Attention aux plantes «pas touche»! [PHOTOS]

Panais sauvage

La plupart des plantes sont assez bénignes. Elles sont vertes, nourrissent les oiseaux et les papillons, embellissent notre monde avec leurs fleurs, etc. Elles ne nous attaquent pas (les plantes mangeuses d’hommes relèvent de la pure science-fiction!). Même la plupart des plantes toxiques, et pourtant, elles sont nombreuses, ne causent pas de tort tant qu’on n’avale pas la partie toxique. D’accord, certaines plantes ont des épines (rosiers, aubépines, ronces, cactus, etc.), mais, en général, on voit ces épines et on peut alors facilement les éviter. Par contre, il y a certaines plantes qui causent des irritations par le simple toucher. Il suffit de les frôler pour que les composés toxiques qu’elles dégagent provoquent des irritations… et, contrairement aux épines très visibles, elles ne nous avisent pas de leur agressivité. Il faut apprendre à les reconnaître si vous voulez les éviter.


Voici les six variétés les plus courantes :

Herbe à la puce (Toxicodendron radicans)
En haut de la liste à cause de la gravité de la réaction des gens, l’herbe à la puce est présente un peu partout dans la vallée du Saint-Laurent, même en pleine ville. C’est un petit arbuste ou couvre-sol. On peut le reconnaître par ses feuilles alternes à trois folioles ovales pointues. Toutes ses parties (feuilles, tiges, fruits, racines, etc.) sont couvertes d’une huile appelée toxicodendrol qui provoque des démangeaisons et des éruptions cutanées allergiques. La majorité des gens y réagissent très vivement.

Herbe à la puce

Panais sauvage (Pastinaca sativa)
C’est la forme sauvage du panais comestible et il prolifère le long des routes du Québec. Son feuillage découpé rappelle celui de la carotte et il produit des ombelles de fleurs jaunes. Haut de 50 à 150 cm, les gens le frôlent souvent en marchant en pantalons courts et donc ce sont les jambes qui écopent : rougeur, irritation, même cloques. Si vous devez traverser un champ infesté, portez des pantalons longs et des souliers fermés. Cette plante est phototoxique : il y a seulement une réaction si la peau touchée est exposée au soleil par la suite.

Panais sauvage

Berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum)
Herbe gigantesque de 2 à 5 mètres de hauteur, avec des feuilles fortement découpées de 1,5 m de largeur et une énorme ombelle de fleurs blanches jusqu’à 1 m de diamètre, cette plante ne passe pas inaperçue. Elle est phototoxique. Il existe d’autres berces, mais celle du Caucase est la plus grande et la plus toxique. Champs et bords de route.

Berce du Caucase

Ortie (Urtica dioica et Laportea canadensis)
Si les autres plantes irritantes provoquent une réaction qui ressort dans les heures qui suivent le contact, avec l’ortie, vous saurez tout de suite que vous l’avez rencontrée : ses poils irritants causent une sensation de brûlure instantanée. Il y a deux espèces courantes, souvent trouvées à l’orée des bois, les deux avec des feuilles alternes ovées et pointues très dentées, un peu comme des feuilles de menthe. Les fleurs vertes sont pendantes et verdâtres. Curieusement, l’ortie est comestible aussi — après que la cuisson ait détruit sa toxicité, du moins — et plusieurs jardiniers en fabriquent un purin, soit un engrais et un produit répulsif très prisé en jardinage biodynamique.

Ortie

Bouton d’or (Ranunculus acris et autres)
Oui, le si joli bouton d’or, aux fleurs jaune or que nous avons sans doute tous cueilli enfants, le plaçant sous le menton d’un ami pour voir s’il «aimait le beurre», est toxique au toucher, mais cause moins de problèmes que les plantes précédentes. C’est la sève qui est toxique, et non les tissus extérieurs de la plante. Donc, si l’on coupe une fleur, il y a peu de risque de réaction à moins de toucher l’extrémité coupée de la tige avec la peau. Par contre, si l’on écrase une feuille ou une tige, libérant la sève, attention! Et il ne faut pas la manger non plus, bien que son goût soit si amer que cela ne risque pas d’arriver! Feuilles vert foncé découpées, mais c’est surtout par la fleur qu’on la reconnaît. Présent partout dans les endroits ensoleillés, même dans nos pelouses!

Bouton d’or

Apocyn à feuilles d’androsème (Apocynum androsaemifolium)
Une mauvaise herbe vivace dressée aux tiges arquées et aux petites fleurs roses. Feuilles ovales et lisses, presque sans pétiole. Comme pour le bouton d’or, c’est la sève qui coule des blessures qui provoque une réaction. On le trouve dans les champs et les bords de chemin.

