Le robot sera ensuite testé ailleurs, notamment au CHUM et dans des CHSLD, avant qu'une décision finale d'achat ne soit prise.
«On va tester la mobilité, s'il est capable d'aller dans nos chambres, dans tous les coins, si la lumière UV peut toucher toutes les parties de la chambre, et en plus si le robot est capable d'entrer dans les salles de bain (privées des chambres) et complètement les désinfecter», a expliqué le directeur exécutif et chef de la direction scientifique de l'IR-CUSM (par intérim), le docteur Bruce Mazer.
Le robot peut aussi être utilisé pour désinfecter une salle d'opération. Son efficacité sera également mise à l'essai sur différents objets, comme des draps, des civières et même des masques N95.
Les rayons UV-C sont en mesure de tuer les pathogènes sur les surfaces et dans l'air, mais des précautions doivent être prises pour assurer la sécurité des humains.
«Le problème avec la lumière UV est que c'est très efficace pour tuer les bactéries et les virus, mais si on a trop d'UV, ça peut brûler la peau et ça peut causer des problèmes au niveau des yeux, a dit le docteur Mazer. Mais avec ce type d'UV si on ferme la porte, même s'il y a une vitrine, ça ne passe pas, alors c'est sécuritaire.»
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Autonomie et rapidité
Le robot de la compagnie danoise UVD Robots mesure environ 1,71 mètre de haut et pèse 140 kilos. Il circule à un peu plus de 5 kilomètres/heure et sa batterie peut être rechargée en six heures. Le module UV a une autonomie d'environ deux heures, ce qui serait suffisant pour nettoyer une dizaine de chambres, selon UVD Robots.
Son coût est d'environ 120 000 $.
Le nettoyage manuel d'une chambre prend environ une heure, a expliqué le docteur Mazer. Le robot pourrait faire le boulot en seulement dix minutes. Un employé humain doit ensuite s'occuper de tâches comme le changement des draps, mais ultimement, la chambre pourrait être prête à accueillir un nouveau patient deux fois plus rapidement.
«Si on a une façon de faire avec une technologie qui est rapide et efficace, on peut vraiment sauver de l'argent, on peut avoir des chambres plus vite pour les autres patients et on peut éviter des risques pour nos travailleurs», a dit le docteur Mazer.
Le robot a besoin d'être guidé lorsqu'il nettoie une chambre pour la première fois — mais seulement la première fois.
«C'est un robot automatisé contrôlé par GPS, a expliqué le docteur Mazer. Quand le robot fait la route d'une chambre une fois, sa mémoire va être chargée, et il peut faire la même chambre de la même façon chaque fois qu'on en a besoin.»
Il est aussi en mesure de repérer les obstacles qui se dressent devant lui et d'ajuster sa trajectoire en conséquence.
Pas seulement la COVID-19
Le robot pourrait offrir une contribution précieuse à l'extérieur du contexte hospitalier, croit le docteur Mazer.
«Ça pourrait être utile, par exemple, pour les avions ou les métros, a-t-il dit. Ça pourrait être incroyable pour un wagon de métro; en quinze minutes on pourrait nettoyer un train au complet.»
Le CUSM a commencé à s'intéresser à cette technologie quelques semaines avant la pandémie de coronavirus.
«Dans un institut de recherche comme le nôtre, on ne travaille pas seulement sur la COVID-19, a rappelé le docteur Mazer. On travaille sur la tuberculose, sur le VIH, sur d'autres microbes très résistants, et d'avoir un système ça peut être très important pour les hôpitaux qui travaillent sur des maladies aigües avec des patients […] pour qui le risque d'infection est très élevé.
«Ça va sauver des vies, ça va diminuer les listes d'attente, ça va diminuer les infections nosocomiales, ça peut être très utile.»
Le robot d'UVD Robots est déjà utilisé en Chine, en Asie et en Europe.