Jeu vidéo: les astres alignés pour le nouveau joueur Yellow Brick Games

De gauche à droite, les quatre associés derrière Yellow Brick Games: Frédéric St-Laurent B., Mike Laidlaw, Jeff Skalski et Thomas Giroux. 

Certains diront que de faire le saut en affaires au cœur d’une pandémie est audacieux, voire risqué. Mais pour les artisans de Yellow Brick Games, un nouveau studio de jeu vidéo indépendant basé à Québec, les astres n’auraient pas pu être mieux alignés pour se lancer.


Avec le télétravail plus répandu, les joueurs sont à la maison. Ils ont donc plus de temps pour tester les nouvelles productions fraîchement sorties. Les consoles PS5 et Xbox Series X ont fait leur entrée sur le marché récemment.

«Tout ça converge et ça devient carrément positif pour un studio comme le nôtre», se réjouit Thomas Giroux, cofondateur et président-directeur général de Yellow Brick Games. L’entreprise aura bientôt ses locaux en plein cœur de Saint-Roch.

Dans une industrie de son aveu changeante, celui qui a fait ses preuves chez le géant Ubisoft avait envie de renouveau. Et il croit être en mesure de tirer son épingle du jeu.

Le lancement du studio revêt d’ailleurs une importance particulièrement significative pour Thomas Giroux. Le logo retenu pour Yellow Brick Games rend d’ailleurs hommage à sa fillette Dorothée, décédée des suites d’un cancer.  

«Pendant deux ans et demi, elle s’est battue contre le cancer et elle s’est méritée le nom de Warrior Princess (princesse guerrière). Malheureusement elle n’a pas réussi à vaincre la maladie, alors on a décidé de l’amener dans l’aventure. Elle est toujours là comme un ange-gardien pour nous rappeler de prendre une journée à la fois et d’en profiter», raconte-t-il avec émotion.

Le logo de Yellow Brick Games rend hommage à la fillette de Thomas Giroux, décédée des suites d'un cancer. On la surnommait Warrior Princess.

Philosophie «artisanale»

Et il est clair pour lui qu’il va en profiter, bien entouré de ses collègues créateurs. Avec le désir de créer des titres «next-gen» (nouvelle génération) de grande qualité, quatre «vétérans» de grands studios de jeu vidéo se sont associés en «troisième vitesse» pour lancer Yellow Brick Games.

Le quatuor est donc formé de Thomas Giroux, Jeff Skalski, Mike Laidlaw, et Frédéric St-Laurent B. Tous ont fait leur marque au sein de studios reconnus comme Ubisoft, Electronic Arts et BioWare, où ils ont contribué au succès mondial de franchises telles que Dragon Age, Mass Effect, Watch Dogs, et Assassin’s Creed.

Déjà, l’équipe compte 15 employés. Bien sûr, l’équipe de Yellow Brick Games va croître dans les mois à venir, avant d’atteindre le «chiffre idéal» de 50 travailleurs d’ici les prochaines années. Sans oublier l’approche de production «artisanale» au cœur de la vision de la nouvelle entreprise.

«Dans une grosse boîte, les décisions créatives deviennent plus complexes, alors on avait cette envie de retourner à prendre le projet dans nos mains. Nous voulons miser sur cette philosophie de ‘’retour aux sources’’, centrée sur le plaisir de créer de nouvelles expériences de jeu dans un environnement plus flexible que peut offrir un studio indépendant», mentionne le pdg Thomas Giroux.

Le «phare» québécois 

«Il y a 15 ans, ce qu’on vient de mettre sur pied, ça n’aurait pas été envisageable à Québec, parce que seuls les gros studios étaient capables de développer des projets de qualité à l’international», se souvient Thomas Giroux.

Mais depuis, la réalité a changé, explique-t-il. La «passion» grandissante pour le jeu vidéo a permis au Québec de se tailler une place sur le marché.

«Depuis une dizaine d’années, il y a un fort intérêt à la création et des gros publisher comme Microsoft et Sony sont à la recherche constante de nouveaux contenus. Les gros studios ne peuvent pas répondre à la demande, donc il y a des studios indépendants qui naissent. Et ça fonctionne parce qu’on le sait que le talent est là au Québec. On a vraiment la cote ces temps-ci.»

Pour la prochaine année, Yellow Brick Games promet de confirmer cette position de la province sur l’échiquier mondial du divertissement. Le studio aura beaucoup de pain sur la planche avec la conception de son premier titre original destiné à la prochaine génération de plateformes de jeux.

Même s’il est demeuré muet sur le contenu de ce projet «d’envergure colossale» qui devrait voir le jour dans trois ans, Thomas Giroux n’a pas caché son enthousiasme. «On est comme des enfants, il y a un gros joueur de l’industrie qui croit énormément en notre projet.»

En attendant la sortie de son premier jeu, Yellow Brick Games prévoit un «produit de qualité équivalente à celle d'un jeu AAA».