Évoluer en affaires… même après la crise!

Alexandre Vézina a écrit le livre <em>Évolution</em> pour les entrepreneurs. «Mon souhait, c’est qu’ils basculent de la réactivité à la proactivité», explique l’auteur.

Évolution. Le titre du sixième livre d’affaires d’Alexandre Vézina fait référence à la théorie de Darwin. Car pandémie ou pas, l’auteur et entrepreneur-conseil y enjoint les entrepreneurs de s’adapter, voire d’évoluer.


«C’est dans l’adversité qu’on est en mesure de trouver de nouvelles ressources. Actuellement, chaque entrepreneur se doit d’évoluer pour ensuite faire évoluer son entreprise. C’est la suite logique», lance celui qui est également cofondateur de la Clinique d’accompagnement entrepreneurial du Québec.

Ce livre destiné aux PME, celles qui ont le plus souffert, n’était pas prévu. Mais le contexte d’urgence l’aura inspiré. En six semaines, il avait terminé sa rédaction. «C’est une situation extraordinaire qui fait en sorte que plusieurs entreprises ont dû évoluer en un court laps de temps.»

Chaque chapitre relate l’histoire d’un entrepreneur conseillé par M. Vézina pendant la crise. Différents aspects des problématiques rencontrées par ceux-ci y sont relatés, des bons coups comme des moins bons. 

La préoccupation principale de ses clients, poursuit-il, est toujours la même : l’argent. Mais une fois ce problème résolu, l’entrepreneur peut quitter le «mode survie» et évoluer, c’est-à-dire s’adapter aux nouvelles règles du jeu.

Nouvelles règles du jeu

«En général, seulement une infime partie des PME se revirent de bord en temps de crise. La majorité est plutôt réactive à ce qui se passe», se désole l’entrepreneur-conseil.

Il le réitère dans son livre : les entrepreneurs proactifs sont ceux qui s’en sont sorti le mieux. Il donne pour exemple quelques-uns de ses clients qui dès le premier mois s’étaient déjà adaptés «aux nouvelles règles du jeu».

Car un retour à la normale, M. Vézina n’y croit pas. 

«Les comportements des consommateurs ont changé. Que ce soit le travail à distance ou l’achat sur le Web. En tant qu’entrepreneur, on ne peut pas penser retourner à une normalité, il faut faire évoluer son modèle d’affaires.»

Les comportements des consommateurs ont changé [...] En tant qu’entrepreneur, on ne peut pas penser retourner à une normalité, il faut faire évoluer son modèle d’affaires.

Il n’est jamais facile de se réinventer en temps de crise. Même les gros joueurs ont eu de la difficulté. Pensons à Aldo et au Cirque du Soleil, qui ont dû se mettre à l’abri de leurs créanciers. M. Vézina prévoit même une deuxième vague. Pas de la COVID-19, mais de faillites. «Les plus gros font affaire avec les plus petits, c’est comme une chaîne alimentaire. L’effet domino aura comme effet que ces grosses entreprises vont entraîner les plus petites.»

À contre-courant

L’auteur l’admet, il ne mâche pas ses mots. À travers ses écrits, M. Vézina souhaite responsabiliser les entrepreneurs en usant de phrases-chocs. Certains chapitres peuvent faire sourciller. Ses propos coup de poing peuvent manquer de nuances et ses conseils vont parfois à contre-courant.

Pourquoi des propos si percutants? 

«Il est de la responsabilité de l’entrepreneur de prendre les bonnes décisions. Or l’idée, c’est de faire réfléchir les gens, qu’ils soient d’accord ou non, puis de les pousser à l’action. Si en lisant ce livre il y a au moins une chose avec laquelle tu es d’accord et que tu décides de passer à l’action, moi ma job est faite.»

Et comment entrevoit-il l’entrepreneuriat au Québec après la crise?

«Mon souhait c’est que les entrepreneurs basculent de la réactivité à la proactivité. Mais je suis réaliste. Dans les faits, peu d’entre eux vont réellement changer leur modèle d’affaires. Ils l’avaient rough avant la crise, ils l’ont eu rough pendant, et s’ils ne font rien, ça va continuer comme ça», conclut-il.

Le livre sera en librairie et sur le Web dès le 6 juillet.