Un éléphant rose signé Cooke-Sasseville au Parc Bardy

La symbolique derrière l’œuvre est multiple. La chenille représente la transformation liée à l’adolescence tandis que l’éléphant réfère à la persévérance, la stabilité, la force.

Le duo de créateurs Cooke-Sasseville se plaît à surprendre. Et cette fois, ils ont eu l’aide d’élèves du primaire.


Dessine-moi une chenille est le titre de l’œuvre réalisée en médiation culturelle avec des élèves de l’école primaire Jeunes-du-Monde du quartier Maizerets dans Limoilou. L’immense ouvrage est composé d’un crayon au plomb de sept mètres sur lequel se tient un éléphant-chenille rose coiffé d’un chapeau et tenant dans sa trompe un bâton comme ceux utilisés dans les fanfares. 

«C’est une création marquante pour le quartier Maizerets, surprenante dans une ville moderne, tout en étant ludique», s’est réjoui le maire de Québec. Éclatée, étonnante, audacieuse. Les qualificatifs étaient nombreux lors de la conférence de presse pour présenter l’œuvre.

Le maire de Québec Régis Labeaume et la conseillère Alicia Despins lors du dévoilement du concept de l'œuvre lundi.

Pierre Sasseville et Jean-François Cooke, à qui on doit aussi l’œuvre La Rencontre (les chevreuils) devant le Centre Vidéotron, ont travaillé avec des jeunes du primaire pour accoucher de cette plus récente réalisation. La dizaine d’enfants ont participé à de nombreux ateliers de création et de partage d’idées. Ils ont été initiés à l’art en visitant des œuvres aménagées dans divers lieux publics de la Ville.

La symbolique derrière l’œuvre est multiple. La chenille représente la transformation liée à l’adolescence tandis que l’éléphant réfère à la persévérance, la stabilité, la force. «On réfère souvent à différentes cultures lorsqu’on aborde une œuvre comme celle-ci. On veut les faire cohabiter», explique Pierre Sasseville. Un peu à l’image de la cohorte des élèves de l’école Jeunes-du-Monde où se côtoient des jeunes de diverses origines culturelles.

Le maire dit aimer ce genre d’œuvre qui, à certains égards, peut «déranger». Pour l’artiste Sasseville, l’idée qu’une œuvre puisse déplaire ne vient jamais interférer le travail de création.

«On pense à ça une fois qu’on est assis devant vous (les journalistes), lance-t-il sur un ton de sincérité. On vit à une époque ou les opinions sont polarisées. Mais ça ne rentre pas dans le processus par ce que ça serait un frein. Le patrimoine est tellement fort à Québec que ce genre d’œuvre vient contrebalancer.»

Il ajoute que cette œuvre étonnera les gens du quartier, mais aussi les visiteurs. «Nous tous, c’est ce qu’on cherche quand on visite d’autres villes. Nous voulons être surpris.» 

Le coût de l’œuvre de 95 000 $ est payé à 50 % par le ministre de la Culture. Elle sera aménagée au parc Bardy à l’automne 2021.

L'œuvre sera aménagée au parc Bardy à l’automne 2021.