Chronique|

TLMEP: modèles de femmes

Le plateau ne manquait pas de modèles de femmes inspirantes, à commencer par Suzanne Pringle, récipiendaire du Prix du plaideur de l’année, et qui s’est fait connaître en défendant Éric dans son procès contre Lola.

CHRONIQUE / La journée internationale des droits des femmes a été l'occasion pour Tout le monde en parle de confirmer à quel point il reste du chemin à parcourir. Que ce soit en matière de droit de la famille, de violence conjugale et du culte de l'apparence. Signe des temps: pour cause de coronavirus, on a laissé tomber la traditionnelle poignée de mains pour la remplacer par un petit coup de coude.


Le plateau ne manquait pas de modèles de femmes inspirantes, à commencer par Suzanne Pringle, à qui je décerne l'étoile du match. Récipiendaire du Prix du plaideur de l'année, elle s'est fait connaître en défendant Éric dans son procès contre Lola. Un cas qui s'est rendu jusqu'en Cour suprême et «a fait réaliser que le droit de famille est désuet», croit-elle. À l'ère des multiples modèles familiaux, Suzanne Pringle réclame haut et fort une réforme en profondeur du droit de la famille. La dernière remonte à 1980, c'est tout dire. Elle se désole de voir les enfants de ses premiers clients, parfois des femmes au début de la vingtaine, se soumettre au contrôle et à la violence de leur conjoint, et même que leur téléphone soit localisé par lui. La vie de tous les jours de Me Pringle, qui a souvent été mise en opposition avec Anne-France Goldwater, ne ressemble pas à celle d'Ariane Beaumont, qu'elle a inspirée dans Ruptures; elle ne se rend pas chez les clients pour discuter autour d'une tasse de café. Anecdote savoureuse quand Me Pringle a raconté avoir écrit une lettre d'amour pour permettre à un mari désespéré de regagner le cœur de sa femme.

Amoureuses des années 60, Chantal Lamarre et Sylvie Dumontier constatent que bien des choses ont changé depuis, mais pas toujours pour le mieux, dans le documentaire Madame revient de loin sur ICI ARTV. Comme le culte de l'apparence, devenu une obsession pour la femme de 2020. «J'ai l'impression qu'il y a beaucoup d'actrices qui vont finir dans une tourelle avec le store baissé», a blagué Chantal Lamarre, au sujet du botox et de la chirurgie esthétique, quand ce n'est pas la nymphoplastie, qui consiste à réduire la taille des petites lèvres. «C'est plus aliénant pour une jeune fille d'essayer de correspondre à tout ça. J'ai jamais pensé à mes ongles à 16 ans. […] J'avais mes sabots pis je pognais!» Pour sa part, Sylvie Dumontier a abandonné son personnage pour enfants de Shilvi il y a trois ans, avant de ne plus avoir l'âge pour le rôle, et parce que le marché devient de plus en plus difficile. «On ne peut pas se battre contre les tablettes et les jeux interactifs», affirme celle qui forme avec Chantal Lamarre le duo des Galipeau's, d'inspiration des années 60.

«Les crimes contre la personne diminuent mais pas les crimes de violence conjugale», constate Isabelle Charest, déterminée à agir dès maintenant pour améliorer la sécurité des victimes. La ministre responsable de la Condition féminine laisse entendre que le budget dévoilé mercredi prévoit des sommes pour lui en fournir les moyens. «J'ai été déçue», admet-elle au sujet du choix de la Ligue de hockey junior majeur du Québec de reporter sa décision sur l'abolition des bagarres. «Au football, au rugby, au baseball», il est interdit de se battre, rappelle la ministre. Au sujet des Jeux de Tokyo en suspens en raison du coronavirus, elle a une pensée pour les athlètes qui doivent garder toute leur concentration. Dany avait cette très bonne carte pour la ministre: «Si jamais vous voyez le mot UPAC apparaître sur votre afficheur, soyez sans crainte, ils se sont juste trompés de Charest.»

«Vous êtes les seuls à en vendre!» a lancé Dany Turcotte aux 2Frères, au sujet de leur troisième album À tous les vents, numéro un des ventes mais toujours pas sur les plateformes d'écoute en ligne – il le sera dans un mois. L'album plaît d'un bout à l'autre à Sonny Caouette, contrairement aux deux précédents, qui avaient des imperfections selon lui; il n'a jamais aimé Pépé, qui figurait sur le premier album. Chanson cachée sur l'album, la reprise de Snack-bar chez Raymond a été enregistrée chez son créateur, François Pérusse, leur idole de jeunesse. «C'est Dieu pour nous autres», affirme Erik. Certains ont été offusqués par leur chanson créée à partir des commentaires haineux reçus par Mariana Mazza. Le duo l'a pourtant fait pour dénoncer la violence des propos sur les réseaux sociaux.

Premier long métrage entièrement financé par Netflix pour une diffusion dans 190 pays, Jusqu'au déclin a été traduit en 30 langues. Patrice Laliberté n'aurait pas pu réaliser ce thriller sur un camp de survivalistes, du moins pas maintenant, si Netflix ne l'avait pas financé. «Ça va faire rayonner le Québec», a plaidé Réal Bossé, mentor survivaliste dans le film, et qui ne voit pas de dilemme moral à travailler pour Netflix. «C'est pas la job des artistes de récupérer des impôts, c'est la job des politiciens», a ajouté Guy A. Marie-Evelyne Lessard, qui a déjà manié des armes dans 19-2, a adoré ce rôle très physique d'ancienne militaire, qu'on voit dans des scènes très violentes. Chacun n'éprouve aucune difficulté avec l'aspect autonomiste des survivalistes, mais n'embarque pas dans leur paranoïa. «Ça prend pas beaucoup de personnes pour faire suer un paquet de monde», rappelle Réal Bossé, qui cite l'exemple de la crise du verglas.

«Il n'y aura pas de surprise si Trump gagne», affirme John Parisella dans une intéressante discussion avec Valérie Beaudoin, chercheure associée à l'Observatoire des États-Unis, sur la montée surprise mais fragile de Joe Biden chez les démocrates. Parisella ne croit pas aux chances de Bernie Sanders, toujours dans la course, considérant qu'il n'a pas profité de sa récente victoire pour marquer des points. L'un des atouts de Biden, selon lui, demeurent l'appui des Afro-Américains et sa proximité avec le couple Obama, qui jouit toujours d'une grande influence au pays. Selon les deux experts, Trump gère mal l'influence du coronavirus sur la déroute économique en cours. «Il base sa réélection sur le fait que le pays va bien», rappelle Valérie Beaudoin.

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