Un stationnement de 20 voitures pourra-t-il devenir un parc?

Un stationnemnent du quartier Saint-Roch deviendra un parc.

Un jour plutôt récent, un stationnement du cœur de Saint-Roch a été mis en vente. Puis une voisine a vu l’annonce… Un rêve a germé : faire pousser une oasis sur le bitume; de quoi donner un peu de fraîcheur et d’oxygène au vieux quartier.


Au téléphone, nous discutons avec Vicki Plourde, mère, résidente du secteur. Elle est la source du projet d’espace vert. «L’idée c’est d’avoir un parc de proximité et, si possible, d’intégrer un volet d’agriculture urbaine.»

«Saint-Roch c’est un endroit où beaucoup de gens ont juste des balcons», poursuit-elle. La densité des constructions ne laisse que peu de place à la nature. 

Mais voici que le lot du coin des rues de la Salle et du Parvis, «très ensoleillé», est à vendre.

Faire des adeptes

Bon, jusqu’ici, l’article que vous lisez ne raconte toujours que l’histoire d’une simple citoyenne qui aimerait faire disparaitre un dortoir d’asphalte pour 20 voitures. Un commerce privé légitime, installé sur un terrain où des développeurs pourraient, eux, rêver d’un immeuble.

Sauf que Mme Plourde n’est plus seule ; elle a fait des adeptes. Il paraît que son rêve a circulé à l’hôtel de ville. En plus, la semaine dernière, le Conseil de quartier Saint-Roch a adopté une résolution d’appui à la transformation du stationnement en parc. «C’est une bonne idée», évalue la présidente Véronique Chabot.

La secrétaire, Michèle Dumas Paradis, ajoute : «Le terrain est à vendre et la ville pourrait l’acheter. […] Ce serait vraiment bénéfique pour les gens du coin, pour les enfants.»

L’instigatrice du projet, Vicki Plourde, fait d’ailleurs valoir que le «Programme particulier d’urbanisme secteur sud du centre-ville Saint-Roch» (PPU St-Roch) évoque justement la nécessité de faire pousser des parcs dans ce secteur. À l’article «4.4.1 Valoriser les espaces verts et publics existants et en créer de nouveaux», on lit que l’administration municipale entend «saisir les occasions d’acquisition pour l’aménagement de petits parcs de voisinage répondants à différentes clientèles, incluant les enfants de 0 à 5 ans».

Qu’en pense le conseiller municipal du district Saint-Roch—Saint-Sauveur ? Pierre-Luc Lachance nous écrit qu’il est «très favorable» aux axes du PPU St-Roch concernant l’aménagement de nouveaux espaces verts et qu’il «demeure alerte à toutes les possibilités qui peuvent se présenter pour opérationnaliser ces axes».

Reste donc à voir si la Ville mettra la main sur le lot de 532 mètres carrés (5726 pieds carrés) pour lequel le vendeur réclame plus du double de la valeur inscrite au rôle d’évaluation foncière.

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Peu d’arbres dans Saint-Roch

La création d’un nouveau parc dans Saint-Roch serait l’occasion pour la Ville d’accroître le couvert forestier dans ce secteur peu favorisé en la matière.

La Ville mesure l’espace qu’occupe la verdure sur son territoire. Pour y arriver, les fonctionnaires municipaux calculent l’indice de canopée, ou la superficie que couvre la cime des arbres sur la carte de Québec vue du ciel.

La moyenne pour toute la capitale est de 32 %; autour du tiers de la cité est donc vert en été. L’objectif est d’atteindre 35 % en 2025, tel qu’écrit dans la Vison de l’arbre 2015-2025.

Dans Saint-Roch, la canopée urbaine n’est toutefois que de 12%. La Ville juge donc qu’il faudrait y enlever du bitume pour planter des arbres.