Alex Harvey ne chôme pas à la retraite

Alex Harvey a accepté la présidence d’honneur de la 42e édition du plus grand événement international de ski de fond au Canada.

Alex Harvey débarquera à la Gatineau Loppet dans les prochaines heures. Pas question toutefois que l’ancien triple champion du monde effectue un retour à la compétition, l’instant d’une fin de semaine de courses en Outaouais.


Le nouveau retraité a plutôt accepté la présidence d’honneur de la 42e édition du plus grand événement international de ski de fond au Canada. « J’ai hâte d’arriver à Gatineau, de rencontrer les gens, de vivre une autre expérience », lance-t-il.

On le verra sur le fil tôt le matin, tant samedi que dimanche. « Je vais donner le départ aux courses, précise-t-il.



«Je vais me promener sur le site. Je serai aussi au kiosque de Salomon. Je continue de travailler pour eux. Mon contrat a été prolongé.»

Harvey a aussi une entente avec le fabricant de gants Auclair.

«Je vois ça comme une opportunité de faire une pierre trois coups en venant à la Gatineau Loppet», avoue-t-il.

L’homme de 31 ans ne s’ennuie pas de la compétition. Il a terminé sa carrière avec une médaille d’argent à sa dernière course en Coupe du monde en mars 2019.



«J’ai arrêté par choix, rappelle-t-il. Ce n’est pas parce que les performances n’étaient plus là, que j’étais blessé ou qu’on m’a poussé en dehors de l’équipe. J’avais le goût de passer plus de temps avec les gens que j’aime.

«Ça faisait 10 ans de suite que je n’avais pas passé Noël à la maison.»

Cette retraite, il l’a surtout très bien préparée.

«J’avais déjà un bon cercle en place. Je n’avais jamais arrêté de voir mes amis. J’avais continué à étudier.»

Harvey n’a pas le temps de s’ennuyer depuis qu’il a remisé ses skis.

«Je suis plus occupé maintenant que je l’étais dans ma vie sportive», note-t-il.



Il a commencé à travailler depuis janvier dans un cabinet d’avocats, à Québec. Il a complété son baccalauréat avant la période des Fêtes à l’université Laval.

«Je suis au bureau jusqu’à 19 h. J’aime ça. C’est un nouveau défi. En même temps, j’ai moins de temps pour faire du sport.»

En plus, il se promène un peu partout pour des conférences. Que ce soit au sein d’entreprises ou dans la communauté.

Au début février, par exemple, on l’a retrouvé à Alma. On l’avait invité à une soirée-bénéfice pour aider un espoir local en vélo de montagne.

Le nom de Harvey est revenu aussi souvent dans les médias ces jours-ci. On célèbre le dixième anniversaire de la tenue des Jeux olympiques à Vancouver, en 2010.

Le skieur québécois avait terminé quatrième au sprint par équipe aux côtés de Devon Kershaw.

«Je ne suis pas une personne nostalgique, mais j’apprécie les super bons moments que j’ai vécus. Quand je donne des conférences, je parle justement de mes premiers Jeux à Vancouver, de ma première course qui était une épreuve individuelle. J’étais seul au départ dans le stade. Chaque fois que j’en parle, j’ai des frissons.»

Harvey aura participé à trois rendez-vous olympiques, étant de l’aventure en 2014 à Sotchi puis 2018 à PyeongChang.



«De super bons souvenirs de Vancouver. Je réalisais mon rêve de petit gars.»

Qui sait, Alex Harvey serrera peut-être la main ces prochains jours d’un petit gars ou une petite fille qui carbure au même rêve que lui en prenant le départ de la Gatineau Loppet.

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MENTOR POUR UNE FONDEUR GATINOIS

Ancien athlète olympique. Futur avocat et maintenant mentor au plus bel espoir du ski de fond masculin au Canada.

Alex Harvey épaule son ami gatinois Antoine Cyr, qui a fait le saut au sein de l’équipe nationale senior. Les deux hommes s’entraînaient ensemble l’hiver précédent à Québec.

« Je n’ai jamais perdu le contact avec Alex, même s’il a pris sa retraite. Cet été, je suis allé faire souvent du vélo de montagne avec lui. Je m’entends bien avec lui, relate Cyr, qui se prépare ces jours-ci en vue des Championnats du monde des moins de 23 ans.

«Il me raconte des histoires vécues en Coupe du monde. Il m’a parlé aussi de ses premiers Mondiaux U23. Il m’a aidé cet hiver à prendre une décision. Je ne savais pas quoi faire avec mon horaire en janvier. C’était le fun d’avoir son numéro de téléphone et l’appeler pour obtenir son opinion.»

Cyr, 21 ans, a fait une croix sur une participation à une épreuve de la Coupe du monde le mois dernier afin de revenir plus tôt au Québec en vue des sélections pour l’équipe des championnats du monde. En février, il a décidé de faire l’impasse sur d’autres courses en Europe pour poursuivre sa préparation.

«J’ai de gros objectifs aux Mondiaux. Je veux terminer dans le Top 10. C’est réalisable.»

Et Cyr s’inspire de son ami Alex. Son camp d’entraînement se déroule en ce moment à Livigno, en Italie. «Il (Harvey) est venu ici avant de participer aux championnats du monde et les derniers Jeux olympiques. C’est l’héritage qu’il nous laisse. C’est quelque chose qui a fonctionné pour lui.

«Je dis souvent qu’Alex est passé d’idole à mentor pour moi. J’ai maintenant le meilleur des deux mondes. Un des meilleurs skieurs de tous les temps est devenu un de mes amis.»