Notre plus belle saison : Gai Noël *** [VIDÉO]

Harper (Mazkenzie Davis) et Abby (Kristen Stewart) passent le temps des Fêtes chez les Caldwell, qui ignorent que leur fille est lesbienne.

CRITIQUE / Notre plus belle saison (Happiest Season) possède toutes les caractéristiques d’un long métrage formaté, deux fois plutôt qu’une : celui du film de Noël familial qui se double d’une comédie romantique. Si ce n’est qu’il mise sur un couple féminin et reprend un scénario familier plutôt inoffensif (et éculé) : celui de la sortie du placard. Il peut toutefois compter sur deux solides interprètes : Kristen Stewart et Mackenzie Davis.


Nul doute, il s’agit d’une avancée pour Hollywood. Les films qui célèbrent ouvertement la diversité — de façon non caricaturale — sont rarissimes. Même si celui-ci peut sembler très peu progressiste pour des Québécois. Ce qui est une autre paire de manches dans le reste du pays et aux États-Unis…

Abby (Stewart) et Harper Caldwell (la Canadienne Davis) filent le parfait bonheur à Pittsburgh. Enivrée par l’euphorie des Fêtes, la deuxième décide sur un coup de tête d’inviter sa petite amie au réveillon chez ses parents.



Seul problème, les Caldwell ignorent que leur fille est lesbienne. De plus, Ted (Victor Garber), conseiller municipal de leur modeste ville, mène activement campagne pour devenir maire, avec le support de sa femme, la contrôlante Tipper (Mary Steenburgen). Il ne faudrait surtout pas qu’une telle tare vienne gâcher ce portrait de la famille parfaite — Harper a deux sœurs, Sloane (Alison Brie) et Jane (Mary Holland), qui s’efforcent activement de ne pas avoir un pli qui dépasse.

À partir de là, à vous de déterminer si vous trouvez crédible qu’une journaliste du Pittsburg Post-Gazette et sa blonde doctorante en arts décident de jouer aux colocataires pour ne pas choquer les Caldwell et lézarder la façade de leur réputation.

L’imposture va évidemment créer des frictions dans le couple alors que la comédie bon enfant va prendre une tournure un peu plus dramatique. Harper a de la difficulté à s’assumer et peur de perdre l’amour de ses parents...

Les deux jeunes femmes vont pratiquer les incontournables du congé des Fêtes, dont le patinage.

L’intérêt se trouve toutefois ailleurs : dans le regard moins complaisant que porte Notre plus belle saison sur l’immense pression générée par une illusoire quête de perfection où chaque action se base sur les apparences. Ça, c’est partout pareil, gais ou hétéros.



Kristen Stewart (Sils Maria, Seberg) et Mackenzie Davis (Blade Runner 2049, Terminator : Sombre destin) évoluent habituellement dans un registre plus dramatique et s’en tirent plutôt bien. Leur jeu naturel se révèle toutefois plus crédible lors des scènes de couple (de chastes baisers) et les moments plus chargés de tension.

On retient donc que ce film convenu malgré tout, dans une mise en scène de routine, repose sur une formule éprouvée pour réconforter le spectateur avec, à la clé, l’habituel et proverbial «tout est bien qui finit bien».

Notre plus belle saison est présenté en vidéo sur demande (dont Itune, Illico, Telus, Cogeco, Bell, Google Play).

(Les Films Séville)

Au générique

Cote : ***

Titre : Notre plus belle saison



Genre : Comédie romantique

Réalisatrice : Clea DuVall

Acteurs : Kristen Stewart, Mackenzie Davis, Victor Garber, Mary Steenburgen

Durée : 2h03