À l’aube de la reprise des débats parlementaires à l’Assemblée nationale du Québec, le deuxième groupe d’opposition révélera mercredi des éléments de sa proposition Se relever ensemble : plan solidaire pour le Québec d’après.
«Il est temps de commencer à penser comment on va se relever de tout ça», affirme au Soleil la co-porte-parole et cheffe parlementaire de Québec solidaire (QS), Manon Massé.
Le dépôt du budget gouvernemental approche, en mars. Le premier ministre François Legault a lui-même abordé le sujet de la relance économique dans son point de presse de lundi.
QS propose, entre autres, la création d’une agence de transport interurbain. La nouvelle entité gérerait l’ensemble du transport interurbain par autocar à travers la province.
QS estime le coût du projet à 2 milliards $. Pour le rachat des permis aux entreprises privées qui fournissent actuellement les services et le développement d’infrastructures, comme de nouvelles gares.
L’idée n’est pas neuve. Les solidaires en avaient fait une promesse électorale lors du dernier scrutin provincial, à l’automne 2018.
Mais la pandémie de COVID-19 ramène le dossier sur le dessus de la pile.
La multinationale française Keolis a récemment évoqué la possibilité de suspendre les services régionaux de sa filiale québécoise Orléans Express. Ce qui laisserait entre autres la Gaspésie sans lien de transport collectif vers les grands centres.
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Grands centres où l’on trouve la plupart des soins de santé spécialisés, très centralisés avec le temps, souligne Mme Massé. L’aspect écologique, toujours cher à QS, ajoute du poids dans sa balance en faveur du transport en commun.
«Le transport interurbain collectif est un service essentiel et ne peut pas être géré à des seules fins de profits», fait valoir Mme Massé.
L’annonce récente de la réduction des liaisons régionales d’Air Canada fait aussi réfléchir QS à une solution pour le transport aérien, reconnaît-elle.
Tournée solidaire des «essentiels»
Les 10 députés de Québec solidaire terminent mercredi deux jours de réunion préparatoire à la session, qui doit s’amorcer mardi prochain. Le Parti québécois (8 élus) avait son caucus lundi, le Parti libéral du Québec (28), lundi et mardi, et la députation gouvernementale de la Coalition avenir Québec (75), jeudi et vendredi.
Mme Massé et son collègue co-porte-parole solidaire Gabriel Nadeau-Dubois ont réalisé cet automne une tournée virtuelle auprès de travailleurs essentiels du réseau de la santé, du commerce de détail, de l’enseignement et autres pour entendre leurs besoins et écouter leurs suggestions en vue de l’après-COVID.
Le transport interurbain collectif est un service essentiel et ne peut pas être géré à des seules fins de profits
Conditions de travail, services publics, changements climatiques et inégalités sociales sont les thèmes retenus par QS, des leitmotivs qui menaient déjà l’action politique solidaire depuis bien avant la pandémie.
«Ce qu’il y a de nouveau, c’est que la pandémie vient nous rappeler que ce que Québec solidaire met de l’avant en termes de mesures, en termes de programme, de politiques sociales, nous aurait aidés à vivre beaucoup mieux la crise que ce que nous vivons présentement, assure Mme Massé.
«Cette pandémie vient nous rappeler l’importance du filet social qu’on a, l’importance d’agir pour que l’économie ne soit pas génératrice de plus en plus de crises, même si j’ai l’impression que ça va être ça, mais qu’elle soit bien là pour nous aider à pallier les enjeux environnementaux et d’inégalités qu’a mis en exergue la présente pandémie.»