L’organisme est majoritairement constitué de gens d’affaires, mais surtout d’amoureux de la montagne du Mont-Sainte-Anne. Il proposera des plans de développements aux gestionnaires, RCR, et fera pression auprès d’eux pour faire avancer différents dossiers.
Les membres se sont rencontrés au début de mois d’octobre et ont rapidement rassemblé 55 donateurs. En un peu plus d’un mois, l’organisme était créé.
«Ça presse autant parce qu’on assiste à plusieurs années de sous-investissement pour la montagne. C’est comme une maison, si on la répare pas de temps en temps, ça fait, mais après un certain temps, ça commence à craquer de partout», exprime Yvon Charest, président de l’organisme.
Il y a plus d’un an, Yvon Charest et d’autres avaient déjà créé un comité pour rehausser les activités de ski de fond et de vélo de montagne sur le territoire, ils discutent donc depuis un moment avec RCR.
Depuis, la communauté de ski alpin a aussi cogné à leur porte pour faire part de problèmes importants. Après plusieurs réflexions, le comité a décidé de créer l'OBNL.
Télécabines, élément déclencheur
L’élément déclencheur? La saga des télécabines. Le groupe AdMSA reproche un manque de transparence de la part de RCR, concernant les télécabines toujours défectueuses après plusieurs mois.
«Après neuf mois, ce n’est toujours pas réparé. La saison ne pourra pas commencer comme prévu. La montagne a laissé entendre que tout allait bien aller, mais ce qu’on comprend, c’est que leur plan est de commencer à faire des tests jeudi. On sait très bien que la Régie du bâtiment se réserve le droit de faire sa propre inspection après», indique Yvon Charest.
La Régie du bâtiment ne s’avance en effet sur aucune date officielle, même si le MSA se dit certain d’ouvrir sa remontée à la mi-décembre
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«Ce n’est vraiment pas demain que les télécabines vont être disponibles. La seule façon restante pour monter n’est absolument pas efficace ni intéressante pour les skieurs. Les pistes pour descendre n’ont pas assez de neige. On ne peut pas profiter du tout, mais RCR a quand même voulu vendre des billets cet automne», ajoute M. Charest.
Selon Yvon Charest, la montagne qui avait le plus de doute quant à sa réouverture est celle qui a insisté pour vendre des passes de saison, le Mont-Sainte-Anne.
«On ne sait pas ce qui a fait que le dossier n’a pas avancé depuis les incidents, RCR n’a jamais précisé. Les gens pensaient que ça allait être réglé avec le temps… mais non! On invite RCR à dire : oui, je comprends qu’on ne sait pas sur quel pied danser, on encourage la Régie à nous dire le plus précisément possible leur bilan.»
Ça presse autant parce qu’on assiste à plusieurs années de sous-investissement pour la montagne. C’est comme une maison, si on la répare pas de temps en temps, ça fait, mais après un certain temps, ça commence à craquer de partout
Yvon Charest croit donc que RCR ne devrait pas s’avancer sur la date d’ouverture, étant donné qu’elle ne relève pas complètement d’elle.
Rappelons que le 21 février, un arrêt brusque de la remontée mécanique avait fait 21 blessés, quelques vitres des cabines s’étaient notamment brisées. Le mercredi 11 mars, un second arrêt brusque provoquait l’évacuation de 32 skieurs qui se trouvaient dans la gondole. Heureusement, ce second événement n’a fait aucun blessé grave. Depuis, la télécabine est hors fonction.
D’autres problèmes s’accumulent
Selon Yvon Charest, il suffit de consulter quelques pages Facebook qui rassemblent des membres de la communauté du MSA pour connaître le pouls des utilisateurs : plusieurs se montrent insatisfaits des services rendus par la montagne.
«Les usagers sont en train de payer pour le sous-investissement qui dure depuis plusieurs années. Il y a une grande frustration. Il faut prendre ça en main et trouver une façon d’avoir l’heure juste sur différents dossiers. Avec l’OBNL, on va pouvoir parler d’une seule voix et se faire entendre. On va s’assurer de la pérennité de la montagne», résume Yvon Charest.
Parmi les décisions agaçantes, Yvon Charest mentionne l’inaccessibilité complète de services pour les cyclistes de montagne cet été ou une mauvaise gestion des droits d’admission pour les randonneurs. Surtout, il exprime que la communauté et les clubs sportifs sont ceux qui investissent le plus dans la montagne, mais qui doivent quand même payer un coût d’accès.
«RCR fait juste nous laisser passer sur le terrain. Par exemple, la communauté a payé la piste asphaltée pour que les skieurs de fond s’entraînent. Pour le fat bike, RCR nous dit que pour en avoir, il faut entretenir nos pistes nous-mêmes et payer un billet d’entrée. Pour le ski hors-piste, RCR ne veut pas parce qu’il dit que c’est trop compliqué de savoir où sont les skieurs, comme s’il n’y avait aucune façon de s’arranger.»
En terminant, Yvon Charest croit que si RCR n’a pas d’intérêt à investir dans la montagne, elle devrait laisser sa place de gestionnaire à quelqu’un d’autre.