L’horaire de la skieuse de 31 ans de Lac-Etchemin sera fort chargé, d’entrée de jeu, puisqu’elle prendra le départ des trois premières courses féminines, soit le combiné (lundi), le Super-G (mardi) et la descente (samedi). Elle pourrait aussi se farcir le slalom géant (le jeudi 18), bien que la décision finale reste à venir. Sa coéquipière Valérie Grenier sera aussi du combiné, lundi.
Gagnon renoue donc avec l’épreuve lui ayant permis de savourer ses deux victoires en carrière sur le circuit de la Coupe du monde en 2016 et 2014.
«J’ai eu de bonnes sensations sur mes skis à l’entraînement, la semaine dernière, et je suis en confiance. J’ai fait un podium en Super-G, dernièrement, et bien que les Mondiaux soient un rendez-vous plus important et plus médiatisé, je les aborde comme n’importe quelle autre compétition. Je me suis déjà présentée aux Jeux olympiques de Sotchi [2014] après avoir gagné une course peu de temps avant et je portais peut-être plus d’importance à l’événement comme tel au lieu de me concentrer sur ma course. Selon moi, la pire façon d’obtenir un bon résultat, c’est de trop essayer d’en faire un. En tout cas, c’est ma recette», soumet celle qui préfère bien doser ses attaques sur le parcours et suivre ses skis là où ils la mènent plutôt que d’ajouter l’extra moutarde qui donne parfois un goût amer au classement.
L’ancienne technicienne revient donc à ses anciennes amours en ouverture de Mondiaux en participant au combiné, qui consiste à un slalom et un Super-G dans la même journée. Elle s’y présente en ayant en tête ses deux uniques succès en carrière dans cette discipline en 2016 et 2014.
«J’ai fait quelques entraînements de slalom et je sais qu’on doit en faire beaucoup pour être compétitive dans cette discipline. Mais c’est bon d’avoir du millage derrière moi en slalom, j’ai une technique pas si pire pour en avoir fait pendant longtemps. Le tableau sera relevé, mais il n’y a pas de spécialiste comme tel puisque c’est le seul combiné de la saison et il n’y en a presque plus en Coupe du monde. En sachant que j’ai déjà gagné dans le passé et que je me sens bien en Super-G, j’ai une chance de faire une bonne course», dit celle qui rivalisera contre quelques gros canons comme la Slovaque Petra Vlhova, la Suissesse Michelle Gisin et l’Américaine Mikaela Shiffrin, reine du slalom.
L’auteure de cinq podiums en carrière, dont celui de samedi dernier à Garmisch-Partenkirchen (Allemagne) en Super-G, est arrivée à Cortina, samedi, après avoir passé la semaine au camp de base de l’équipe canadienne à Rasun, également en Italie. Elle avait hâte de retrouver une piste qui lui plaît.
«Je n’aime pas les parcours trop à pic, ce n’est pas ma force. Celle de Cortina est plus modérée, elle pourrait être bonne pour moi.»
Pas moins de six jours intenses l’attendent, à compter de lundi. En plus des trois courses au programme des Mondiaux, cette semaine, trois descentes chronométrées d’entraînement figurent sur la «liste à faire».
Sans la famille
Le Cirque blanc débarque donc à Cortina d’Ampezzo sans le brouhaha du village, habituellement fort animé, à cause de la pandémie.
«Ce seront des Mondiaux différents parce qu’il n’y aura pas de fans, et en Italie, ils sont super. Ce que je trouve dommage, c’est que ma famille et celle de mon copain [l’Américain Travis Ganong] ne pourront pas être là. Habituellement, les deux familles se rencontrent aux Mondiaux et aux Jeux olympiques, ils nous regardent skier, ils ont du fun ensemble. Je trouve ça triste que personne ne puisse être là, mais je comprends aussi la situation et nous sommes quand même privilégiés de pouvoir pratiquer notre sport.»
Marie-Michèle Gagnon a abandonné les courses techniques au terme de la saison 2016-2017. Elle a malheureusement raté sa première saison de vitesse en 2017-2018 à la suite d’une blessure au genou. La semaine dernière, elle obtenait une troisième place dans «l’enfer» de Garmisch.
«En technique, j’avais fait des podiums et je pouvais essayer de recréer les sensations d’une course à l’autre. En vitesse, je n’en ai pas tant que ça. Pour moi, chaque top-10 est valorisant. Je me suis réinventée comme skieuse, tout est encore dans les airs», estimait celle qui en sera à sa sixième participation aux Championnats du monde.