Grâce à GuIA, les opérateurs pourront optimiser la quantité de sel à épandre sur une route en fonction de différents paramètres, comme la météo, la pente et la topographie. L’outil réduira les coûts et limitera les dégâts sur les infrastructures et l’environnement, espèrent Claudie Ratté-Fortin, Patricia Gomez et Anne Carabin, les trois étudiantes à l’INRS, qui ont travaillé sur GuIA.
Selon Mme Ratté-Fortin, actuellement, la même quantité de sel est étendue quasiment partout. Le gestionnaire se base sur un seul paramètre comme la température de l’air, puis il regarde dans le cahier des charges pour décider quelles quantités de sel vont être épandues.
Par la suite, l’opérateur dans son camion peut décider répandre plus ou moins de sel. «On étend plus de sel qu’on en a vraiment besoin. C’est un peu broche à foin», estime Claudie Ratté-Fortin, étudiante au doctorat en science de l’eau à l’INRS.
Avec GuIA, l’opérateur ne décidera plus quelle quantité de sel épandre : le travail se réalisera automatiquement. L’outil intelligent générera des cartes en temps réel et en mode prévisionnel à partir d’une plateforme Web interactive qui sera accessible aux gestionnaires et aux opérateurs.
Économie et sauvegarde de l’environnement
L’épandage universel coûte cher en sel, mais elle a également des conséquences dramatiques sur les infrastructures et l’environnement (voir graphique plus bas). «Le sel finit dans les lacs et les rivières, c’est létal pour certaines espèces aquatiques», explique Mme Ratté-Fortin.
En comparant des données fournies par le ministère des Transports (MTQ), l’équipe de l’INRS a calculé une réduction en sel entre 10 et 50 % grâce à l’utilisation de GuIA. «Rien que 10 % de moins de sel, cela correspond à une économie de 6,8 millions $ par année pour le territoire couvert par le MTQ. Et là, on parle juste du sel», mentionne Mme Ratté-Fortin.
La mauvaise utilisation du sel coûte au Canada 12,7 milliards $ par année. La majeure partie de ces coûts provient des dommages aux infrastructures publiques et à l’environnement.
Plus de 7000 lacs en Amérique du Nord sont menacés par les sels de voirie. L’accumulation du sel dans les plans d’eau affecte les écosystèmes aquatiques, mais également la faune et la flore environnante. Le sel le plus utilisé est le chlorure de sodium, viennent ensuite le chlorure de calcium, le chlorure de potassium et le chlorure de magnésium.
«Une réduction de 10 % de l’utilisation du sel au Canada annuellement réduirait jusqu’à 5000 tonnes de sel qui s’acheminent chaque année dans les écosystèmes d’eau douce canadiens», fait valoir Mme Ratté-Fortin.
L’équipe de l’INRS a remporté le second prix du concours Aqua Hacking qui récompense chaque année des initiatives pour contrer les problématiques liées à l’eau.
Des discussions sont en cours avec différents partenaires pour l’implantation d’un projet pilote pour l’utilisation de GuIA.écider
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/3CUIJRGWZVDYRBUQJVZKEJU56A.png)