Les salles de spectacle, de cinéma et de cours font partie des lieux publics touchés par l’annonce de lundi. Dans ces lieux, une distance de 1,5 mètre sera suffisante entre les bulles sociales à l’intérieur des salles, mais le deux mètres devra toujours être respecté lors de l’entrée ou la sortie de la salle, ainsi que dans les files d’attente.
Cette annonce ne touche pas les lieux privés, dont les bars ou les lieux de culte, là où les risques de contamination sont plus élevés. Les bulles sociales doivent également continuer de maintenir une distance de deux mètres dans les restaurants.
«Lors de diverses situations, notamment lors de rassemblements où la circulation est restreinte, où les gens restent au même endroit, l’évaluation du risque démontre que la distanciation acceptable peut être moindre», a indiqué le conseiller médical stratégique à la Direction de la santé publique, Dr Richard Massé.
«C’est quand on parle ou chante que nous émettons des gouttelettes. La logique de deux mètres est donc maintenue dans les restaurants», a-t-il ajouté.
La règle des 10 personnes provenant de trois unités familiales et respectant les deux mètres de distanciation entre les maisonnées demeure en vigueur dans les domiciles et les lieux privés intérieurs ou extérieurs, a précisé M. Arruda.
Dans sa propre conférence de presse en après-midi, le premier ministre François Legault a admis que la permission d’accueillir des groupes de moins de 50 personnes dans certains lieux et pas d’autres pouvait sembler incohérente pour certaines personnes. À son avis, il ne s’agit que d’une question de temps.
«Sans vouloir créer de faux espoirs, moi j’ai l’impression que la santé publique devrait être capable de déconfiner pas mal tout, prochainement», a-t-il avancé en précisant que les autorités de santé veulent s’assurer d’une ouverture graduelle en surveillant l’impact sur les hospitalisations.
M. Legault a poursuivi en affirmant être «le premier à souhaiter que l’on revienne le plus vite possible à une vie normale».
Plus souple avec les enfants
En ce qui concerne les enfants de 16 ans et moins, la distanciation sociale a été réduite à seulement un mètre. Cette décision a été prise avec les écoles et les camps de jour en tête. La création de bulles de quatre à six enfants sera recommandée et le mètre n’aura pas à être respecté au sein des bulles.
«L’enfance et l’adolescence sont des périodes charnières de la vie, des périodes excessivement formatrices et importantes pour le développement, a noté M. Arruda. Les échanges avec les autres sont primordiaux. Nous croyons donc qu’en réduisant la distance entre les jeunes en milieu scolaire, les interactions vont être plus faciles, mais de façon sécuritaire pour tous.»
Sans vouloir créer de faux espoirs, moi j’ai l’impression que la santé publique devrait être capable de déconfiner pas mal tout, prochainement
MM. Arruda et Massé ont indiqué que ces décisions ont été prises en fonction de la littérature scientifique disponible et d’exemples en Europe.
Le retour en classe dans différentes régions du Québec a également été cité en exemple, alors qu’il n’y a eu qu’un nombre restreint d’éclosions et que les enfants touchés ont ressenti des symptômes similaires à ceux d’un rhume ou d’une grippe, a noté M. Arruda.
La distanciation de deux mètres devra toutefois être maintenue entre les enseignants et les élèves.
Le lavage des mains, l’hygiène respiration, le port de masques et la distanciation sociale de deux mètres demeurent les principaux outils pour éviter la contamination.
Par ailleurs, Dr Richard Massé a indiqué qu’une annonce aurait lieu mardi concernant la prochaine rentrée scolaire en septembre et le fonctionnement des groupes d’élèves dans les écoles. D’autres annonces sont également prévues au cours des prochains jours au sujet des lieux de culte.
Selon Dr Massé, des discussions ont eu lieu avec un comité interconfessionnel afin de modifier certaines pratiques religieuses dans le but de limiter le risque de contagion. Entre autres, on parle de l’importance de limiter les chants en choeur, qui ont l’effet de projeter beaucoup de gouttelettes.
Une victoire et une défaite
François Legault a semblé dresser une forme de premier bilan de la pandémie de COVID-19 au Québec, bien que le virus se propage toujours au sein de la population. Selon le premier ministre, le Québec a remporté une victoire et subi une défaite.
«La première bataille, qu’on a perdue, a beaucoup caché - et avec raison - l’autre bataille qu’on a gagnée», a-t-il décrit.
Le premier ministre a indiqué que 500 décès sont survenus à l’extérieur des centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) sur une population totale de 8,3 millions de personnes ne vivant pas dans des résidences pour aînés.
«Un décès, c’est un décès de trop, mais quand on regarde le ratio, si l’on n’avait pas eu la situation catastrophique dans nos CHSLD, ç’aurait été une victoire sur toute la ligne.»
En date de lundi, plus de 54 000 Québécois ont contracté la COVID-19 et plus de 5200 en sont morts.