[GÉRER LA CRISE] Bloc Solutions: simplifier la signature du bail

Mathieu Loiselle, vice-président, et François-Xavier Ratté, président de l’entreprise Bloc Solutions, ont vu l’achalandage sur leur plate-forme augmenter de 300 % pendant la crise de la COVID-19.

La pandémie de coronavirus a tout changé pour les entrepreneurs d’ici qui en ont souffert, mais qui ont aussi rebondi dans la tempête, faisant parfois jaillir de nouvelles façons de faire. À l’heure du déconfinement, nous poursuivons les rencontres de cette série «Gérer la crise».


Entreprises: Bloc Solutions 

Type d’entreprise: plate-forme de gestion des relations locataires 

Contacts: François-Xavier Ratté, président, et Mathieu Loiselle, vice-président

Q  Votre situation avant la crise? 

R  Bloc Solutions a été fondé il y a à peu près trois ans. Le projet a été démarré parce que nous voulions comprendre les besoins des propriétaires immobiliers résidentiels. On a vu que c’était l’enfer, qu’il y avait un grand retard technologique. Il y avait beaucoup de paperasse, de bureaux, du monde, etc. Et nous en sommes venus à la conclusion que nous devions créer une application qui allait permettre le partage de l’information entre les propriétaires et les locataires et d’éviter une foule de rencontres inutiles et donc de sauver du temps et de l’argent. Quand la COVID est arrivée, nous étions prêts. Ça faisait déjà une année que notre plate-forme était accessible. Les affaires allaient bien. Nous avions des clients partout au Québec.

Q  Quels ont été les impacts de la crise? 

R  La crise a fait exploser nos affaires. Avant la COVID, l’achalandage sur la plate-forme dépassait de 10 % nos objectifs. Mais dès le début de la crise, on a vu nos chiffres doubler chaque semaine. Aujourd’hui, l’achalandage a dépassé de 300 % le total d’achalandage que nous espérions. On ne s’était pas préparé à ça. Ce fut un gros coup de nitro sur l’accélération que l’on avait prévu. On savait que la transformation numérique au niveau de la gestion immobilière des propriétaires immobiliers multilogements était quelque chose qui s’implanterait progressivement au cours des prochaines années. On s’attendait à avoir un boom, mais étalé sur deux ou trois ans et non comme en quelques mois.

Il a donc fallu s’adapter pour être sûr de pouvoir prendre le nombre maximal de demandes sur la plate-forme. Nous avons travaillé sur l’infrastructure afin d’augmenter les capacités d’accueil de la plate-forme. On a aussi pris tous les gens de l’équipe pour les mettre au niveau du soutien à la clientèle, des urgences, etc. On a vraiment redirigé les priorités de l’équipe du long terme au court terme.

Q  Qui ont été vos nouveaux clients? 

R  Des propriétaires possédant plus ou moins une dizaine de portes qui ne pensaient pas que notre plate-forme s’adressant aux propriétaires de centaines voire même de milliers de portes, mais qui, à cause du confinement, on a pris le temps de s’y rendre afin de voir ce que nous offrions. Mais aussi de grosses entreprises qui avaient prévu faire leur transition vers le numérique sur quelques années, mais qui, à cause de la crise, se sont tournées vers nous. Des entreprises à qui nous n’avions jamais parlé, mais dont nous rêvions de voir chez nous et qui nous auraient demandé de trois à six mois de travail pour les courtiser et les convaincre, pour négocier et discuter et qui nous ont contactés.

Q  Comment fonctionne la plate-forme? 

Il y a quatre étapes. On s’inscrit, on ajoute les informations de l’immeuble puis de l’unité et par la suite, le bail est presque généré à 100 %. Il ne reste que quelques petits détails à peaufiner. Par la suite, il est automatiquement envoyé aux parties impliquées, locataire, propriétaire, endosseur, etc. pour être consulté et signé. Nous sommes autorisés par Publications Québec pour reproduire le bail de la Régie du logement. Le bail en ligne est donc le même bail que le bail bleu traditionnel en papier. On est aussi autorisé par toutes les autorités compétentes pour produire les documents.

Q  Sur quels aspects de votre plate-forme travaillez-vous au cours des prochains mois? 

R  Le focus sera fait au niveau de la communication, mais aussi au niveau de l’automatisation et de l’accélération de certaines étapes du processus de location. Déjà, le propriétaire peut déjà envoyer son avis de renouvellement via la plate-forme. Ce moyen de communication est approuvé par la Régie du logement et est un avis officiel de communication. On pourrait, par exemple, tout dépendamment de la décision du locataire, si par exemple il ne veut pas renouveler, par la suite automatiquement publier le logement sur certaines plates-formes d’annonces socialisées pour le logement. Notre but est de simplifier la gestion au quotidien des propriétaires.

Q  Comment voyez-vous l’avenir? 

R  Le défi était d’emmener des propriétaires et des locataires à utiliser un premier bail électronique. Et ce que l’on voit par la suite, c’est qu’avec le temps, les gens qui ont utilisé nos services continuent à le faire et qu’ils vont les utiliser de plus en plus parce que c’est simple, sûr et rapide.