage et techniques de tissage expérimentales, sont des découvertes.



<em>Spirit Digestion</em>, Nico Williams

Dédié au Web, bien qu’une exposition de lancement ait cours à la Galerie 3, Artroduction a attiré 4000 visiteurs uniques et généré une vingtaine de ventes pendant ses deux premières semaines d’existence. 

Info : artroduction.com