Pourquoi je m’engage dans les coopératives des journaux

«Dans un autre contexte, j’aurais conservé l’anonymat dans ma démarche. Si je le fais publiquement, c’est dans l’espoir d’inciter le plus grand nombre possible de personnes à apporter également leur contribution», écrit Gilbert Lavoie.

POINT DE VUE / À la retraite depuis 11 mois, ce serait facile de regarder passer le train sans y monter parce que la destination est incertaine, ou de prétexter que ce n’est plus mon problème. Mais on ne peut pas avoir été journaliste pendant plus de 40 ans sans avoir à cœur l’avenir de nos journaux et la qualité de l’information au Québec.


Vous l’avez deviné, je parle ici du Soleil et des autres journaux de Groupe Capitales Médias, Le Droit, Le Quotidien, La Voix de l’Est, Le Nouvelliste et La Tribune qui viennent de lancer une campagne de financement populaire visant à appuyer la mise sur pied d’un projet de coopératives. Un projet qui permettra la relance de ces journaux dans un nouveau modèle d’affaires, avec l’appui de leurs communautés respectives.

Je réponds «oui» sans hésitation à l’appel de ces anciens camarades qui n’ont pas jeté la serviette, qui ont trimé dur au cours des dernières semaines pour élaborer ce projet. Je m’engage donc, comme beaucoup d’autres, je l’espère, à leur apporter ma contribution financière.

Dans un autre contexte, j’aurais conservé l’anonymat dans ma démarche. Si je le fais publiquement, c’est dans l’espoir d’inciter le plus grand nombre possible de personnes à apporter également leur contribution. Peu importe le montant : 20 $, 50 $, 100 $, 500 $ ou plus, c’est notre effort collectif qui fera la différence. Individuellement, nous sommes bien peu de choses. Mais collectivement, on peut faire de bien grandes choses.

La présence d’un journal, dans une communauté, c’est beaucoup plus que la couverture de l’hôtel de ville, des faits divers, du palais de justice, ou la découverte de petits et grands scandales. La présence d’un journal, c’est aussi la lumière sur les activités culturelles ou sportives qui font la richesse de notre société, qui façonnent notre identité. C’est la découverte de nouveaux talents, dans le monde des affaires, les milieux pédagogiques, le sport et j’en passe. Pour y parvenir, il faut des journalistes sur le terrain. Leur nombre est directement proportionnel à notre capacité collective de se connaitre, d’identifier nos forces et nos faiblesses, et de progresser collectivement.

Voilà pourquoi je m’engage individuellement, sans prétention, en espérant vous avoir convaincu de mettre, vous aussi, l’épaule à la roue.

Pour contribuer : 

coopmonjournal.com