«Ce n’est pas organisé avec le gars des vues!» a d’emblée lancé le microbiologiste infectiologue Guy Boivin, en référence à la proximité temporelle de l’inauguration du nouveau laboratoire et de l’épidémie de coronavirus qui sévit actuellement en Chine.
Le chercheur de renommée internationale, Guy Boivin, réalisait vendredi l’un de ses rêves en inaugurant son laboratoire NC3, un projet qu’il chérissait depuis au moins 5 ans.
«Je pense que cette nouvelle épidémie [du coronavirus] illustre la nécessité d’avoir des laboratoires de niveau de confinement 3 dédiés à la recherche», a-t-il expliqué lors de son allocution, vendredi.
Analyser des microorganismes dangereux
Destiné à la recherche sur des pathogènes dangereux ou émergents transmis par voie respiratoire, ce laboratoire pourra désormais analyser des virus comme l’influenza aviaire et la tuberculose. Les virus comme l’Ebola et les fièvres hémorragiques demeurent quant à eux réservés à un niveau de confinement 4, dont le seul laboratoire au pays se trouve à Winnipeg, au Manitoba.
«Avec un laboratoire comme celui-là, on va passer dans les ligues majeures et on pourra compétitionner avec les meilleurs chercheurs à l’échelle de la planète», estime Dr Boivin, également titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les virus influenza.
Le laboratoire de confinement de niveau 3 lui permettra donc, ainsi qu’à ses équipes, de s’intéresser à des pathogènes qu’il lui était auparavant impossible de manipuler. Le Centre hospitalier universitaire de Québec ne disposait que d’un laboratoire de confinement de niveau 2.
En tout, il existe quatre niveaux de confinement des microorganismes. Leur classement varie notamment en fonction de la sévérité de l’infection chez l’humain, de leur potentiel contagieux et de leur dangerosité pour les manipulateurs.
Un vaccin universel contre la grippe
Les projets de recherche qu’il entend poursuivre visent à comprendre ces infections et à élaborer de nouveaux traitements et vaccins pour les traiter plus efficacement. Dr Boivin, qui travaille depuis 25 ans au CHU de Québec planchait d’ailleurs déjà sur le développement d’un vaccin universel contre la grippe.
«On n’est pas les seuls dans la course [parce que] le vaccin universel contre l’influenza tout le monde le veut, mais ce n’est pas facile à atteindre», a mentionné Dr Boivin, qui espère être en mesure de trouver la formule magique d’ici 5 à 10 ans.
Le laboratoire NC3 doit attendre les accréditations des autorités canadiennes avant de se mettre en branle, «très prochainement».
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/WZJ3HPF26ZBM7B2IRQEJ6BSAAA.jpg)