«On n’a absolument aucun service de traiteur à l’école, parce que la capacité de payer des parents est limitée», explique Karine Gagné, responsable du service de garde.
L’organisme communautaire Le Pignon bleu sert déjà des petits-déjeuners gratuits à l’école. Lorsqu’il a été question de servir aussi des dîners chauds à prix modique, Mme Gagné et le directeur de l’école Christian Faucher ont sauté sur l’occasion.
«Les parents font un bel effort pour fournir des boîtes à lunch nutritives, mais certaines ne sont pas complètes. On sait aussi que des familles coupent sur beaucoup de choses pour que la boîte à lunch des enfants paraisse bien», commente Mme Gagné.
L’école Sacré-Cœur a été choisie, avec deux autres écoles de Montréal (Saint-Clément et LaSalle), pour essayer dès le 28 octobre le concept de l’organisme la Cantine pour tous.
Les parents pourront commander les repas qu’ils veulent pour leurs enfants pour la semaine, par l’entremise d’une plate-forme web. Lorsque viendra le temps de payer, une contribution suggérée de 5,50$ leur sera demandée, mais ils pourront payer moins, jusqu'à 1$ par repas. «Les parents contribuent en fonction de leurs moyens au coût de la production des repas et la Cantine pour tous complète la balance grâce à un fonds de dons et subventions dédié», explique l’organisme.
Inspiré de l’Atlantique
Ce modèle de contribution suggérée est inspiré de programmes qui ont déjà du succès à Terre-Neuve et à l’Île-du-Prince-Édouard. Le gouvernement du Québec, de même que de nombreux organismes privés et publics ont déjà octroyé des dons et des subventions à la Cantine pour tous, qui travaille en collaboration avec des organismes communautaires comme Le Pignon bleu.
«Les élèves vont être tous égaux et c’est ce qu’on aime là-dedans», exprime M. Faucher, directeur de l’école Sacré-Cœur.
À l’heure actuelle, une vingtaine d’élèves de l’école provenant de familles à faibles revenus se déplacent pour manger gratuitement au Pignon bleu tous les midis. M. Faucher préfère la formule de la Cantine pour tous, car elle ne stigmatise personne.
Si ce projet-pilote avec trois écoles fonctionne bien, la Cantine pour tous envisage son déploiement à l’échelle de la province au cours des prochaines années.