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Il y en a eu des milliers de ces histoires, au fil du temps. J’en ai découvert quelques-unes, en plongeant dans les vieilles éditions du Soleil, mon journal vieux de 123 ans, et en jasant avec des avocats qui portaient la toge avant que j’aie appris les lettres de l’alphabet. Ce sont eux, la mémoire du palais. Ce sont eux qui ont été la bougie d’allumage de notre nouvelle balado judiciaire, Verdict.
Pourquoi choisir une histoire et pas une autre? Parce qu’elle est hors du commun. Parce qu’elle suscite une émotion encore aujourd’hui. Parce qu’elle nous amène à nous questionner.
Pour vous raconter ces histoires du passé, je me suis d’abord installée pendant des jours dans la salle des archives au sous-sol du palais de justice, pour lire les dossiers de cour et toutes les notes sténographiques. Parfois, ça tient dans une fiche de carton. Parfois, c’est dans plusieurs boîtes.
Ensuite, je suis allée faire des entrevues avec ceux qui étaient les « acteurs » de ces histoires; les avocats de défense, procureurs de la Couronne, policiers. J’ai aussi fait appel à des spécialistes et à des intervenants sociaux pour mieux comprendre.
Voici la première de ces histoires, celle de Ieuan Jenkins, un touriste du Pays de Galles qui a étranglé sa femme dans un hôtel de Québec, en 1990. Au-delà du drame, au-delà des personnages, cette histoire va vous plonger au coeur d’une des plus importantes partie du travail des juges, l’imposition d’une peine juste et équitable. En trois épisodes, Le Meurtrier Gentleman est le portrait de l’auteur d’un homicide, mais surtout un regard, trente ans plus tard, sur une peine hors norme.
Bonne écoute!
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La créatrice du portrait du meurtrier-gentleman
Pas de technologie pour illustrer un crime du passé. C’est armée de ses couteaux et de ses x-acto que l’illustratrice Hélène Bernier de Québec a choisi de créer son interprétation du meurtrier-gentleman Ieuan Jenkins.
La technique s’appelle le « scratchboard », que l’on peut traduire par « carton à gratter ». Elle n’est pas sans péril! « Si tu manques ton coup, tu dois tout recommencer, résume Mme Bernier. Chaque trait compte."
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L’illustratrice s’est inspirée de la seule photo de Jenkins publiée à l’époque par les journaux et a ensuite imaginé tout le décor du drame, en insistant sur l’aspect urbain, un peu froid de l’hôtel.
Des milliers de lecteurs ont découvert dans Le Soleil les dessins d’Hélène Bernier lors des représentations sur la peine du tueur de la Grande Mosquée. L’artiste dit avoir adoré cette expérience de dessin d’audience, nouvelle pour elle, surtout pour les émotions que ses dessins faisaient naître chez le public.
Après avoir étudié en communications graphiques, Hélène a commencé sa carrière en faisant des affiches pour l’Opéra de Québec. Elle a ensuite travaillé plusieurs années en publicité chez Cossette. Au milieu des années 1980, elle y a gagné un prix du public pour une campagne publicitaire… du Soleil.
Hélène Bernier a par la suite intégré l’équipe du Musée de la Civilisation en design d’exposition puis comme gestionnaire.
Depuis 2017, elle a choisi de prendre une récréation - un terme beaucoup plus joli que la retraite, note-t-elle - et choisit les projets d’illustration qui lui donnent le plus de bonheur. « Et celui de Jenkins était vraiment le fun! » conclut-elle.