Geneviève Tardif: Ouvrir le chemin pour celles qui suivront

«Dans sa liste d’objectifs à réaliser dans la vie, mon adolescente de 13 ans a écrit qu’elle voulait, un jour, prendre la relève de l’entreprise familiale», raconte Geneviève Tardif qui est propriétaire, avec sa sœur Caroline, de Groupe SM Tardif, une entreprise de Québec fondée il y a 40 ans par son père Serge.

«Dans sa liste d’objectifs à réaliser dans la vie, mon adolescente de 13 ans a écrit qu’elle voulait, un jour, prendre la relève de l’entreprise familiale», raconte Geneviève Tardif qui est propriétaire, avec sa sœur Caroline, de Groupe SM Tardif, une entreprise de Québec fondée il y a 40 ans par son père Serge.


«Je ne la pousserai jamais à suivre mes traces, mais je vais l’encourager si c’est son choix. Comme notre père l’a fait pour Caroline et moi. Le but étant de lui démontrer que tout est possible dans la vie.»

Bien qu’elle s’intéressait à ce que faisait son père, Geneviève Tardif ne prévoyait pas spontanément lui succéder à la tête de l’entreprise spécialisée dans la construction de stations-service, de dépôts pétroliers et de bâtiments industriels préfabriqués pour les sociétés minières et de production d’électricité.

Les activités du Groupe SM Tardif et de ses filiales (SM Construction, Pagui et Tardif Métal) procurent un gagne-pain à 210 personnes. Le chiffre d’affaires annuel de la compagnie est de 70 millions $.

Avec son baccalauréat en génie de la construction sous le bras, Geneviève Tardif a débuté sa carrière comme chargée de projet dans l’entreprise familiale dès sa sortie de l’École de technologie supérieure.

Le transfert des pouvoirs et de la propriété de l’entreprise s’est fait sur une période d’une dizaine d’années. Sa sœur Caroline est directrice des ressources humaines. Le paternel, quant à lui, est présent au bureau quelques jours par semaine.

Sa famille, la priorité

La cigogne est passée trois fois dans la vie de la femme aujourd’hui âgée de 40 ans. Chaque fois, elle a fait passer sa vie professionnelle au second plan en optant pour des mandats favorisant une conciliation plus facile entre le boulot et la famille.

«J’ai pris le temps d’établir des assises familiales solides et de placer les miens au centre de mes priorités. Encore aujourd’hui, je protège jalousement mon équilibre familial. De plus, je crois que je ne serais pas un bon exemple si je me mettais à travailler 60 heures par semaine. J’avise d’ailleurs mes gestionnaires d’être vigilants et de veiller à ce que nos gens ne s’épuisent pas au boulot en raison d’une surcharge de travail. On embauchera de nouveaux employés s’il le faut.»


J’ai pris le temps d’établir des assises familiales solides et de placer les miens au centre de mes priorités. Encore aujourd’hui, je protège jalousement mon équilibre familial. 

La construction n’est pas un milieu de travail traditionnel pour les femmes. Encore moins celui de la direction d’une entreprise spécialisée en mécanique du bâtiment, en structure d’acier et plomberie-chauffage. Geneviève Tardif a entendu son lot de commentaires sexistes. «Ça ne m’intimide pas», assure-t-elle en soulignant qu’une femme apportait nécessairement un couleur différente à une organisation. «Un homme et une femme, ce n’est pas pareil.»

«J’exerce les fonctions de présidente parce que je possède les compétences pour le faire. Point à ligne. Je veux être reconnue pour ce que je réalise avec l’aide de mon équipe et non pas parce que je suis une femme dans un univers non traditionnel.»