En matinée, près d’une vingtaine de personnes prenaient part à cette mobilisation pour dénoncer les modifications « largement insuffisantes » de la ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI), Nadine Girault, concernant la réforme du PEQ qui doit entrer en vigueur le 22 juillet prochain.
« On se rassemble pour dire que l’on s’oppose à cette réforme et pour protéger les droits des étudiants et des travailleurs internationaux qui sont venus s’installer ici en se faisant promettre de pouvoir appliquer au PEQ et à qui ont dit aujourd’hui que ce ne sera plus possible », explique Félix Guay-Dufour, président de l’Association interculturelle des étudiants de l’Université de Sherbrooke (AIÉUS).
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Le PEQ est un programme d’immigration qui offre une voie rapide vers la résidence permanente. Les changements annoncés prévoient que pour y avoir accès, les étudiants internationaux devront terminer leurs études d’ici décembre 2020. Autrement, ils seront soumis aux nouveaux règlements en vigueur.
« Si l’on se permet d’être conciliant, ajoute M. Guay-Dufour, ce que l’on demande au minimum c’est qu’il y ait une mesure transitoire permettant à tous les étudiants internationaux actuellement présents au Québec de pouvoir appliquer au PEQ. »
La non-reconnaissance des acquis et de l’expérience de travail ainsi que l’allongement du délai de traitement des demandes sont également des éléments que dénonce l’AIÉUS dans la nouvelle réforme.
Fritzna Blaise, étudiante à la maitrise en sciences de la santé à l’Université de Sherbrooke d’origine haïtienne, espère être entendue.
« Aujourd’hui, je ne suis pas là pour témoigner de mon parcours personnel, je suis là pour unir ma voix comme étudiante internationale à celles des centaines et des milliers qui se sont élevées dans plusieurs régions au Québec. [...] Je suis ici pour réclamer une justice migratoire comme étudiante, mais avant tout comme personne », indique la femme, pancarte à la main.
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Les travailleurs étrangers joignent leurs voix
En guise de soutien, Guillaume Manningham, agent de développement chez Illusion Emploi-Estrie, était aussi présent lors de ce rassemblement. L’organisme sans but lucratif qui représente des travailleurs non syndiqués se dit inquiet des conditions de travail des travailleurs étrangers.
« Le programme des travailleurs étrangers temporaires fait face à une utilisation permanente et récurrente d’une main-d’œuvre moins protégée dans ses droits et plus vulnérable aux abus étant plus dépendante de son employeur à cause de la barrière linguistique », déclare-t-il.
« Jusqu’à 16 heures par jour, 100 heures par semaine, sept jours sur sept et des réprimandes en cas de refus d’effectuer des heures supplémentaires : [...] le racisme systémique au Québec est bien présent. Le gouvernement actuel accentue ce phénomène en tentant de réduire le nombre de personnes immigrantes admises au Québec, mais en facilitant l’embauche des travailleurs étrangers », déplore-t-il.
Fritzna Blaise se demande également quels seront les impacts à long terme de cette nouvelle réforme. « Pourquoi s’obstiner à changer les règlements si c’est pour rendre la vie des gens plus difficile », résume-t-elle?