La Fondation des entreprises en recrutement de main-d’œuvre agricole étrangère (FERME) tente de convaincre le gouvernement Trudeau de faire une exception pour les travailleurs agricoles du Mexique et du Guatemala.
«On pense que la situation pourrait être catastrophique pour les entreprises, mais aussi pour l’économie canadienne et pour l’alimentation des Québécois et des Canadiens, réagissait en entrevue, mardi soir, le directeur général de FERME, Fernando Borja. C’est sûr que l’agriculture telle qu’on la connait sera très affectée.»
Depuis l’annonce de la fermeture de la frontière canadienne, lundi, FERME plaide la cause des agriculteurs québécois auprès des deux paliers gouvernementaux. Un argumentaire a été fourni au cabinet du premier ministre Trudeau. «On espère que demain (mercredi), quand il va rencontrer son cabinet, la question va être soulevée.»
FERME propose de faire venir les travailleurs étrangers dans des avions nolisés et que, une fois en sol québécois, une quarantaine leur soit imposée sur la ferme de leur employeur. Ils pourraient ainsi travailler tout en évitant les contacts avec la clientèle. M. Borja suggère également que chaque travailleur soit examiné par un médecin avant de monter à bord de l’avion.
Il souhaite non seulement permettre à l’agriculture québécoise de fonctionner normalement, mais aussi rassurer la population en optant pour des mesures spéciales.
Au Mexique et au Guatemala, il assure que les cas de contamination à la COVID-19 sont minimes.
FERME fait venir environ 16 000 travailleurs agricoles de l’étranger, principalement du Mexique et du Guatemala. Quelque 14 000 postes sont dans le secteur agricole.
«C’est surtout pour la production maraîchère, l’horticulture et la culture de fruits, qui représentent 40%. Il y a à peu près 20% qui sont en ferme laitière et le reste sont dans les autres domaines agricoles.»
Sans leur précieuse contribution, l’impact pourrait être «très dévastateur», estime M. Borja.
«Il y aura beaucoup de difficultés financières. On a parlé avec plusieurs employeurs et beaucoup disent qu’ils produiraient peut-être pas, évoque M. Borja. Je sais que ça a un impact assez important.»
Il y aura moins de produits locaux et, comme les États-Unis seront dans la même situation, l’importation pourrait être plus difficile, prévient-il.
«C’est sûr que les prix augmenteront, comme c’est le cas avec les billets d’avion vu qu’il y a moins de vols. L’UPA parle d’une augmentation de, peut-être, 70% du coût de l’épicerie.»