Des enseignants deviennent livreurs par solidarité

Les enseignants Maxime Giroux et Geoffrey Jouvin ont décidé de faire leur part pour aider leur communauté.

TROIS-RIVIÈRES — Qui peut imaginer des profs se tourner les pouces? Et ce n’est pas un virus qui va mettre un frein au torrent d’idées qui déferle dans leur tête. C’est ainsi que deux enseignants de l’Académie les Estacades, Geoffrey Jouvin et Maxime Giroux, ont eu l’idée de meubler leur temps libre en aidant les autres. Les voilà transformés en livreurs d’épicerie et toute une armée d’enseignants bénévoles s’ajoute à leur suite.


«On est un regroupement d’enseignants. On a décidé d’offrir le service de livraison d’épicerie, mais aussi de courses en général comme la pharmacie et autres», raconte M. Giroux.

Bien sûr, ce service est offert aux personnes âgées, mais leur clientèle ne s’arrête pas là. «On essaie de ratisser le plus large possible», précise M. Giroux. Ainsi, les employés des services essentiels comme le personnel médical sont aussi invités à faire appel à leur service, question de se reposer entre deux quarts de travail plutôt que de courir à l’épicerie. Les familles qui ne sont pas à l’aise de traîner des enfants en bas âge aux quatre coins de la ville sont aussi ciblées. Et bien sûr, il y a aussi les personnes à la santé précaire qui sont plus à risque de souffrir de complications si elles sont infectées par le coronavirus. Par exemple, mardi, ils ont desservi une personne dans le trentaine qui souffre de diabète et de problèmes respiratoires.

Ces enseignants en congé forcé depuis la fermeture des écoles se demandaient comment donner un coup de pouce à leur communauté. «De notre côté, on envoie des ressources pédagogiques aux élèves, on est disponible pour répondre aux questions des parents, mais on cherchait un autre moyen d’aider, pas seulement les jeunes, mais les parents aussi et les différentes sphères de la société. On s’est dit: pourquoi pas? En quarantaine, la seule sortie nécessaire, c’est l’épicerie. Si on peut sauver cette exposition aux gens, on s’est dit qu’on pourrait le faire.»

Ils ont lancé leur projet, lundi. Déjà tôt mardi matin, ils avaient reçu une dizaine d’appels et plusieurs enseignants levaient la main pour s’impliquer. Si MM. Giroux et Jouvin desservent Trois-Rivières et les environs, un bon nombre de bénévoles se trouvent à Shawinigan.

«Nos équipes sont prêtes à aller sur le terrain. Beaucoup de monde veut se joindre à la cause», souligne M. Giroux.

Les gens qui ont besoin d’un tel service sont invités à les contacter sur leur page Facebook (Profs - Livraison), par courriel (Proflivraison@gmail.com) ou par téléphone (819-384-5263). Le service est gratuit. Les gens peuvent payer leurs courses par argent comptant mais aussi par virement interac ou par carte de crédit.

Ces enseignants invitent les citoyens à se serrer les coudes en s’impliquant. «On veut passer le message aux gens qu’ils n’ont pas besoin de faire partie d’un regroupement pour aider. Les gens qui trouvent le temps long pendant la quarantaine peuvent aussi rendre service et donner un coup de pouce à des personnes qui devraient moins s’exposer à l’extérieur. On les encourage à le faire.»