Vouloir acheter des sièges dans l’Ouest au détriment du chantier Davie

La Davie est un moyen pour le Québec d’assurer sa relance économique, et ce, tant grâce aux salaires, qu’aux retombées directes, indirectes et induites du projet de construction du brise-glace polaire.

POINT DE VUE / Le gouvernement de Justin Trudeau s’apprêterait à redonner à un chantier naval de Vancouver, Seaspan, un contrat de construction d’un brise-glace de classe polaire plutôt qu’au chantier Davie, même si ce contrat avait dû être retiré au chantier britanno-colombien en raison de son incapacité à démarrer les travaux. Pourquoi ? Il appert de toute évidence que le gouvernement cherche à tout prix à se bâtir une majorité aux Communes en gagnant de nouveaux sièges en Colombie-Britannique. Il n’y a pas d’autre explication logique qui tienne. 


Davie a exprimé sa volonté de récupérer ce contrat, d’une valeur de plus de 1 milliard de dollars et qui pourrait employer jusqu’à 2 500 personnes. Davie entamerait la construction immédiatement, tâche à laquelle son rival a échoué de 2013 à 2019, date à laquelle le contrat lui fut enlevé des mains après des années de retards. 

Or, plutôt qu’attribuer le contrat à Davie, Ottawa s’apprêterait à subventionner l’agrandissement du chantier de Victoria, principalement utilisé par Seaspan. Cet investissement de 1 milliard $ viserait à permettre à ce rival de développer la capacité de construction que Davie possède déjà. 

Apparemment, le gouvernement Trudeau calcule qu’il est plus payant d’investir en Colombie-Britannique, même si c’est plus coûteux et inefficace, qu’au plus grand chantier naval du Canada, qui a le «malheur» d’être au Québec. 

Apparemment, des sièges dans l’Ouest valent suffisamment pour sciemment nuire à la relance économique en empêchant près de 900 fournisseurs du Québec de collaborer à la construction d’un brise-glace. 

Il semble que tristement des ministres québécois tels que Jean Yves Duclos ou Diane Lebouthillier soient en faveur de bouder un fleuron québécois, et ce, en pleine pandémie, alors que l’économie a tant besoin d’investissements pour de bons emplois. 

Sachant que la Davie a représenté 2,6 milliards$ en produit économique brut pour le Québec et que le chantier a permis de créer ou de maintenir une moyenne de 1900 emplois pour la période de 2012 à 2019, il est surprenant que les libéraux du Québec ne fassent pas entendre leur voix plus fortement au sein du cabinet.

Non seulement leur silence cautionne le refus de leur gouvernement de contribuer à la relance économique du Québec, mais ils entérinent des choix qui nuisent directement à Davie en supportant massivement un concurrent. 

La Davie est un moyen pour le Québec d’assurer sa relance économique, et ce, tant grâce aux salaires, qu’aux retombées directes, indirectes et induites du projet de construction du brise-glace polaire. Je vois dans ce projet toute la fierté d’un fleuron!

Je demande à tous les députés et ministres québécois du gouvernement Trudeau de cesser de se réfugier dans le mutisme et de joindre leurs voix à la nôtre afin que la Davie obtienne le contrat de construction sans plus tarder.