Incubateur Mycélium: de l’idée à la mise en marché [VIDÉO]

Quatre entrepreneures de la première cohorte de Mycélium : Alexane Thiffeault et Roxanne Nolet (Les gaufrés), Sophie Bourlard (Les macarons de Sophie) et Leattytia Badibanga (Pattes vertes)

D’une bonne idée sur papier à la mise en marché du produit développé, il y a plusieurs étapes essentielles à franchir pour lesquelles il vaut mieux être accompagné. Des entrepreneurs de la première cohorte de Mycélium peuvent en témoigner, eux qui terminent ces jours-ci un an d’apprentissage au sein de l’incubateur alimentaire du Grand Marché.


Pas moins de 10 entrepreneurs faisant partie de huit entreprises distinctes ont passé la dernière année à suivre de la formation adaptée, à avoir accès à du coaching ainsi qu’à des installations à la fine pointe qui feraient rêver n’importe quel cuisinier.

Le Soleil a rencontré les fondateurs de trois jeunes pousses qui en sont à l’étape de la commercialisation.

Les gaufrés

Alexane Thiffeault et Roxanne Nolet se sont lancées dans l’élaboration de produits de pâtisserie et de boulangerie à base de légumes. Le premier produit prêt à être mis en marché est une gaufre faite de 50 % de légumes, sans sucre ajouté ni additif ou agent de conservation. «On cible avant tout les familles avec de jeunes enfants, qui sont souvent pressées le matin, pour qu’elles puissent servir un déjeuner nutritif», indique Mme Thiffeault. «Notre produit est beaucoup plus riche en fibres et en protéines que les gaufres Eggo, par exemple. On veut donc que les gens les remplacent par notre produit qui est plus santé, plus soutenant et vraiment bon!» ajoute Mme Nolet.

Les deux jeunes femmes qui ont étudié en science et technologie des aliments à l’Université Laval ont fait plusieurs tests de goût auprès des enfants. «Même les plus difficiles adorent ça! Et environ 90 % des gens ne sont pas capables de détecter les légumes», signale Mme Thiffeault, une façon d’en «passer une petite vite» aux récalcitrants.

Signe que leur projet a un grand potentiel : le chef Arnaud Marchand (Chez Boulay) s’est associé aux deux entrepreneures — il avait d’ailleurs récemment confié au Soleil que ses propres enfants raffolent de leurs gaufres.

Les gaufrés en sont maintenant à finaliser l’emballage de leur produit surgelé et de déterminer les premiers points de vente, en ciblant d’abord quelques supermarchés de Québec. «Notre vision pour les prochaines années est que notre produit soit disponible dans les supermarchés de la province, en commençant par la capitale puis les autres grands centres pour ensuite atteindre la majorité du territoire», précise Roxanne Nolet.

Pattes vertes

Dans un incubateur alimentaire, on peut également développer des produits… pour chiens! Pattes vertes développe de la nourriture fonctionnelle pour nos amis à quatre pattes à base de moringa, un superaliment. «Notre premier produit est une bouchée santé qui est multifonctionnelle : elle aide à la santé buccodentaire et des articulations, contribue à une peau et du poil en santé et favorise un système immunitaire fort», indique Leattytia Badibanga. 

La jeune femme pensait commercialiser ces bouchées en février dernier, mais aura finalement complété le processus d’accompagnement au sein de Mycélium avant de se lancer. «J’ai réalisé à l’étape de l’idéation de Pattes vertes que j’avais sous-estimé la complexité de la mise en marché d’un produit alimentaire, même pour chien», explique-t-elle.

Et comment tester ses bouchées? Mme Badibanga s’est rendue dans différents événements canins, où elle a distribué des milliers d’échantillons à des propriétaires de chiens. «Les gens ont bien réagi au produit et ont répondu à nos questions», se réjouit la fondatrice de Pattes vertes, qui compte lancer la mise en marché en mars prochain. 

«Ce sera d’abord une commercialisation en ligne. Comme les bouchées se consomment une fois par jour, on proposera des boîtes mensuelles. Les gens vont pouvoir s’abonner pour un, trois ou six mois.» Mme Badibanga aimerait que ses produits fassent éventuellement leur chemin dans des boutiques d’aliments canins et des cliniques vétérinaires. 

Info: pattesvertes.com

Les macarons de Sophie

Les douceurs rondes et colorées de Sophie Bourlard connaissent une popularité croissante depuis le changement de carrière de cette ancienne adjointe administrative en 2016. Cette mère de quatre enfants originaire de Belgique voulait proposer des macarons «tels qu’on les retrouve en Europe», qui sont colorés naturellement à base de poudre de fruits, de fleurs ou de légumes. 

Leur particularité est qu’ils sont personnalisables : «On peut y imprimer une photo, un logo… il devient ainsi un objet promotionnel comestible pour les entreprises», souligne Mme Bourlard. 

La pâtissière a senti qu’elle devait structurer son entreprise pour mieux grandir, elle qui s’était lancée dans ce projet sans véritable plan d’affaires. C’est là que Mycélium a été bénéfique dans son parcours, en lui permettant de mieux définir ses objectifs de commercialisation. «Je propose mes macarons principalement sur commande. Je ne veux pas laisser tomber les clients particuliers que j’apprécie énormément et qui me donnent un bon retour, mais dans un premier temps je vais me concentrer sur la clientèle corporative : complexes hôteliers, restaurants et autres grandes entreprises.»

Même si l’incubation d’un an arrive à terme, Mme Bourlard n’est pas laissée à elle-même et reçoit de l’appui pour faire une demande de financement afin d’augmenter son volume de production.

Info: lesmacaronsdesophie.ca

Troisième cohorte

Alors qu’une deuxième cohorte d’entrepreneurs a commencé son parcours chez Mycélium en septembre dernier, un troisième groupe sera accueilli au sein de l’incubateur dès le 27 janvier. «Notre deuxième cohorte comprend six entrepreneurs, et pour la troisième on espère monter à huit», indique le coordonnateur de Mycélium, Jean-François Lessard, précisant que les «incubés» ont le choix entre deux programmes, soit pour le démarrage ou la croissance de leur entreprise.

M. Lessard dit espérer que l’Espace innovation de l’incubateur, une vitrine qui se trouve au cœur du Grand Marché, soit davantage occupé par les entrepreneurs pour tester leurs produits auprès de la clientèle. Depuis l’ouverture du marché, le taux d’occupation était d’environ 40 %, estime le coordonnateur. 

Précisons que, comme le Grand Marché n’a ouvert ses portes qu’en juin dernier, la première cohorte a commencé sa formation à l’École hôtelière de la Capitale avant d’inaugurer les installations flambant neuves sur le site d’ExpoCité.