De l’aide pour entrepreneurs en détresse

Marco Roy est <em>coach</em> d’affaires depuis 2010. Au fil du temps, il a soutenu quelque 500 entrepreneurs, notamment en collaboration avec l’École d’entrepreneurship de Beauce.

«Un de mes clients s’est déjà enlevé la vie. Dès lors, je me suis promis de faire quelque chose pour que ça ne se reproduise plus. Quand la COVID-19 est arrivée, j’ai su que c’était le temps d’agir.»


Marco Roy est coach d’affaires depuis 2010. Au fil du temps, il a soutenu quelque 500 entrepreneurs, notamment en collaboration avec l’École d’entrepreneurship de Beauce. Encore aujourd’hui, parler du suicide de son client l’émeut. «Quand sa femme m’a appelé un matin pour m’annoncer la nouvelle, ça m’a coupé les deux jambes», lance celui qui l’avait pourtant dirigé vers un psychologue. «S’enlever la vie pour une business, pour de l’argent, ça n’a pas de bon sens.»

La paralysie actuelle de l’économie l’a rapidement convaincu de penser à une formule pour aider les entrepreneurs à traverser la crise. «J’ai eu une intuition. Je me suis dit qu’il y aurait énormément de détresse chez les entrepreneurs. J’ai appelé une douzaine d’autres coachs pour former un groupe de soutien. Je leur ai demandé s’ils avaient le goût d’apporter de l’aide. Tout le monde m’a répondu dans l’heure pour accepter», se réjouit M. Roy.



Le propriétaire de l’entreprise Étape 21 sait d’ailleurs de quoi il parle. Il a lui-même commencé en affaires comme agent immobilier à 19 ans. À 25 ans, il avait tout perdu. «Je ne sais pas ce qui serait arrivé si je n’avais pas été accompagné. Je ne dis pas que je me serais enlevé la vie. Chose certaine, l’accompagnement a permis de me rebâtir», explique l’homme aujourd’hui âgé de 49 ans.

S’enlever la vie pour une business, pour de l’argent, ça n’a pas de bon sens

C’est ce que le groupe de coachs vise à faire avec les entrepreneurs qui perdent gros en ce temps de pandémie. «Les gens vont avoir besoin d’être écoutés et de savoir qu’ils ne sont pas seuls. On veut offrir un espace de discussion à des dirigeants qui se trouvent désespérés. On se sent moins jugé quand on parle», estime-t-il, mettant en évidence la difficulté pour certains entrepreneurs, hommes et femmes, d’afficher leur vulnérabilité.

Évidemment, les facteurs économiques avec le risque de perdre son entreprise représentent de gros écueils. Mais il y a aussi les facteurs humains qui sont difficiles à supporter. «J’entends dire: “J’ai été obligé de mettre tout mon monde au chômage.” Ça, ça tue les entrepreneurs. Ça cause de la tristesse et de la douleur. Ils se demandent comment leurs employés vont eux-mêmes traverser cette crise. Je dirais même que le facteur humain vient avant les considérations financières.»



Mais attention, il n’est pas question de jouer au psychologue. «Les coachs demeurent des coachs. On veut leur donner un élan pour les aider à rebondir.» L’offre tient à trois rencontres en lignes avec un coach. Il sera aussi possible de participer à des visioconférences de groupes d’une douzaine de personnes, supervisées par deux coachs. «On veut également être des facilitateurs pour mettre les gens en relation entre eux.»

«Le service est gratuit. On n’a rien à vendre ni d’offres à faire après. Ça durera le temps que ça sera nécessaire», insiste M. Roy. Le site Internet (www.alliancedescoachs.com) devrait être en ligne le vendredi 17 avril.