Davie: Québec ne doit pas renoncer

Le chef du Bloc québécois Yves-François Blanchet

POINT DE VUE / Vendredi dernier, à la Chambre des Communes, Julie Vignola a demandé des comptes au gouvernement Trudeau sur l’inquiétude qui nous anime quant à l’octroi possible à la Seaspan du contrat de construction de 1,3 milliard du Diefenbaker, au détriment du chantier de la Davie. 


Le gouvernement Trudeau, comme son prédécesseur, semble déterminé à écarter la Davie des contrats importants au bénéfice du chantier de la Seaspan à Vancouver qui exerce un puissant lobby pour que la réalisation du contrat lui soit confiée, malgré sa faible capacité de production.

Pour preuve, le Diefenbaker avait déjà été confié à Seaspan en vue d’une livraison en 2017. L’an dernier, l’entreprise s’est discrètement fait retirer le contrat, qu’Ottawa a immédiatement compensé par 14 milliards de dollars d’engagement pour la construction de navires plus petits. Ainsi, Seaspan n’avait pas encore débuté les travaux du Diefenbaker en 2019, soit 2 ans après la date initiale prévue de livraison! 

La Seaspan a un bien mauvais bulletin en matière de respect des échéanciers et des budgets.  Elle mise sur l’obtention d’un contrat qu’elle ne pourra livrer en raison de son unique cale sèche, alors que Davie en possède cinq. Le chantier québécois a également démontré sa capacité à respecter les échéanciers et les budgets. 

Or, avec le partenariat entre les chantiers Seaspan de Vancouver et Heddle en Ontario, nous craignons que le gouvernement libéral favorise encore une fois ses intérêts partisans en choisissant l’offre de Seaspan au détriment des intérêts de l’industrie maritime du Québec.

Le secrétaire parlementaire de la ministre des Services publics et de l’approvisionnement, Steven MacKinnon, a répondu à Julie Vignola qu’il était très fier que la Davie ait obtenu 2,1 milliards de dollars de contrats de construction navale du fédéral. 2,1 milliards c’est peu considérant l’enveloppe totale de plus de 100 milliards et du fait que la Davie représente la moitié de la capacité de construction navale de grande envergure du Canada. Encore une fois, Ottawa néglige l’économie québécoise, tout comme il néglige toutes les régions du Québec où sont situés 900 fournisseurs et sous-traitants de la Davie. 

Québec ne doit pas baisser les bras. Québec ne doit pas renoncer. La région de Québec est un haut lieu de la construction navale, la Davie est, et de loin, le principal chantier naval au Canada, et il est doté d’une expertise spécifique en matière de brise-glace. 

Le Bloc Québécois entretient une collaboration étroite avec les administrateurs de la Davie et demeure indéfectible dans son soutien et ses interventions au bénéfice de l’économie de Québec et du Québec en matière de construction navale.

Québec ne doit pas renoncer. Le Bloc ne renoncera pas.