Passionné du cinéma d’horreur et de genre (séries B, Z, etc.) Frank Appache a tournée six courts métrages et «deux ou trois fausses bandes annonces». Plusieurs d’entre eux ont été projetés en festivals, dont le prestigieux Fantasia, et certains de ses sketches ont été vus à la télévision américaine.
Surnommé le «Prince du trash du Québec» par le site spécialisé Horreur.Québec – le réalisateur de 35 ans est aussi derrière l’organisation du festival de films itinérant «La Cabane à sang», qui a tenu sa deuxième édition en avril dernier (en streaming sur Internet, plutôt qu’en présentiel, COVID-19 oblige).
Au petit écran, le contenu proposé différera toutefois de celui du festival – lequel, sans se cantonner aux films d’horreur, n’hésite pas à explorer tout ce qui est «trash ou graisseux».
« Pour Frissons, on a vraiment ‘focusé’ sur l’horreur», précise d’emblée Frank Appache, qui animera l’émission en duo avec son complice Martin Richard, lequel l’épaule aussi sur la programmation du festival.
Le tandem présentera des courts-métrages horrifiques (ou des satires du genre) ainsi que des entrevues avec leurs créateurs. Beaucoup de productions seront québécoises ou canadiennes, mais pas seulement. Et tout le contenu diffusé en langue étrangère sera préalablement sous-titré en français, assure Frank Appache.
Chaque épisode, précise-t-il, sera organisé autour d’une thématique précise – la créativité, les clichés, etc. – qui oriente l’écriture des sketches et des gags.
Derrière sa console, Martin Richard lance les films, sans s’empêcher de couper la parole à son acolyte, lorsqu’un explication mérite d’être approfondie.
Redonner la parole aux créateurs
Le plateau sera baigné (noyé?) dans une ambiance bon enfant cherchant à évoquer «le côté D.O.Y. [Do It Yourself] des programmes late night tv de la fin des années 90», soutient l’animateur en évoquant ces émissions nocturnes caractérisées par leur approche artisanale et beaucoup d’imagination (à défaut de grands moyens financiers), qu’il affectionne tant.
Sur le plateau, «on carbure à l’adrénaline, à l’imagination» et au «plaisir» s’esclaffe l’animateur. «On présente le film, on fait des petits sketches et des jokes [suivis de] courtes entrevues de 4 ou 5 minutes avec les créateurs, pour leur donner l’opportunité de présenter les choses.»
«Donner une voix aux créateurs, c’est la mission du show, poursuit-il. On cherche à donner aux gens des petits trucs [de tournage ou de coulisses] intéressants. On va par exemple demander ‘Comment arrives-tu à obtenir l’autorisation pour aller filmer une scène ‘gore’ dans une école?»
«L’objectif, c’est de pousser à fond le ciné d’horreur indé», de s’intéresser au genre «au-delà des budgets», souvent minuscules, dont sont dotés ce genre de productions.
Lors de la sélection des films reçus en soumission, le duo de programmateurs «s’interdit toute discrimination» liée à des considérations budgétaires. «Nous, on s’oppose aux standards hollywoodiens léchés. On défend au contraire l’idée que le cinéma indé, c’est faire le mieux que tu peux avec les moyens qu t’as», clame Frank Appache.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/2RS22NTGD5HWJOFXIAENG3NH7A.jpg)
L’Époque MTV et Max Headroom
Pour le côté visuel, le duo «s’est inspiré du vieux TV show ‘Max Headroom’, qui est une de nos grandes références. Le personnage de Max se trouvait à l’intérieur d’une TV, [d’où il] interviewait des gens en vrai. Moi, je pose les questions à la télé», d’où les créateurs sembleront répondre, leurs entrevues étant préenregistrées.
L’émission La cabane à sang se veut un «genre d’hommage» à la télé avec laquelle Frank Appache a «grandi». Il y voit un clin d'œil au look et à l’esprit MTV, aux couleurs fluos et à l’époque glorieuse du grindhouse et du cinéma d’exploitation.
«Il y a une vibe rétro, c’est bien chill! De nos jours, les choses sont trop aseptisées; il n’y a plus de [prise de] risques: les gens [producteurs et diffuseurs] prennent des décisions pour plaire à tout le monde. Nous, on a voulu ramener le côté imprévisible de la télé de cette époque», pouffe Frank Appachel, en promettant que «ça ne ressemble à rien d’actuel! »
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/P6KPMUBJMBBOBLWKZMFWIVKIBI.jpg)
+ + +
Chaîne dédiée au cinéma d’épouvante, Frissons TV proposera plusieurs rendez-vous hebdomadaires dans la même veine, à partir du 28 septembre.
Parmi eux, la Soirée Video club, un hommage au cinéma des années 80 (les mardis à 21h) ; Les trésors de la voûte (les jeudis à 21h); ainsi qu’Électron libre, émission ponctuée de documentaires en lien avec l’horreur (les mercredis à 21h).