Apocyn à feuilles d’androsème

Des plantes de jardins aussi
Il peut paraître curieux de penser que des plantes de jardin peuvent être toxiques au toucher, mais il y a quelques exemples. Certaines personnes réagissent au toucher à la rue (Ruta graveolens), une fine herbe et plante médicinale, et à la fraxinelle (Dictamnus albus), une vivace ornementale. Les deux sont phototoxiques. Aussi, si l’on blesse les euphorbes (Euphorbia spp.), leur sève peut également provoquer des réactions cutanées. Il y a des centaines d’espèces d’euphorbe : vivaces, annuelles, plantes d’intérieur, succulentes et plus encore.

Rue

Mon but en écrivant cet article n’est pas de vous faire peur, mais juste de vous mettre en garde. Comme on dit, un homme averti en vaut deux!

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L'ENTRETIEN DE LA SEMAINE

• Récoltez les légumes à maturation rapide, comme les haricots et les courges d’été, tous les quatre ou cinq jours. Cela stimule la plante à en produire davantage.
• Vous pouvez cueillir les poivrons au stade vert, mais ils seront plus sucrés si vous attendez qu’ils deviennent rouges.
• Ajoutez quelques fleurs de bégonia à vos salades : leur goût suret est délicieux!
• Supprimer les fleurs des fines herbes peut parfois stimuler une reprise de la production.
• Quand le feuillage de vos oignons s’affaisse au sol, il est temps de les récolter.

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QUESTIONS ET RÉPONSES

Bouleau attaqué

J’ai un bouleau d’environ six ans et, cette année, il ne semble pas aller très bien. En juillet, les feuilles ont commencé à avoir des taches beiges. Après, un pic-bois est venu faire trois cercles de trous autour de l’arbre distancés d’environ deux centimètres les uns des autres. J’ai également remarqué qu’il y a un va-et-vient de fourmis qui montent et redescendent de l’arbre. Je me demande si je vais éventuellement perdre cet arbre. Dois-je le traiter avec un onguent spécial? Je n’ai pas revu le pic-bois depuis quelques semaines.
— Jean Claude Michaud

Les marques sur les feuilles ne sont que des abris de la mineuse du bouleau, un petit insecte qui vit à l’intérieur de la feuille où il est, par conséquent, difficile à éliminer. Même si vous vaporisez l’arbre d’un insecticide, il ne pourra pas atteindre l’insecte. Autrefois, on vendait du Cygon pour contrôler les mineuses. Cet insecticide rendait tout l’arbre, même les feuilles, toxique, et ainsi tuait les mineuses, mais ce produit a été retiré du marché à cause de sa dangerosité pour l’humain et l’environnement.

Feuilles atteintes par la mineuse du bouleau.

Le seul traitement qui reste, soit arracher les feuilles atteintes une par une, est plus dommageable à l’arbre que de ne rien faire. D’ailleurs, on considère la présence de mineuses sans danger pour l’arbre. Le bouleau produit toujours beaucoup plus de feuilles que le strict nécessaire, donc si certaines feuilles sont endommagées, cela ne lui nuit pas. C’est un cas où j’appliquerais la «règle des 15 pas». Reculez de 15 pas. Si vous ne voyez pas de dégât, il n’est pas nécessaire de traiter.

Quant au pic-bois, il s’agit d’un pic maculé (Sphyrapicus varius). C’est le seul pic qui vit principalement de la sève des arbres plutôt que des insectes. Ainsi, il perce des trous pour faire couler la sève et y retourne souvent pour la manger et aussi pour déboucher les trous afin de maintenir une coulée constante. Quand une rangée ne produit plus de sève, il perce une autre rangée. Certains arbres sont tellement troués qu’ils en meurent, en général, l’arbre survit, mais est un peu affaibli. Le pic retourne encore et encore au même arbre en ignorant les autres dans les environs. Il est difficile d’éloigner un pic maculé de son arbre préféré, mais certains réussissent en appliquant un mastic collant appelé Tanglefoot, offert en jardinerie, sur les blessures.

Tronc de bouleau troué par un pic maculé.

Mais vous dites que le pic est parti. Dans ce cas, le problème est essentiellement réglé. Les blessures vont peu à peu se boucher, mais laisseront des cicatrices. Autrement, l’arbre devrait récupérer.

Quant aux fourmis qui montent dans l’arbre, elles sont inoffensives et ne fréquentent l’arbre que pour chercher la sève qui coule des trous percés par le pic. Quand ils se boucheront, les fourmis iront ailleurs.

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Et par courrier à :
Le jardinier paresseux
Le Soleil
C.P. 1547, succ. Terminus
Québec (Québec) G1K 7J6

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CALENDRIER HORTICOLE

Conversations horticoles
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Formations en ligne
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