L’entrepreneur mandaté par la mairie a installé son quartier général à l’îlot Saint-Vincent-de-Paul pour ce chantier qui s’étirera jusqu’en décembre, peut-être jusqu’au printemps 2020, indique la conseillère en communication Wendy Whittom. De là pourront se déployer les ouvriers et leur machinerie qui devront retaper, en tout ou en partie, les rues Saint-Augustin, Sainte-Madeleine, Saint-Olivier ainsi que les côtes d’Abraham et Sainte-Geneviève.
Il y aura également une intervention au bas de l’escalier Lépine, dans Saint-Roch, ajoute une autre conseillère en communication, Mireille Plamondon. «Les travaux incluent l’enfouissement des fils électriques. Et le rebranchement des propriétés implique un point de distribution d’Hydro-Québec qui est situé dans le carré Lépine.»
Même si cette entreprise a lieu hors des murailles historiques, des précautions devront être prises par les opérateurs de pelle mécanique puisqu’ils manoeuvreront néanmoins dans les limites du territoire patrimonial du Vieux-Québec, poursuit Mme Plamondon. «Une surveillance archéologique, avec possibilités de fouilles de sauvetage, est prévue pour les secteurs porteurs d’un potentiel archéologique.»
Le contrat de l’entrepreneur aurait d’ailleurs été rédigé en conséquence. «Le chantier doit tenir compte de certaines conditions concernant la présence de vestiges.» Aussi, la firme Ruralys a été choisie pour observer et évaluer ce qui s’exposera. «Les équipes travaillent de concert pour adapter les travaux aux découvertes qui peuvent être faites.»
«Les branchements des “utilités publiques” sont particulièrement sensibles, car les excavations se dérouleront dans les cours des propriétés où des découvertes sont possibles», note Mme Plamondon. «Des vestiges archéologiques sont anticipés : habitations du faubourg Saint-Jean-Baptiste de la dernière décennie du XVIIIe siècle; occupation domestique du quartier Saint-Roch au XVIIIe siècle, hôtel, atelier d’artisan, etc.»
Qu’adviendra-t-il des trouvailles éventuelles ? «Si des vestiges sont trouvés, ils sont documentés et, selon leur nature, ils sont retirés du site pour être entreposés à la réserve archéologique de la Ville ou au laboratoire du ministère de la Culture et des Communications.»
Pas d’hôtel !
Voici donc l’explication de la présence de nombreux travailleurs de la construction sur l’îlot Saint-Vincent-de-Paul du sommet de la côte d’Abraham. Non, le propriétaire du terrain vague, Jacques Robitaille, n’a pas entrepris de construire un hôtel ou des copropriétés.
«L’entrepreneur aurait convenu d’une entente directement avec le propriétaire», remarque Wendy Whittom. «L’utilisation du site servira essentiellement à l’entreposage de la machinerie nécessaire au chantier […] et pour les besoins de stationnement des travailleurs.»
Quant à M. Robitaille, patron des hôtels Jaro, et la Ville, ils s’affrontent encore. La mairie tente d’exproprier l’homme d’affaires parce qu’il n’a rien érigé sur le lot depuis son achat en 1998. M. Robitaille réplique que c’est l’administration municipale qui bloque tous ses projets et conteste les démarches devant le tribunal.