COVID-19 et géolocalisation: Ottawa réfléchit à la surveillance des citoyens [VIDÉO]

Le premier ministre Justin Trudeau en conférence de presse à Ottawa, mercredi

OTTAWA - À l’heure où certains pays se tournent vers des applications pour téléphones intelligents afin de retracer les cas de contagion et surveiller les quarantaines, le gouvernement du Canada continue d’étudier la question et ses autorités de santé publique n’ont pas encore de conseil clair à offrir sur l’utilité de pareils outils.


Un des critères de déconfinement sur lequel Ottawa et les provinces sont d’accord, c’est la capacité de retracer les cas de contagion et de surveiller les mises en quarantaine imposées à des citoyens.

Or, la géolocalisation des appareils mobiles, imposée aux citoyens ou adoptée volontairement par ceux-ci, pourrait servir à augmenter cette capacité.

Le premier ministre Justin Trudeau a confié, mercredi, que son gouvernement n’a pas encore de position précise sur ce sujet.

«C’est une réflexion qui se poursuit. Je sais que si on pose la question à bien des Canadiens, ils seraient ouverts à permettre quelques éléments qui ne seraient pas permis normalement, à cause de cette pandémie, à cause de cette urgence. Mais où exactement la ligne pourrait être dessinée? C’est encore à voir», a-t-il répondu à un journaliste, lors de son point de presse quotidien à la porte de sa résidence.

«Je sais qu’en principe de base, même dans une situation de crise, les Canadiens sont très préoccupés par la protection (...) de leur vie privée. Et nous, en tant que gouvernement, on partage cette préoccupation», a-t-il toutefois ajouté.

L’Agence de la santé publique du Canada, chargée de fournir des conseils, basés sur la science, au gouvernement fédéral, n’a pas grand-chose à offrir pour l’instant.

L’administratrice en chef de l’agence, Dre Theresa Tam, a admis que le travail de vérifier l’efficacité, la disponibilité et l’utilité des applications de géolocalisation dans le travail de retraçage des cas de contagion n’a pas encore été fait.

Elle a cependant constaté l’intérêt pour pareils outils dans les provinces et territoires. «Nous créons donc des groupes de travail pour voir quels seraient l’intérêt et la demande», a-t-elle dit.

De l’aide pour la Ligue canadienne de football?

Alors que les événements culturels ou sportifs ne sont pas sur le radar des plans de déconfinement, la Ligue canadienne de football appelle le gouvernement fédéral à l’aide.

Mardi, le commissaire Randy Ambrosie a déclaré à La Presse canadienne que la ligue voudrait 30 millions $ maintenant et jusqu’à 120 millions $ de plus si la saison 2020 est annulée.

«On est en train de regarder comment on peut appuyer différentes organisations. On reconnaît que c’est un enjeu important pour la ligue et pour bien des Canadiens. Et on continue nos discussions avec eux», a fait savoir le premier ministre.

De l’argent fédéral pour les itinérants au Québec

Ottawa avait déjà annoncé des fonds pour venir en aide aux itinérants, particulièrement vulnérables en ces temps de pandémie. Restait à conclure une entente avec le gouvernement du Québec qui distribue lui-même sa part de cette aide.

Mercredi, on a annoncé la conclusion de cette entente qui fournira 21,4 millions $ de plus au programme «Vers un chez-soi» pour l’année en cours, au Québec.

La PCU pour étudiants en voie d’être adoptée

La mise en place de la plus récente mesure d’aide fédérale pour faire face à la pandémie n’aura pas été facile.

Les élus fédéraux, réunis en petit groupe aux Communes mercredi, ne s’entendaient pas sur la forme que devrait prendre la prestation canadienne d’urgence pour étudiants (PCUE). En l’absence d’unanimité, le projet de loi nécessaire pour la distribution aux étudiants des 1250 $ par mois, de mai à août, n’aurait pas pu être adopté rapidement.

«On a peut-être atteint la limite de notre capacité d’improvisation dans l’urgence», supposait le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, en point de presse, mercredi matin.

En milieu d’après-midi, on en était arrivé à un compromis. Le Sénat devrait adopter C-15 vendredi et les étudiants commenceront à recevoir la PCUE, comme sera entamé le mois de mai.

Rapatriements

Mercredi, des Canadiens ont pu rentrer au pays en provenance du Costa Rica et de l’Inde.

On dénombre 344 415 citoyens canadiens à l’étranger inscrits auprès du ministère des Affaires mondiales. Le nombre réel de Canadiens hors du pays est beaucoup plus élevé.

Ottawa a distribué 7,4 millions $ en prêts à 2284 de ces expatriés involontaires. Le gouvernement fédéral étudie encore quelque 2000 autres demandes de prêts.

Nombre de cas

Il y a eu plus de 758 000 tests administrés au Canada jusqu’à maintenant. Environ 7 % d’entre eux ont détecté la maladie.

Ces tests ont décelé 51 596 cas confirmés et probables. La COVID-19 a provoqué la mort de 2996 Canadiens.

Distribution des cas au pays, selon les plus récents bilans provinciaux et territoriaux : 26 594 cas au Québec, dont 1761 décès; 15 728 cas en Ontario, dont 996 décès; 5165 cas en Alberta, dont 87 décès; 2087 cas en Colombie-Britannique, dont 109 décès; 935 cas en Nouvelle-Écosse, dont 28 décès; 383 cas en Saskatchewan, dont six décès; 272 cas au Manitoba, dont six décès; 258 cas à Terre-Neuve-et-Labrador, dont trois décès; 118 cas au Nouveau-Brunswick, dont 114 guéris; 27 cas à l’Île-du-Prince-Édouard, dont 24 guéris; 11 cas au Yukon, dont huit guéris; cinq cas dans les Territoires-du-Nord-Ouest, tous guéris; aucun cas au Nunavut.

À ces bilans provinciaux et territoriaux s’ajoutent les 13 cas, tous guéris, chez les passagers rapatriés du navire de croisière Grand Princess le 10 mars.