La toute nouvelle application Web «Projet Quorum» permet de connaître les perceptions de la population québécoise face à la COVID-19.
L’équipe de chercheurs a défini huit rôles joués par différents groupes de la population. Êtes-vous meneur, sage, rebelle ou encore explorateur? Une série de questions permet de déterminer de quel côté penche chaque personne.
Le projet est lancé par l’équipe de recherche de la Chaire de leadership en enseignement des sciences sociales numériques (CLESSN) de l’Université Laval. Les résultats sont donc strictement utilisés dans le but d’en faire de la recherche. Surtout, ils permettent à la population d’en savoir un peu plus sur la société dans laquelle elle évolue.
Les données recueillies n’auront en aucun cas un but lucratif.
«La pandémie crée plusieurs enjeux et mélange nos repères. Le but est d’utiliser un outil développé par des chercheurs pour comprendre l’environnement dans lequel les citoyens se trouvent, et pour aider les citoyens à s’y retrouver», explique Yannick Dufresne, professeur adjoint en science politique, titulaire de la CLESSN et l’un des créateurs du projet.
Le participant doit répondre à 25 questions bien ciblées autour de trois enjeux qui déboulent de la COVID-19, choisies par les chercheurs : santé publique, démocratie puis science et technologie.
«En faisant des analyses, on est capable de dégager huit types de réactions, manière de réagir devant la crise. Des groupes mutuellement exclusifs», note le professeur.
En plus de se voir attribuer un rôle, les utilisateurs pourront déterminer leur profil personnalisé et se comparer au reste de la population.
Projet Quorum permet donc de suivre l’évolution des perceptions publiques entourant la gestion de crise, principalement l’humeur des individus relativement à la pandémie et aux mesures sanitaires mises en place pour la contrer.
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Trois piliers de la démocratie
L’opinion des citoyens représente l’un des trois piliers de la démocratie québécoise. Le Projet Quorum détient son idée de l’humeur de la population avec les données recueillies, qui sont corrigées avec une pondération scientifique pour obtenir un échantillon le plus représentatif possible de la population québécoise.
Les créateurs de l’app Web ne s’en sont pas arrêtés là.
Les deux autres piliers de notre démocratie sont les médias et les décideurs (le gouvernement). Pour connaître leur rôle et les caractéristiques, les discours des décideurs publics et les Unes de 13 médias canadiens sont analysés grâce à des algorithmes d’intelligence artificielle.
«L’humeur optimiste ou pessimiste des discours, des médias ou des citoyens est déterminée à l’aide d’un algorithme qui utilise des dictionnaires pour associer des milliers de mots à un sentiment positif ou négatif. Puis, Projet Quorum présente de façon simple les résultats afin que les utilisateurs puissent comparer les trois sources de données», explique Yannick Dufresne.
La tendance observée actuellement, entre autres, est que les médias adoptent un ton plus négatif que les décideurs, mais que le ton des décideurs est plus changeant, alors que celui des médias demeure constant. Il s’agit du graphique principal du Projet Quorum.
En plus des citoyens, le questionnaire et ses données s’adressent donc aux chercheurs, membres du gouvernement et aux journalistes.
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Au-delà de la pandémie
Le projet est lancé en pleine pandémie, il portera donc entièrement sur ces enjeux qui prennent actuellement tout l’espace. Toutefois, le Projet Quorum aimerait sonder la population sur d’autres enjeux à venir, qu’ils portent sur l’économie, l’immigration ou la transition technologique.
«On veut que les gens puissent revenir. On décline la COVID, mais après on va se tourner sur d’autres choses. Le profil des gens peut changer d’un enjeu à l’autre», soulève M. Dufresne.
«L’objectif est vraiment de créer une plateforme de consultation et de transfert de connaissances», ajoute le professeur.
La Boussole électorale, ça vous dit quelque chose? Yannick Duchesne a aussi participé à sa conception. Le comité s’en inspire donc dans la forme.
«À la place de se prononcer aux quatre ans [élections], les gens se prononcent tout de suite, sur tous les enjeux qui définissent notre société dans le moment», termine-t-il.