|Archives

Faculté des sciences de l’administration: Agir sur la congestion routière par la recherche

Les émissions de gaz à effet de serre (GES), les retards et la perte de productivité sont quelques-uns des désagréments de la congestion routière.
Contenu commandité

La congestion frappe de plus en plus le réseau routier de Québec et cause bien des casse-têtes. Les émissions de gaz à effet de serre (GES), les retards et la perte de productivité sont quelques-uns de ces désagréments. Les données récoltées sur le réseau routier et dans les véhicules permettent toutefois d’optimiser le transport, la consommation d’essence et les émissions de GES. C’est la spécialité de Leandro C. Coelho, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en logistique intégrée et professeur au Département d’opérations et systèmes de décision à la FSA ULaval, qui a d’ailleurs de grandes ambitions pour Québec.


Quel est le meilleur trajet pour un camion de livraison? Quelles sont ses heures de départ et de retour idéales ? Comment réduire au maximum le temps que passera le véhicule dans la congestion routière? C’est le genre de questions sur lesquelles Leandro C. Coelho a beaucoup travaillé ces dernières années pour des entreprises privées de différents secteurs d’activité. De plus en plus, il colla­bore avec des organisations publiques et parapubliques telles que le Réseau de transport de la Capitale, dont il a d’ailleurs optimisé les trajets d’autobus pour réduire le temps de transit.

«Notre travail permet des économies d’essence, une baisse de la congestion routière, une diminution du nombre total d’heures de travail rémunérées des chauffeurs, une amélioration du service à la clientèle et, bien sûr, une réduction des émissions de GES», se réjouit Leandro C. Coelho, qui est membre du Centre interuniversitaire de recherche sur les réseaux d’entreprise, la logistique et le transport. Ce dernier relève de huit universités partenaires québécoises et participe au Centre d’innovation en logistique et chaînes d’approvisionnement durables.

Le chercheur Leandro C. Coelho, professeur agrégé au Département d’opérations et systèmes de décision de la Faculté des sciences de l’administration de l’Université Laval

Un «Google Maps» de la consommation d’essence

Le chercheur et son équipe ont aussi conçu un outil pour trouver le chemin qui permet de consommer le moins d’essence possible. Il fonctionne un peu comme le fait Google Maps pour trouver le chemin le plus court entre deux endroits. «Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte, comme la vitesse et la dénivellation, explique-t-il. Pour le moment, l’outil fonctionne dans notre laboratoire, mais nous désirons le rendre accessible pour aider le grand public à prévoir ses déplacements. Nous aimerions aussi que les gens puissent comparer le nombre de litres de carburant qu’ils consommeront en voiture compara­tive­ment à l’autobus.»

Pour réaliser ses tra­vaux de recherche, il est nécessaire que son équipe ait accès à une foule de données provenant des ministères, des villes, des partenaires et des véhicules, qui sont aujourd’hui très connectés. «En colligeant ces données, on peut aider les décideurs à mettre des solutions en place, comme créer des voies réservées pour certains types de véhicules à certaines heures de la journée, ou à déterminer des secteurs à prioriser pour une meilleure fluidité.»

Tout le monde sait qu’il doit agir, mais ne voit pas l’urgence de le faire.

Vers un indice de congestion?

Les ambitions du chercheur ne s’arrêtent pas là. Arrivé à l’Université Laval en 2013, il souhaite maintenant créer un grand centre de recherche de la mobilité intelligente, qui utilisera des données réelles de la région de Québec pour diffuser de l’information pratique et émettre à la fin de chaque journée un indice de congestion. «C’est mon rêve!», s’exclame celui qui en discute actuellement avec différents partenaires potentiels des secteurs public et privé.

Leandro C. Coelho constate que chaque organisation possède des données, mais qu’elles ne sont pas suffisantes pour comprendre le phénomène complexe de la congestion routière. «Il faut les mettre ensemble pour en tirer le plus d’information possible. Notre équipe est prête à colliger tout ça.»

Un indice de congestion pourrait aussi être efficace pour sensibiliser les citoyens, les entreprises et les gouvernements d’après le chercheur originaire du Brésil, où la congestion routière est très présente. «On prend sa voiture tous les jours pour se rendre au travail sans voir immédiatement l’effet négatif de ce geste, dit-il. Tout le monde sait qu’il doit agir, mais ne voit pas l’urgence de le faire. Je crois que l’indice pourrait nous aider à voir concrètement les conséquences de nos gestes.»

M. Coelho en discussion avec ses étudiants et des professionnels de recherche sur leurs outils développés pour la mobilité.

SAVIEZ-VOUS QUE ?

  • Plus de 6,6 millions de véhicules étaient immatriculés au Québec en 2018, pour 5,4 millions de permis de conduire valides.
  • Environ 10 000 voitures sont immatriculées par année à la Ville de Québec.
  • En 2017, la région de Québec-Lévis comptait 1,43 véhicule par ménage et 2,1 millions de déplacements.
  • L’heure de pointe maximale du matin, entre 7 h et 8 h, gagne en intensité avec plus de 251 700 déplacements. Quant à l’heure de pointe maximale de l’après-midi, plus forte que celle du matin, elle se situe entre 16h et 17h et atteint 284 000 déplacements.
  • En moyenne, on retrouve 1,2 personne par véhicule à l’heure de pointe du matin.

Pour en savoir plus sur les travaux de Leandro C. Coelho

En collaboration avec Le Soleil, l’Université Laval signe une série d’articles présentant les retom­bées de ses recherches sur le quotidien des gens. Prochain rendez-vous: le samedi 9 novembre avec la Faculté des sciences infirmières.